Le « premier rêve américain » de Mélissa Guillet, invitée au camp international de la WNBA

Mélissa Guillet a participé au Basketball Without Borders camp, organisé par la NBA et la WNBA.
Après ses premiers playoffs de LF2 avec La Tronche-Meylan, l’arrière-ailière Melissa Guillet (1,84 m, 19 ans) s’est envolée pour l’Indiana, où elle était invitée à participer au camp Basketball Without Borders, l’événement international annuel de la NBA et de la WNBA à destination des jeunes talents.
La jeune joueuse formée au Pôle France revient pour BeBasket sur son expérience et les enseignements qu’elle tire de son “premier rêve américain”, qui conforte ses grandes ambitions pour la suite de sa carrière.
Vous revenez des Etats-Unis, et du camp Basketball Without Borders de la NBA et WNBA. Comment s’est faite votre participation ?
J’ai été invitée cinq jours aux États-Unis, après avoir été repérée et sélectionnée pour participer au camp Basketball Without Borders. L’événement rassemble seulement 40 joueuses de la génération 2006-2007, dans le but de découvrir le basket américain, augmenter notre visibilité, et vivre une nouvelle expérience. Ayant déjà entendu parler de ce camp par le passé, y participer était un honneur ! Faire de telles expériences et de tels voyages aux États-Unis, le pays du basket, est forcément hyper plaisant. J’étais juste honorée et excitée d’y aller. C’était un premier rêve américain.
Racontez-nous votre arrivée au camp.
Déjà, j’ai découvert que nous étions sept Françaises uniquement en arrivant ! C’était quelque chose de rassurant et de très surprenant car je ne m’attendais pas à y retrouver des filles qui parlent français, qui plus est des connaissances ! Cela rassure !
La semaine a commencé par des tests physiques : taille, envergure, poids… Puis des tests de saut, de rapidité, de changement de direction : comme un Draft Combine finalement. Puis le lendemain, nous avons eu notre premier entraînement avec ballon, avec une heure d’ateliers de finition, d’aisance, de défense ; pour préparer les matchs d’évaluation. On devait se mettre en avant que les entraîneurs, le soir, ne nous “draftent” dans nos équipes définitives pour le tournoi, qui se tenait sur le restant de la semaine.
Comment s’est déroulée la compétition pour vous ?
Ça s’est super, super, super bien passé ! Après s’être classées en troisième place de la phase de classement, mes coéquipières et moi-même avons éliminé les deuxièmes en playoffs, avant de perdre en finale contre les leaders. On a fait un beau parcours !
Et personnellement, j’ai pu être performante comme je le souhaitais, et m’adapter à leur jeu très physique et technique. Les systèmes sont également différents, avec une place plus importante donnée à l’individualité qu’en Europe ; il y a beaucoup d’écrans et de un-contre-un.
Qu’avez-vous appris des joueuses du monde entier ?
Le fait de côtoyer des joueuses de pays différents était vraiment enrichissant, pour connaître les sensibilités, styles et manières de fonctionner de chacune, afin de s’en inspirer. J’ai beaucoup aimé l’énergie de la joueuse croate Lea Vukic, qui était tout le temps dynamique et encourageait tout le monde sans s’arrêter. Elle pouvait paraître très extravertie au premier abord, mais elle est très inspirante dans sa manière de distribuer de l’énergie à tout son environnement.

Quel bilan faites-vous de votre participation au camp Basketball Without Borders ?
Je retiens que quoi qu’il arrive, il faut toujours sourire, encourager, être dynamique même lorsque l’on est sur le banc ou à l’entraînement. Pour les Américains, on ne peut pas rester silencieux, ça n’existe pas. La discipline et le fait de donner son maximum à chaque entraînement est quelque chose de primordial, ce que j’applique déjà au quotidien. Mais j’ai été impressionnée par l’énergie que dégageait le groupe. En tout cas, j’ai pris énormément de plaisir, et j’ai aussi été rassurée de voir que contre différentes manières de jouer, j’ai su me faire une place et briller avec mon jeu.
“Grâce au camp, j’ai conforté et même rehaussé certaines de mes ambitions”
Est-ce quelque chose que vous voudriez retranscrire en France ?
Oui totalement. Je veux installer de manière pérenne l’aspect communicationnel dans mon jeu. J’ai senti que c’était quelque chose de très important, et que ça peut changer le visage d’une équipe. Je veux me donner sans limite sur le terrain, et emmener mes coéquipières dans ce sens.
L’événement avait également prévu des rencontres avec des joueuses WNBA…
Exactement ! Nika Mühl, joueuse de Seattle, est passée nous voir et échanger avec nous. Elle nous a distillé pas mal de conseils sur sa manière de réussir, et nous a aussi parlé des blessures que peuvent rencontrer les athlètes, étant gravement blessée aux ligaments croisés. Connaître le parcours pour son retour était aussi très intéressant. Cinnamon Lister était également présente, mais aussi Georgia Amoore. C’est hyper impressionnant : lorsque ce sont elles qui parlent ou mènent les entraînements, tu veux être trois fois plus attentif encore pour apprendre d’elles (sourire).
Grâce à l’événement, j’ai conforté et même rehaussé certaines de mes ambitions. J’ai envie de travailler encore plus dur, car c’est le travail qui fait que l’on peut aller où l’on souhaite. J’ai réussi à dominer des joueuses internationales ; savoir que je peux m’en sortir face à elles peut me permettre de regarder encore plus vers le haut pour mon avenir. Cela fait du bien de voir ça.
“Gabby Williams est la modèle à suivre pour les Françaises, avec Janelle Salaün”
Vous avez aussi pu assister au WNBA All-Star Game…
C’était tout simplement incroyable ! L’événement est plus un show qu’un match aussi relevé de championnat, mais voir toutes ces joueuses en même temps sur un même terrain était quelque chose d’irréel. En plus de leur jeu, j’ai pu voir leur état d’esprit, mais aussi le terrain et l’ambiance qui règne autour en WNBA.
Jouer dans cette ligue est une ambition à long terme. Gabby Williams m’inspire beaucoup dans mon parcours, parce qu’elle est Française mais aussi parce qu’elle sait s’adapter aux environnements. Pour moi, elle est la modèle à suivre pour les Françaises, avec Janelle Salaün. Ce sont deux très grosses joueuses.
De retour en France, quelles sont vos ambitions avec La Tronche Meylan, ou vous avez prolongé ?
J’aimerais prendre plus de responsabilités et d’initiatives sur le terrain, et ajouter les encouragements et la communication dont je parlais. Pour le reste, je veux poursuivre mon fort engagement à l’entraînement comme en match, et continuer à défendre fort. Tout cela peut avoir un impact sur le collectif pour que nous puissions aller plus loin en playoffs et gagner le plus de matchs possibles. Je sais que c’est réalisable car en plus de progresser sur mes capacités, j’ai aussi pris en expériences après mes premières phases finales l’an passé. Maintenant que j’ai découvert, je veux y aller sans recul.
Quand il sera l’heure de faire le bilan l’an prochain, je veux que toutes ces cases soient cochées, et que je sois importante sur le terrain. Ce sont pour moi des étapes importantes pour pouvoir passer pro, m’installer en Ligue 2 voire découvrir la première division, et plus tard aller en WNBA. Je ne ferme pas la porte aux États-Unis dès l’an prochain non plus, avec le circuit universitaire. J’ai tout le temps pour réfléchir, pour réaliser ce qu’il y a de mieux pour moi, et aller le plus haut possible.


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