Frédéric Fauthoux balaye toute l’actu des Bleus : « L’équipe de France est en pleine reconstruction »

Frédéric Fauthoux aborde sa première campagne en tant que sélectionneur de l’équipe de France
Le scrimmage contre le Sénégal : « On a pu voir certaines choses intéressantes pour nous. Après trois jours d’entraînement, on pouvait voir comment les joueurs allaient se comporter en termes de sérieux et d’engagement. On savait que tout n’allait pas être parfait mais ce n’était pas le but. On a senti une belle cohésion, un bel engagement. Maintenant, on a hâte de partir à La Roche-sur-Yon pour commencer à intégrer les joueurs NBA. »
Le timing de sélection des joueurs : « On a une vague idée mais il n’y a rien de défini concernant le processus de sortie des joueurs. Peut-être qu’on coupera un ou deux joueurs à la fin de chaque bloc mais on ne sait pas comment va se passer le stage en Vendée déjà, avec les blessures par exemple. Sincèrement, cette équipe est en pleine reconstruction. On va voir comment vont se comporter les uns et les autres. S’il y a des choix faciles, on les fera mais sinon, on prendra notre temps. Le but est de construire la meilleure équipe possible pour le meilleur résultat possible.
« On a tous envie d’aller chercher la plus haute marche »
L’objectif à l’Euro : « L’ambition est très claire : construire la meilleure équipe possible. On a un groupe, une équipe et une hiérarchie à bâtir. D’ici deux – trois semaines, on pourra se fixer des objectifs aussi précis. Si l’on pose la question aux joueurs, au staff, au président de la fédération, on a tous envie d’aller chercher la plus haute marche. Mais beaucoup d’autres équipes ont le même objectif. Avec les absents et les retraités, il y a beaucoup de secteurs qui repartent de zéro. On a moins de marge que s’ils étaient là mais ça ne veut pas dire qu’il est impossible d’avoir une équipe compétitive. »
Les « anciens » : « J’attends que Guerschon Yabusele, Vincent Poirier, Mouhammadou Jaiteh et Isaïa Cordinier accompagnent bien le groupe. Il y a beaucoup de joueurs qui ont déjà fait des compétitions et qui doivent encadrer le reste. On a un responsabilité en dehors : bien représenter notre pays, donner une image positive. Quand des joueurs ont des capes, il faut être les grands frères pour les autres. »
« Une équipe avec des valeurs et une cohésion totale »
Les entretiens individuels : « Ils ont été très intéressants. Il y a pas mal de concurrence sur certains postes clefs en totale reconstruction. La difficulté dans un groupe est aussi d’avoir la volonté de savoir mettre son ego de côté si nécessaire. On a la chance d’avoir beaucoup de joueurs qui ont performé en NBA ou en EuroLeague mais ce ne sont pas forcément les mêmes rôles en sélection ou en club. Les entretiens nous permettent d’avancer dans la sérénité. Les joueurs ont entendu mon discours et ils ont pu exprimer leurs attentes personnelles. Il en ressort une volonté de faire partie de l’équipe à tout prix, de garder l’équipe de France en haut de l’affiche et de faire partie d’une belle aventure humaine. Le but sur un terrain de basket, c’est aussi de montrer qu’on peut avoir une équipe avec des valeurs et une cohésion totale. On a beaucoup échangé sur ce sujet avec les joueurs. »
Les nouveaux comme Ousmane Dieng, Moussa Diabaté ou Alexandre Sarr : « On ne les a pas encore vu jouer, si ce n’est à 1 contre 0 ou 2 contre 0 mais ce n’est pas très révélateur. Après, on a pu échanger avec eux, beaucoup. C’est important de sentir la relation humaine, les caractères. Ils ont hâte de porter le maillot bleu blanc rouge. J’ai hâte d’être à demain pour voir tout le monde sur le terrain. On va pouvoir les observer, les évaluer. J’ai parlé d’évaluation aussi dans ces entretiens. Des joueurs sont partis très jeunes aux États-Unis, jouent peu pour certains, donc ils ont hâte de me prouver qu’ils ont le niveau international. »
« Lessort voulait absolument faire partie de l’équipe »
L’absence de Mathias Lessort : « On a vu son impact sur les Jeux ou en EuroLeague. On peut avoir un des meilleurs secteurs intérieurs du monde mais on a la chance d’avoir un vivier énorme. Ceux qui sont là, comme Vincent Poirier et Mam’ Jaiteh, ont un cursus EuroLeague qui fait envie à beaucoup de nations. Pour Mathias, ça a été un crève-cœur pour lui. Il voulait absolument faire partie de cette équipe, de cette campagne. Il s’est accroché jusqu’au dernier moment, il a fait les efforts nécessaires mais sa cheville a dit non… Alors oui, il va nous manquer. Sans lui, c’est encore une marge qui se réduit mais je crois à la force du collectif et de l’équipe. Les joueurs qui sont là sont d’un excellent niveau et on va essayer de construire le meilleur groupe possible. »
Les meneurs : « On a beaucoup de joueurs qui ont performé à ce poste là : Matthew (Strazel), Sylvain (Francisco), Frank (Ntilikina) et Théo (Maledon). Peut-être qu’on emmènera les quatre à l’Euro, peut-être pas… Il n’y a pas de hiérarchie définie, elle va se construire au fur et à mesure. On peut presque rajouter Nadir (Hifi) et Élie (Okobo). Les quinze premiers jours seront donc très intéressants pour la suite. »
« L’expérience ne s’achète pas mais se construit »
Son état d’esprit personnel avant sa première campagne : « Il y a beaucoup de joie et d’excitation. J’ai hâte d’y aller. C’est déjà un honneur d’être à la tête de l’équipe de France. On ne représente pas que les 12 joueurs mais tous les amateurs, les bénévoles, les non-licenciés passionnés de basket. C’est une responsabilité forte, qui donne envie d’y aller. Il y a énormément de travail à faire avant le premier match officiel mais l’envie et la passion sont là. »
L’héritage de Paris 2024 : « L’identité de toutes les équipes de France est d’être forte défensivement. On ne peut pas passer à côté de ça. S’il y a bien une chose sur laquelle il est difficile de travailler, c’est l’expérience. Elle ne s’achète pas mais se construit. Il va falloir du temps pour que les joueurs prennent la mesure d’une compétition internationale et des efforts qu’il faut faire pour performer. On va essayer de gagner du temps vite sur les matchs de préparation, de montrer des images du passé. Ce qu’a fait l’équipe de France sur la deuxième phase des Jeux Olympiques est une base très intéressante sur laquelle se projeter : c’est-à-dire forte en défense et en attaque… Des deux côtés, c’est plus pratique (il sourit).
Propos recueillis en conférence de presse à l’INSEP


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