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L’insatiable Fournier, l’énigme Batum, la surprise Ntilikina, le multimédaillé Collet : le bilan individuel des Bleus

Le visuel de la fédération leur rend hommage à raison : depuis le début des qualifications un soir de novembre 2017 à Anvers où tout était allé à l’envers en première mi-temps (25-38), 32 joueurs ont apporté leur contribution à cette jolie médaille mondiale, la deuxième d’affilée, la deuxième en bronze.

Mais ils n’étaient que douze en Chine. Douze joueurs qui ont tous eu un écho différent. Retour sur les performances de ces douze bronzés.


La FFBB rend aussi hommage à tous les joueurs des qualifications

  • #1 Frank Ntilikina : Un nouvel élan ?

Propulsé titulaire dès le deuxième match de la compétition, Frank Ntilikina a rappelé à la planète du basket pourquoi il était autrefois considéré comme l’un des plus grands prospects du monde. Après deux tristes saisons NBA dans le boxon des Knicks, où il fut même parfois contraint de s’exiler à l’aile (!), l’enfant du playground strasbourgeois de la Citadelle fut l’une des vraies belles surprises de cette Coupe du Monde. Disposant désormais d’un tir à mi-distance redoutable, il a affiché une confiance offensive que l’on ne lui connaissait pas. Il se rappellera longtemps de ces deux tirs cruciaux dans le money-time contre les États-Unis. Le seul à surnager en demi-finale face à la furia argentine (16 points à 7/12).

Ses statistiques : 8 points à 43,6%, 2,6 rebonds et 2,5 passes décisives pour 8,9 d’évaluation en 20 minutes (8 matchs).

 

  • #2 Amath M’Baye : Trop bon trop vite ?

Amath M’Baye a pratiquement plus marqué de points sur le premier match (21 unités contre l’Allemagne) que sur les sept suivants (25 sur le reste du tournoi, dont 11 lors de la deuxième sortie des Bleus contre la Jordanie). Novice à ce niveau, le Bordelais a rapidement été ciblé par les défenses adverses et n’a ensuite plus jamais réussi à trouver la clé, malgré un vrai bras derrière la ligne majorée (10/18). Son temps de jeu a logiquement décliné au fil de la compétition, passant de 26 minutes face à la Mannschaft à 11 minutes contre l’Australie. Le futur intérieur d’Izmir n’a pas fait oublier l’absence d’Adrien Moerman mais il s’est imposé comme un sérieux prétendant aux seconds rôles dans la raquette pour le futur. Loin d’être gagné l’année dernière à la même époque, lui qui n’avait encore jamais été appelé par Vincent Collet.

Ses statistiques : 5,8 points à 56,7% et 1,9 rebond pour 5,5 d’évaluation en 18 minutes (8 matchs).

 

  • #5 Nicolas Batum : L’énigme

Comme souvent, Nicolas Batum cristallise les débats. L’ailier des Hornets ne cesse de se présenter comme un facilitateur de jeu, comme le « glue-guy », déclarant que la seule statistique qui l’intéresse est celle du +/-. Oui mais voilà, elle lui fut cruelle au moment où cela comptait le plus, en demi-finale contre l’Argentine (-20, la plus mauvaise marque des Bleus), quand il a frustré la France du basket par son apathie offensive (3 points à 1/6 en 29 minutes). Surtout lorsque l’on sait ce qu’il est capable de faire une fois qu’il décide de prendre les choses en main : ainsi, le capitaine fut magnifique lors du match crucial contre la Lituanie ou lança la révolte au cœur du troisième quart-temps de la petite finale face à l’Australie.

Ses statistiques : 7,3 points à 40%, 3,6 rebonds et 2,4 passes décisives pour 10,1 d’évaluation en 30 minutes (8 matchs).


Nicolas Batum, relais privilégié entre le pouvoir des générations 1982 et 1992
(photo : Sébastien Meunier)

  • #10 Evan Fournier : Le nouveau patron

Bien sûr, en bon compétiteur, il lui restera ce goût amer : celui d’avoir raté la conclusion de sa Coupe du Monde avec 16 points à 6/17 contre l’Argentine, puis 16 points à 5/17 face à l’Australie, alors qu’il réussissait jusque-là un tournoi magnifique (21 points à 45% sur les six premières rencontres). Evan Fournier voulait le titre de champion de monde : il repart avec une montre symbolisant sa présence dans le meilleur cinq de la compétition et une médaille de bronze. Déjà sa troisième avec les Bleus (après le Mondial 2014 et l’EuroBasket 2015) et il y a fort à parier qu’il en a marre de ne pas atteindre la dernière marche. Au-delà de ça, l’ancien arrière de Nanterre et Poitiers est devenu un véritable leader au sein de ce groupe : il n’hésite pas à donner de la voix, apporte une incroyable dose d’énergie sur le parquet et possède un arsenal offensif rare dans le basket FIBA.

Ses statistiques : 19,8 points à 42%, 3,8 rebonds et 3 passes décisives pour 14,4 d’évaluation en 28 minutes (8 matchs).

 

  • #12 Nando De Colo : Joker de luxe

Un premier match catastrophique contre l’Allemagne (3 points à 0/3 et 5 balles perdues). Et puis un récital… Même s’il a été ralenti en demi-finale par l’Argentine (11 points), Nando De Colo a probablement livré son meilleur tournoi sous le maillot bleu, devant l’EuroBasket 2015 où il avait terminé dans le meilleur cinq de la compétition. Après un championnat d’Europe 2017 à oublier, son nouveau rôle de sixième homme lui sied à merveille. Ses entrées au cœur des premiers et troisièmes quart-temps maintenaient une pression constante sur les défenses adverses. À cet égard, son association avec Evan Fournier fut une franche réussite. Les deux hommes ont parfois proposé des équations insolubles aux autres équipes et ont constamment joué avec le souci de se trouver l’un et l’autre. De sobres passages à la mène pour dépanner, très peu de mauvais choix et un sang-froid toujours remarquable sur la ligne de réparation pour assurer le coup dans le money-time (9/10 contre les États-Unis). Joueur le plus capé de l’équipe (176 sélections), autrefois un véritable taiseux, il n’hésite désormais plus à prendre la parole auprès de ses coéquipiers. Et est même devenu sanguin avec les adversaires et les arbitres sur le terrain !

Ses statistiques : 16,5 points à 54,5%, 1,6 rebond et 3,4 passes décisives pour 15,3 d’évaluation en 24 minutes (8 matchs).


Aucun remplaçant n’a plus marqué que Nando De Colo sur cette Coupe du Monde
(photo : Sébastien Meunier)

  • #17 Vincent Poirier : Son heure est venue

Vincent Poirier avait toutes les raisons d’être frustré. Il ne fut pas convié à la fête contre les États-Unis puis très peu utilisé en demi-finale face à l’Argentine (5 minutes). Mais il a su mettre tout cela de côté lors de la petite finale. Alors qu’il avait assuré des relais inégaux sous les panneaux jusque-là, le futur pivot des Celtics a gagné ses lettres de noblesse en Bleu contre l’Australie. Alors que Rudy Gobert était en difficulté, sa présence face au duo Andrew Bogut / Aron Baynes fut une vraie bouffée d’oxygène pour une équipe de France en grande difficulté et son activité fut l’une des raisons principales de cette médaille de bronze arrachée sur le fil (8 points à 4/7 et 7 rebonds en 21 minutes). Il a bien fait d’attendre sagement son heure. Il doit maintenant progresser dans sa mobilité, notamment en défense sur pick & roll, pour aspirer à un rôle plus important dans la rotation.

Ses statistiques : 5,4 points à 56%, 3,9 rebonds et 0,7 passe décisive pour 7,7 d’évaluation en 15 minutes (7 matchs).

 

  • #21 Andrew Albicy : La belle histoire

Il y a deux ans, à la même époque, Andrew Albicy remportait l’Open de France de 3×3 à Lyon et s’imaginait un avenir olympique dans cette discipline en vue de Tokyo 2020, lui qui n’avait pas remis les pieds au sein de la grande équipe de France depuis juin 2012. Mais le nouveau système de qualification pour la Coupe du Monde lui a permis de revenir par la fenêtre. Exemplaire lors de ces obscurs rencontres en Bosnie-Herzégovine ou Bulgarie, il aurait été du voyage en Chine même sans le forfait de Thomas Heurtel mais celui-ci lui a encore conféré plus de responsabilités. Il les a assumées sans sourciller, faisant vivre des calvaires par séquences aux meneurs adverses (ah, ces interceptions dans les mains de Patty Mills et Kemba Walker !) et ne refusant pas les tirs ouverts (9/18 à 3-points). Sa fin de match magnifique contre l’Australie lors de la petite finale (9 points) est un formidable symbole de cette aventure longue de deux ans.

Ses statistiques : 4,8 points à 43%, 2,6 passes décisives et 1,3 interception pour 6,6 d’évaluation en 19 minutes (8 matchs).


Et maintenant l’EuroLeague pour Andrew Albicy !
(photo : FIBA)

  • #25 Louis Labeyrie : À revoir

Sa Coupe du Monde avait bien mal débuté. Totalement hors du coup en ouverture contre l’Allemagne, puis blessé après seulement une petite minute de jeu face à la Jordanie, alors que se profilaient deux rencontres faciles qui auraient pu lui permettre d’accumuler de la confiance. Forfait jusqu’à la fin du second tour, on ne pensait pas vraiment le revoir pour les gros matchs. Mais Vincent Collet l’a remis dans le bain contre les États-Unis et ce fut un choix judicieux. Louis Labeyrie fut l’un des rares à se signaler contre l’Argentine, gênant Luis Scola et trouvant de l’efficacité à longue distance, puis apporta une rotation bienvenue face à l’Australie au moment où le navire tanguait (6 rebonds en 12 minutes). De faibles statistiques, mais un final positif.

Ses statistiques : 2,8 points à 75% et 2,6 rebonds pour 4,8 d’évaluation en 9 minutes (5 matchs).

 

  • #26 Mathias Lessort : Inconstant

Pas utilisé lors du premier et du dernier match de cette Coupe du Monde, Mathias Lessort fut pourtant la première rotation dans la raquette des gros matchs de la compétition, devant Vincent Poirier. Petit intérieur tonique, son profil différent l’a amené à longuement fouler le parquet contre les États-Unis (avec un peu de bonheur) et l’Argentine (moins). Un coup d’éclat contre la République dominicaine (13 points à 5/8 et 4 rebonds) et un rôle d’ambianceur dans la vie de groupe.

Ses statistiques : 3,8 points à 47%, 2,2 rebonds et 0,5 contre pour 4 d’évaluation en 12 minutes (6 matchs).

 

  • #27 Rudy Gobert : Et si…

Et s’il avait pu être autant servi contre l’Argentine que contre les États-Unis… Et s’il disposait d’une vraie qualité de jeu dos au panier… Et si le double meilleur défenseur de NBA gommait ces quelques petites naïvetés qui entachent encore sa panoplie (ah, quand il mord aux feintes !)… Capable de se muer en muraille de Chine mais beaucoup plus en difficulté face aux intérieurs fuyants comme Aron Baynes, Rudy Gobert a livré une Coupe du Monde inégale. Sa performance majuscule contre les États-Unis (21 points à 6/12, 16 rebonds et 3 contres pour 36 d’évaluation) restera dans les livres d’histoire du basket français. Avec l’amère impression qu’elle n’a pas été suivie de lendemains qui chantent (3 points à 1/3 en demi-finale puis 2 points à 1/2 lors de la petite finale).

Ses statistiques : 10,1 points à 63%, 9,1 rebonds et 1,9 contre pour 18,9 d’évaluation en 26 minutes (8 matchs).


Le chef d’œuvre de Gobert contre le Team USA de Jaylen Brown
(photo : Sébastien Meunier)

  • #33 Axel Toupane : Occasion manquée

17 de ses 18 points de la Coupe du Monde sont venus des deux matchs tranquilles du premier tour, contre la Jordanie et la République dominicaine. Autrement, on ne l’a que très peu vu, lui qui ne fut simplement envoyé que sur de courtes missions défensives, le tout pour un succès très relatif (à l’image de son passage sur Patty Mills lors du second tour). Convaincant à Shenzhen, son dernier passage catastrophique contre l’Australie laisse un goût amer.

Ses statistiques : 2,3 points à 55% et 0,9 rebond pour 2,5 d’évaluation en 8 minutes (7 matchs).

 

  • #90 Paul Lacombe : L’invité surprise

Sa Coupe du Monde à lui a démarré sur les parquets belges, bosniens ou russes lors des fenêtres de la saison 2017/18. Brillant avec Monaco et irréprochable à l’occasion des qualifications, Paul Lacombe a subtilisé le douzième ticket à Élie Okobo en toute fin de préparation. L’occasion de repartir avec une belle médaille mondiale en poche, lui qui n’a été aperçu qu’à trois reprises sur les parquets chinois. Son heure de gloire restera ce dernier quart-temps particulièrement complet contre la République dominicaine (16 d’évaluation en 10 minutes). Assez pour attirer l’attention d’un club étranger ?

Ses statistiques : 2 points à 60%, 1 rebond et 2 passes décisives pour 5,3 d’évaluation en 10 minutes (3 matchs). 

 

  • Vincent Collet : Encore une médaille !

Une cinquième médaille internationale en dix ans, comme une nouvelle preuve de la plus belle ère de l’histoire du basket français. Très contesté il y a deux ans après l’échec industriel de l’EuroBasket 2017, Vincent Collet a su profiter des fenêtres internationales pour ré-asseoir son autorité sur le groupe France. À son crédit pourra-t-on mettre le terrain d’entente trouvé entre Nando De Colo et Evan Fournier ou la renaissance de Frank Ntilikina. L’exploit contre Team USA porte clairement sa marque, alors qu’il est difficile de lui imputer la défaite contre l’Argentine, tant il a testé toutes les associations sans succès pour faire face au problème d’intensité. En décalant Nicolas Batum au poste 4, en relançant Vincent Poirier au bon moment ou en n’insistant pas avec un Rudy Gobert en difficulté, sa petite finale contre l’Australie est une réussite. Il ne lui manque maintenant plus qu’une breloque olympique pour couronner sa décennie à la tête des Bleus. Ça tombe bien, Tokyo arrive bientôt…


Vincent Collet félicité par son président Jean-Pierre Siutat pour sa cinquième médaille
(photo : FIBA)

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