Marine Johannès sur Gabby Williams : « Je pense qu’elle est inarrêtable »
15 points à 5 sur 9 à 3-points et 5 passes décisives pour l’une, 14 points, 5 rebonds, 7 passes décisives et 6 interceptions pour l’autre. Marine Johannes (1,78 m, 29 ans) et Gabby Williams (1,80 m, 27 ans) ont crevé l’écran jeudi dans la victoire des Bleues contre le Nigeria (75-54), et permis à l’équipe de France de rallier les quarts de finale de la compétition sans trembler.
Des performances remarquables et remarquées en premier lieu par leurs coéquipières en sélection, qui ne tarissaient pas d’éloges à l’issue de la rencontre. A l’image de la jeune pépite Dominique Malonga, qui lâchait, admirative. « Gabby nous porte, c’est l’identité qu’on veut avoir, les douze joueuses le diront : l’identité de cette équipe c’est la défense […]. Quand on voit ça, ça nous donne l’énergie de suivre […]. C’est comme ça qu’on maintient un rythme élevé pendant quarante minutes. » D’ailleurs, c’est en ce sens que le sélectionneur Jean-Aimé Toupane a installé Gabby Williams comme la fer de lance de son équipe. « L’équipe a compris qu’il fallait être dans son sillage pour avancer », annonce l’ancien coach de Clermont.
Des propos repris par l’autre star de la soirée côté tricolore, Marine Johannes, « habituée » aux exploits de son amie. « C’est une joueuse super complète, on le sait. Quand elle joue avec cette confiance, je pense qu’elle est inarrêtable. Elle nous apporte beaucoup des deux côtés du terrain. C’est une super joueuse. » Avant que Marième Badiane n’enfonce le clou, impressionnée elle aussi par les performances de Gabby Williams. « Elle est incroyable, elle est partout. On a vraiment besoin d’elle, c’est un pilier des deux côtés du terrain. »
Dans ce concert de louanges, Gabby Williams, « mécontente » de sa performance en attaque et satisfaite de sa prestation de l’autre côté du terrain, révélait le secret de ses interceptions (6 face au Nigeria) tout sourire. « Je pense que ça fait longtemps que je suis pro, donc c’est des lectures de jeu. Et ça aide que je sois aussi athlétique. Mais c’est surtout l’expérience, lire les choses avant qu’elles n’arrivent. »
Au-delà de sa performance, l’héroïne du soir ne pouvait s’empêcher d’avoir quelques mots pour le basket si spécial de Marine Johannes. « Ce genre de jeu, c’est inarrêtable. Tu ne peux rien faire : tu ne peux pas le scouter. C’est un truc de plus que personne d’autre n’a sur ce tournoi. »
Dominique Malonga se fendait elle aussi d’une tirade sur MJ. « On sait qu’on a Marine qui peut débloquer un compteur bloqué, elle peut sortir du système en électron libre, on est là pour lui porter les écrans, quand elle a pas de solution elle peut faire des passes. » Avant d’ajouter, soulignant la qualité de lecture de Johannes. « Ses passes sont surprenantes, je me tiens toujours prête, avec elle ça peut venir de nulle part […]. Chaque fois que tu reçois une de ses passes il y a juste à transformer l’essai. »
Le mot de la fin revenait à l’intéressée, heureuse d’avoir retrouvé la mire après un premier match raté à ce niveau face au Canada (3/11) en ouverture. « L’adresse, ça va ça vient. Parfois, ça arrive mais ce n’est pas la fin du monde […]. J’essaie juste de ne pas trop réfléchir. C’est aussi mon jeu de jouer à l’instinct, de sentir le moment. Je sais que je n’ai pas eu beaucoup d’adresse au premier match mais je ne suis pas restée bloquée sur ça, on va dire. C’est aussi un point positif pour moi car je n’ai pas baissé la tête, j’ai continué de jouer. J’essaie d’avancer et de ne pas trop réfléchir. »
« Marine Johannès peut shooter autant de fois qu’elle peut »
Jean-Aimé Toupane, sélectionneur de l’équipe de France
Trop concentrée sur l’objectif de médaille des Bleues, la joueuse de Mersin et du New York Liberty en WNBA concluait alors, pleine de sagesse. « J’ai retrouvé de l’adresse aujourd’hui, c’est vrai, mais l’important, c’est surtout le collectif où on arrive à faire de bons stops défensifs, à relancer vers l’avant. Même si c’était dur par moments, on a essayé de faire bouger la balle pour défendre le plus longtemps possible. Je pense qu’on a fait un bon match des deux côtés du terrain. » Ce que confirme le sélectionneur Jean-Aimé Toupane, très satisfait par la performance de ses vedettes, et notamment de Marine Johannès qu’il utilise en sortie de banc. « Je lui donne carte verte (blanche), elle peut shooter autant de fois qu’elle peut. C’est son point fort. On serait stupide de ne pas l’encourager à le faire. Toutes ses coéquipières ont compris que ce point fort là est quelque chose sur lequel il faut vraiment qu’on insiste. Elle nous le rend bien, même si, je vous dis, elle défend aussi. Je lui ai dit l’autre jour : ‘Je te félicite ». Des gens pensaient qu’elle ne pouvait pas défendre. Elle sait très bien défendre. Elle le fait très très bien. Je suis très satisfait de ce qu’elle fait des deux côtés du terrain. »
De quoi aborder les quarts, qui débuteront mercredi à Paris, avec une certaine sérénité.
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