Paris monte en régime : « On se prépare différemment de la plupart des équipes »
112 points inscrits, 136 d’évaluation cumulée, 63% de réussite aux tirs dont 50% à 3-points, 11 interceptions… Les statistiques traduisent bien la performance collective exceptionnelle réalisée par Paris mercredi face au Mans. Mais au-delà des chiffres, flatteurs, il y a l’impression visuelle. Celle laissée par les Parisiens a marqué les esprits : difficile de décrire avec des mots la débauche d’énergie et le rythme effréné imprimé par les joueurs de la capitale dans cette rencontre, parfaitement illustrée par les press’ tout terrain mises en œuvre dès le coup d’envoi par la formation francilienne. Pris à la gorge d’entrée, étouffé, le MSB n’est jamais rentré dans son match.
Eric Delord, le technicien de la formation sarthoise, ne se cherchait pas d’excuses au sortir des vestiaires pour expliquer l’impuissance des siens. « Je n’ai pas réussi à préparer mon équipe comme il le fallait pour ce match-là, pour pouvoir répondre à ce niveau d’intensité. Je me suis trompé sur pas mal de choses. On a travaillé sur leur défense, notamment sur demi-terrain, car je savais que si on perdait trop de ballons, on ne les reverrait jamais. Résultat on en perd 22 ». Encore sonné, il regrettait le manque de « combativité » de ses joueurs et soulignait, admiratif, « l’énergie collective » et la « solidarité » des Franciliens, qui « donnent tout ce qu’ils ont ».
Tout laisser sur le terrain
Les Sarthois ont pris de plein fouet l’identité de jeu parisienne, fondée sur l’activité défensive et la relance. Une philosophie de jeu qui nécessite une grande débauche d’énergie et une certaine approche mentale. « On se prépare différemment de la plupart des équipes, avouait Tuomas Lisalo en conférence de presse. On travaille beaucoup sur la gestion mentale de la fatigue pour aller plus vite, et durer plus longtemps. On fait beaucoup de rotations aussi, en limitant les temps de jeu entre 2’30 et 3’45 d’affilée, pour permettre aux joueurs de tout donner lorsqu’ils sont sur le terrain. Car si l’un de nous lâche, c’est tout le système qui s’effondre ».
L’intensité parisienne, exigeante physiquement et mentalement, est avant tout le fruit d’un travail acharné, comme nous le disait Michael Kessens, le capitaine parisien, à l’issue du match. « On nous pose souvent la question mais Il n’y a pas de recette magique pour mettre en œuvre une telle intensité. La recette c’est le travail qu’on fournit au jour le jour. Les gens nous voient 40 minutes en match, mais c’est le travail effectué dans l’ombre, la préparation, la concentration, qui nous permettent de proposer ce niveau d’intensité […]. Ce n’est pas facile à faire, il faut des joueurs avec la bonne approche, désireux de travailler de cette manière ».
Un T.J. Shorts XXL
Un malheur n’arrivant jamais seul, les Sarthois sont tombés sur un T.J. Shorts de gala, auteur de sa meilleure performance en Betclic ÉLITE jusque là : 26 points à 10/12 aux tirs et 4 passes décisives pour 29 d’évaluation en 21 minutes, et beaucoup de justesse dans le jeu (aucune balle perdue) pour orchestrer le chef d’œuvre parisien des deux côtés du parquet. Michael Kessens, son coéquipier à Bonn la saison dernière, ne tarissait pas d’éloges. « Il fait ça tellement souvent qu’on pourrait penser que c’est banal mais ça ne l’est pas. Il m’impressionne toujours par son envie et son leadership. Il ne lâche jamais, il a un moteur énorme. C’est lui qui sort du lot d’un point de vue statistique, mais il s’en fout, il veut juste gagner. S’il était là il vous dirait la même chose. »
Paris continue donc son parcours sans faute en Betclic ÉLITE (3-0) au terme d’un match abouti, comme le soulignait son coach après la rencontre. « Nous avons fait notre meilleur match de la saison ce (mercredi) soir. On est restés concentrés du début à la fin […]. Je suis content de la performance collective. » La formation parisienne a fait forte impression mercedi soir et frappé un grand coup. Celle que le technicien manceau, Eric Delord, juge « bien meilleure que l’ASVELà l’instant T », peut nourrir de grandes ambitions.
A Paris,
Commentaires