« On a été nuls ! » : Orléans encore dominé à l’extérieur, la colère froide de Lamine Kebé

L’OLB de Tomislav Gabric a sombré à Aix-Maurienne
31e minute à la Halle Marlioz : alors que Corentin Falcoz vient de sanctionner la léthargie défensive de Lionel Kouadio par un back-door beaucoup trop facile, le Chambérien se glisse derrière Xavier Johnson et surgit derrière l’Américain pour intercepter la remise en jeu négligente de Ludovic Negrobar.
Déjà exaspéré par le dernier panier, Lamine Kebé n’a rien vu mais se retrouve obligé de demander un temps-mort au bout de 64 secondes dans le dernier quart-temps. Le président Olivier Rouet se prend la tête dans les mains, l’OLB est aux abois (66-48) et ne s’en remettra jamais (84-68, score final).
Une séquence symbole du niveau affiché par Orléans en Savoie, indigne de celui supposé d’un co-leader d’ÉLITE 2. Surtout pour une équipe qui a déjà payé pour apprendre sur la route ces derniers temps, avec deux déplacements à vide (-4 à Toulon puis -25 à Denain). La conséquence n’a pas traîné : l’OLB a chuté à la deuxième place du classement, désormais distancé d’une longueur par Blois qui s’est baladé à Quimper.
« Un gros manque de caractère »
Ludovic Negrobar : « On a vu un gros manque de caractère à l’extérieur. On connaissait les dangers et il y a un air de déjà-vu parce qu’on n’a pas appris de nos trois défaites à l’extérieur… On ne doit pas être en réaction, mais en action dès le début. Il n’y a pas d’adversaire facile en ÉLITE 2, on pense que c’est une parole comme ça pour les médias, mais non, c’est la vérité.
Aix nous l’a montré : ils ont fait preuve de caractère, eux nous ont trop agressé et on a reculé. On gardera dans le vestiaire ce qu’on s’est dit entre nous mais on sait qu’on n’a pas fait un bon match. »
« On rentre dans les matchs la fleur au fusil ! »
Lamine Kébé : « Je vais reprendre les mots de Ludo (Negrobar) : il y a eu un grand manque de caractère, peut-être aussi un manque d’humilité et de prise en compte des leçons passées. Il y a aussi la qualité d’Aix-Maurienne, qui nous a mis en grande difficulté. Mais je commence à en avoir vraiment marre de cette récurrence : il va falloir que ça change très vite.
Lors de tous les derniers matchs à l’extérieur, je vois qu’on subit les impacts, qu’on recule, qu’on ne fait pas les premiers box-outs alors que ça fait cinq semaines qu’on dit qu’on est catastrophiques aux rebonds… Il y a plein de signaux qui font qu’on rentre dans les matchs la fleur au fusil. Ce n’est pas une question de cinq de départ, c’est l’ensemble de l’équipe. Après, on essaye de réagir, mais c’est beaucoup trop tard : on ne peut pas espérer revenir de -15 face à une équipe qui se bat pour retrouver des résultats positifs. On a fait illusion à revenir mais c’était couru d’avance…
« Si ça se reproduit, on ne peut pas jouer le haut de tableau ! »
Il faut le dire aussi : vu ce que l’on a produit offensivement, on a été nuls en attaque. On a été nuls. On a été incapables de donner les réponses collectives pour lesquelles on travaille tous les jours. Il va falloir vite comprendre pourquoi, le staff et les joueurs, car si ça se reproduit, il est évident qu’on ne peut pas jouer le haut de tableau. Si on est une équipe qui est seulement capable de gagner à domicile, de temps en temps à l’extérieur mais qui prend sinon -20 à chaque fois, il faut arrêter de parler d’ambitions.
On est totalement inconstants pour le moment. Or, la recherche de consistance est la clef pour réussir une saison. Après, on n’a que quatre défaites, on ne verse pas non plus dans le catastrophisme. Mais cette récurrence de se soumettre à l’adversaire dès qu’on est en difficulté commence à devenir très inquiétante. Si on n’est pas capables d’aller chercher plus de sacrifices pour l’équipe, on va encore connaître de grandes difficultés.
« Il faut une prise de conscience collective »
Le caractère, ce n’est pas seulement à domicile ou dans les dynamiques positives : c’est surtout quand c’est dur qu’il faut qu’on soit beaucoup plus solidaires et les uns avec les autres. À Aix, on est vite tombés dans le fait de vouloir sauver la patrie chacun son tour, à ne plus être liés défensivement.

Ce ne sont pas des mots durs, c’est juste factuel : aujourd’hui, dès qu’on se fait impacter par un adversaire à l’extérieur, on n’arrive pas à réagir. Il faut que ça change, et vite : sinon, on ne pourra pas ambitionner plus haut, il faut être réaliste… L’ÉLITE 2 est un championnat tellement dur que si on n’a pas cette force de caractère à chaque match, cette volonté de rester leader, on éprouvera de grandes difficultés… C’est un fait. Mais ce n’est pas irréversible non plus. On peut travailler pour le changer, et il faut le changer vite : il faut une prise conscience collective, des joueurs et du staff. Je ne me dédouane jamais de mon équipe, on est ensemble. Si on fait des mauvaises performances, j’en suis autant responsable qu’eux. »
























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