Plus faible moyenne de points depuis 2016 pour Rudy Gobert, dont l’association avec Julius Randle patine
Les deux intérieurs n’ont pas encore trouvé leur entente sur le terrain
Parmi les joueurs français actuellement en NBA, il n’est pour l’instant que le cinquième meilleur marqueur. Rudy Gobert (2,16 m, 32 ans) est largement en-dessous de ses moyennes habituelles sur ce premiers mois de compétition (10,4 points contre 14,0 la saison dernière), la faute en partie à un contexte collectif peu favorable.
Les Minnesota Timberwolves ont en effet encaissé sept revers sur les dix derniers matchs, ce qui les plonge à la… 11e place de l’Ouest. Soit bien loin de leur troisième place de la saison dernière qui leur avait permis d’atteindre les finales de conférence, pour la première fois depuis l’ère Kevin Garnett en 2003/04. Mais juste avant la saison, un transfert est venu bouleverser leur dynamique : celui de la face de la franchise pendant quasiment 10 ans Karl-Anthony Towns, pour Julius Randle et Donte DiVincenzo. Gobert a perdu dans ce transfert son partenaire dans la raquette, avec qui la relation sur et en dehors du terrain fonctionnait parfaitement. Avec son remplaçant Julius Randle, l’association est pour l’instant loin d’être une idylle.
Une frustration visible
L’ex-joueur des New York Knicks ne lui a délivré que 9 passes décisives en 18 matchs joués ensemble, soit une en moyenne tous les deux matchs. En comparaison, Karl-Anthony Towns lui en avait délivré 66 en 60 matchs joués ensemble l’année dernière, soit 1,1 de moyenne par match. Ce manque de connexion criant s’est cristallisé au match contre les Toronto Raptors (défaite 110-105), lors d’une action qui a fait beaucoup parler :
Rudy didn't get the pass from Randle despite calling for the ball and was then hit with a 3-second violation…
Ant was not happy 😬 pic.twitter.com/Yf0BYnKKZ7
— Bleacher Report (@BleacherReport) November 22, 2024
Frustré de ne pas recevoir la balle sous l’arceau par Randle, Gobert est sorti de la raquette en marchant, et a donc dépassé la limite interdite des 3 secondes. Les Timberwolves ont ainsi perdu la balle à ce moment décisif.
« Comme je l’ai dit aux gars, étant quelqu’un qui essaye vraiment de donner l’exemple, ma réaction n’était pas bonne. J’ai laissé mes émotions et ma frustration prendre le dessus et ce n’est pas qui je suis. Je me suis excusé pour ça. »
Rudy Gobert au Minnesota Star Tribune
« Tout va très bien entre Rudy et moi, je n’ai aucun problème avec lui. Il communique, c’est un super coéquipier. Il apporte beaucoup à notre équipe et on a besoin de lui. J’ai déjà été chez lui, il n’y a aucune tension entre nous, aucune animosité. Ce sont des choses qui arrivent au basket. On est une famille, et il n’y a pas de famille parfaite. »
Julius Randle aux médias locaux après un entraînement
Une compatibilité à prouver
Randle est un joueur multiple All-Star, capable de dominer offensivement. Mais pour cela, il a besoin de garder la balle longtemps et d’aller chercher ses paniers tout seul. Et surtout, il est un bien moins bon shooteur que Towns. Il a l’habitude d’attaquer le panier avec force. Ce qui peut créer un embouteillage dans la raquette avec Gobert, qui y reste en permanence. La cohabitation entre les deux intérieurs est sur le papier peu évidente, et va avoir besoin de temps pour fonctionner.
D’autant plus que le quadruple Défenseur de l’année ne va pas se créer son tir tout seul. Il a besoin de passes décisives de ses coéquipiers. À ce niveau, l’absence pour quatre matchs de Mike Conley – celui qui connaît par cœur Gobert depuis des années – est venue s’ajouter au problème. La circulation de balle était moins bonne en son absence, et le pivot français en a pâti. Il ne score que 10,4 points en 6,0 tirs tentés de moyenne, contre 14,0 points et 8,1 tirs la saison dernière. La baisse est drastique.
Dans l’ensemble, Gobert a pourtant quasiment les mêmes pourcentages aux tirs que d’habitude (64,0%, contre 65,5% en carrière). Sa réussite personnelle n’est donc pas le problème, mais bien le fait qu’on ne lui donne pas assez d’occasions de marquer. Ses dernières sorties sont assez déprimantes : 2 tirs tentés en 37 minutes contre les Kings, 3 tirs en 44 minutes contre les Rockets… Or la remontée au classement des Timberwolves passera forcément par une meilleure implication en attaque de leur pivot, qui s’est engagé en faveur de la franchise sur 3 ans en faisant un sacrifice financier. Et aussi par une meilleure dissuasion défensive de ce dernier, qui n’est pour l’instant pas non plus au niveau.
Rudy Gobert lob dunk, assisted by Rob Dillingham pic.twitter.com/gogd4dgU1q
— Timberwolves Clips (@WolvesClips) November 27, 2024
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