Qui sont les meilleurs joueurs de la génération 85 : le ranking de BeBasket

Bien qu’il n’ait pas pu avoir la carrière internationale espérée, Joakim Noah est le meilleur joueur français de la génération 1985.
Ils ont grandi avec les posters de Jordan, les VHS de la Dream Team 92 et les premières retransmissions NBA sur Canal+. Les joueurs français nés en 1985 ont ensuite, à leur tour, marqué le basket hexagonal, certains jusqu’aux sommets de la NBA, d’autres à travers de longues carrières solides dans les championnats de France. Si Joakim Noah reste le nom le plus marquant de cette génération, BeBasket s’est amusé à établir un Top 10 des meilleurs joueurs français nés en 1985.
Une cuvée sans Tony Parker ni Boris Diaw, mais avec une belle densité de rôles variés : scoreurs, soldats, tireurs d’élite, fidèles serviteurs des clubs de Pro A… Retour sur une génération qui, à sa manière, a fait avancer le basket français.
1. Joakim Noah
Né le 25 février 1985 à New York, Joakim Noah est sans conteste le joueur le plus accompli de la génération 1985 même si son rapport au basket français est resté distant. Pivot atypique, défenseur d’élite, passeur hors pair et âme de leader, il a marqué la NBA avec les Chicago Bulls, mais aussi l’Équipe de France, qu’il a portée jusqu’à la finale de l’EuroBasket 2011. Double All-Star, élu meilleur défenseur NBA en 2014, il était le le Français au plus gros impact défensif jamais vu en NBA avant Rudy Gobert.
Issu d’un métissage culturel fort – fils du chanteur et ancien champion de tennis Yannick Noah et de la sculptrice Cecilia Rodhe, Miss Suède 1978 – Joakim a passé une partie de son enfance à Paris, avant de retourner aux États-Unis à 13 ans. Après plusieurs lycées new-yorkais et new-jerséens, il rejoint l’université de Florida, où il entre dans la légende du basket universitaire en réalisant un back-to-back en NCAA (2006 et 2007) avec les Gators. Il est même élu MOP du Final Four 2006, une première pour un joueur européen.
En 2007, il est drafté en 9e position par les Chicago Bulls, franchise qu’il représentera pendant neuf saisons. Si ses débuts sont discrets, il se fait rapidement un nom en devenant le cœur battant d’une équipe menée par Derrick Rose. Son jeu allie intensité, rebond, défense, mobilité et sens de la passe rarement vu pour un pivot. Sous Tom Thibodeau, il devient le socle défensif des Bulls version 2010-2014, terminant All-Star en 2013 et 2014, All-NBA First Team en 2014 et surtout Defensive Player of the Year cette même saison.
Noah termine la saison 2013-2014 avec 12,6 points, 11,3 rebonds et 5,4 passes, devenant l’un des très rares pivots à enregistrer plusieurs triple-doubles en une saison. Véritable leader de vestiaire, il est adoré à Chicago pour son énergie, son franc-parler et son engagement sur le terrain. En playoffs, il a souvent porté les Bulls, notamment en 2009 contre Boston, ou encore en 2013 contre Brooklyn, malgré des blessures à répétition.
Il poursuivra ensuite sa carrière à New York, sa ville natale, puis brièvement à Memphis et Los Angeles (Clippers), avant d’annoncer sa retraite en mars 2021 après 13 saisons NBA.
Avec l’Équipe de France, Joakim Noah n’a disputé qu’un seul tournoi officiel : l’EuroBasket 2011, mais quel tournoi ! Avec 8 points, 8 rebonds et 1,3 contre de moyenne, il est incontournable dans la raquette des Bleus qui décrochent la médaille d’argent lors de l’Euro le plus compétitif de l’histoire. Il n’honorera malheureusement pas ses autres convocations (JO 2012, Euro 2013, Mondial 2014, Euro 2015), souvent à cause de blessures, et parfois dans la controverse.
Joakim Noah, c’est plus qu’un joueur : c’est un symbole, une voix singulière, et une légende du basket français, même avec une seule compétition disputée en Bleu.

2. Ali Traoré
Né le 28 février 1985 à Abidjan, Ali Traore est l’un des meilleurs intérieurs français de sa génération. Pivot offensif, très technique, capable de dominer dos au panier et en pick-and-roll, il a connu une carrière dense et européenne, entre EuroLeague, sélections en équipe de France, titres en France et à l’étranger… et une longévité rare, puisqu’il jouait encore en Nationale 2 à Golfe-Juan en 2023-2024.
Passé par le centre de formation de l’ASVEL, il débute en Pro A dès 2001. Après un passage d’un an dans le système universitaire américain, il revient en France et se révèle à Quimper, Roanne, puis surtout au Havre, où ses performances le placent dans les radars NBA. Il participe à plusieurs camps d’entraînement outre-Atlantique, mais ne sera pas drafté.
Il explose réellement sous les ordres de Vincent Collet à l’ASVEL, avec qui il remporte le championnat de France en 2009 et la Semaine des As en 2010. En 2009-2010, il est élu MVP français de Pro A, tournant à 15,6 points et 5 rebonds par match.
Il enchaîne ensuite avec une riche carrière européenne : Rome en EuroLeague, Lokomotiv Kuban, Berlin, et un passage très suivi à la JSF Nanterre, puis au Liban, Strasbourg, Monaco, ou encore Limoges.
Avec Strasbourg, il remporte la Coupe de France 2015, deux Leaders Cups (2015, 2019), joue une finale de championnat. À Monaco, il remporte aussi la Leaders Cup 2018 et dispute une finale de Ligue des Champions. Il est également vainqueur de la Coupe d’Allemagne 2013 avec l’ALBA Berlin.
En équipe de France, Ali Traoré est international entre 2009 et 2014, avec 56 sélections. Il participe notamment au Championnat d’Europe 2009, au Mondial 2010, aux JO 2012, et surtout à l’Euro 2011, où il décroche la médaille d’argent en Lituanie, dans un rôle précieux en sortie de banc. Il est aussi présélectionné pour la Coupe du Monde 2014.
All-Star LNB à cinq reprises (2006, 2009, 2014, 2015, 2018), meilleur sixième homme de Pro A en 2019, il s’est construit un palmarès solide et a su se réinventer jusqu’à ses dernières années.
Joueur engagé, présent sur les réseaux sociaux, Ali Traoré est devenu commentateur sportif après sa retraite en 2022, tout en poursuivant une formation à l’EM Lyon. Figure à part, à la fois puissante et attachante, Ali Traoré aura marqué de son empreinte le basket français, sur et en dehors du terrain.
3. Yannick Bokolo
Né le 19 juin 1985 à Kinshasa, Yannick Bokolo a marqué le basket français par sa longévité, sa polyvalence défensive et son rôle central dans de nombreuses équipes du haut de tableau. Arrivé en France à l’âge de 5 ans après un passage par Belgrade, il découvre le basket à Sarreguemines, avant d’intégrer le Centre Fédéral (INSEP), où il côtoie la génération Petro, Parker, Mahinmi.
Lancé en Pro A par Le Mans, il y restera cinq saisons et y décroche ses premiers trophées : Coupe de France 2004, Semaine des As 2006, puis champion de France en 2006. Il se révèle aussi au niveau international lors du Mondial 2006 au Japon, où la France termine 5e.
En 2008, il rejoint Gravelines-Dunkerque et devient l’un des piliers du club. Il y remporte une Semaine des As en 2011, dont il est élu MVP, puis la Leaders Cup 2013. Véritable métronome, il enchaîne les saisons solides, en étant aussi performant à la mène qu’en défense, son principal atout.
Après six saisons dans le Nord, Bokolo signe à Pau-Lacq-Orthez à l’été 2014, où il achève sa carrière. En 2019, après 550 matchs de Pro A et 16 saisons professionnelles, il tire sa révérence, sans jamais avoir quitté l’élite.
International français depuis 2001, il compte 91 sélections en équipe de France A, avec une participation au Mondial 2006, à l’Euro 2009, à la Coupe du Monde 2010, et aux JO de Londres en 2012. Il a aussi été quatre fois All-Star LNB.
Joueur de devoir, défenseur d’élite, homme de vestiaire : Yannick Bokolo est sans conteste un pilier de la génération 85.

4. Pape-Philippe Amagou
Pape Philippe Amagou débute en Pro A au Mans en 2001, avec qui il est champion de France en 2006. Il enchaîne ensuite les saisons au SLUC Nancy, à Kavala (Grèce), puis à la Chorale de Roanne (en deux passages), avant de jouer pour Limoges et de conclure sa carrière au Mans (2015-2018). Il a aussi eu une carrière internationale double : France A en 2004, puis international ivoirien à partir de 2008, avec une participation à la Coupe du Monde 2010 en Turquie. Un meneur endurant, collectif et expérimenté, qui a marqué la LNB pendant près de deux décennies. Il a raccroché les baskets en 2018 avant de devenir consultant pour France Télévisions.
5. Johan Passave-Ducteil
Né le 13 juillet 1985 à Noisy-le-Grand, Johan « Jo » Passave-Ducteil incarne à merveille le rôle du pivot besogneux, rugueux et charismatique, pilier de la plus grande période de la JSF Nanterre. Avec un palmarès collectif impressionnant, une longévité exceptionnelle dans l’élite, et un vrai rôle de leader, il mérite amplement sa place parmi les meilleurs de la génération 1985.
C’est avec Nanterre que sa carrière bascule. Arrivé en Pro B, il participe activement à la montée en Pro A en 2011, puis devient une figure emblématique de la formation francilienne, avec laquelle il remporte le titre de champion de France en 2013, la Coupe de France 2014, le Match des Champions 2014, l’EuroChallenge 2015, puis un second Match des Champions en 2017, lors de son retour au club. Un palmarès hors norme pour un joueur qui a su se mettre au service du collectif.
Pivot physique, solide sur ses appuis, dur au mal et toujours prêt à mettre les mains dans la peinture, Passave-Ducteil était aussi un joueur de devoir précieux en sortie de banc et un vrai homme de vestiaire. Il a participé à deux All-Star Games (2013, 2014) et a été pré-sélectionné en équipe de France pour la Coupe du Monde 2014, preuve de la reconnaissance de son impact.
Après son passage à Nanterre, il a aussi porté les couleurs de Châlons-Reims, Le Portel et d’autres clubs de Betclic ELITE, jouant encore à haut niveau jusqu’en 2023.
Engagé hors des parquets, il a été président du Syndicat National des Basketteurs (SNB) entre 2014 et 2018, puis vice-président de la FNASS, le syndicat intersports regroupant les joueurs professionnels de plusieurs disciplines. Un engagement fort pour la cause des joueurs, dans la continuité de son rôle sur le terrain.
Jo Passave-Ducteil, c’est une voix forte, un pivot de devoir, et l’un des visages les plus marquants du basket français de la dernière décennie.
6. Xavier Corosine
Né le 12 mars 1985 à Fréjus, Xavier Corosine a marqué la décennie 2010 comme le shooteur emblématique de la JSF Nanterre, avec qui il a remporté le titre de Pro B en 2011 et surtout le championnat de France de Pro A en 2013, exploit historique pour le club des Hauts-de-Seine.
Formé à Antibes, il a suivi Jacques Monclar au Paris Basket Racing, où il découvre la Pro A dès 2003. Il passe ensuite par Chalon, puis Charleville-Mézières en Pro B, où il confirme ses qualités de sniper. Mais c’est à Nanterre, qu’il rejoint en 2009, qu’il explose vraiment : capitaine, shooteur d’élite (46,8 % à 3-points en 2009-2010), et leader dans la montée du club vers les sommets.
Entre 2011 et 2014, Corosine dispute trois saisons pleines en Pro A avec la JSF, avant de passer par Paris-Levallois puis Boulogne-sur-Mer. Sa signature : une mécanique de tir rapide, fiable et spectaculaire.
Triple vainqueur du concours à 3-points du All-Star Game LNB (2011, 2012, 2013), il reste le seul joueur à l’avoir gagné trois fois d’affilée. Capitaine respecté, fidèle à son club et précieux scoreur, Xavier Corosine est l’un des profils les plus marquants de la génération 85.
7. Philippe Braud
Né le 7 juin 1985 à Clermont-Ferrand, Philippe Braud a été un arrière redouté pour son adresse extérieure, un joueur sobre, régulier et efficace, qui a marqué durablement les clubs qu’il a servis, en particulier la JL Bourg.
Il débute sa carrière professionnelle à Chalon-sur-Saône, où il passe sept saisons (2003 à 2010) au sein d’un effectif ambitieux en Pro A. Il y forge sa réputation de spécialiste du tir à 3-points, avec une mécanique fiable et une attitude de role player appliqué.
Il rejoint ensuite Roanne pour deux saisons en Pro A (2010-2012), avant de s’engager avec Bourg-en-Bresse, un tournant décisif dans sa carrière. De 2012 à 2017, il devient un cadre de la JL, dans ses années Pro B puis Pro A. Il y remporte les playoffs de Pro B en 2014, la Leaders Cup Pro B en 2016, puis le titre de champion de France de Pro B en 2017, participant activement à la montée du club dans l’élite.
Il termine sa carrière professionnelle au SLUC Nancy, en Pro B, entre 2017 et 2019.
Joueur intelligent, précieux dans la circulation de balle, adroit à longue distance et toujours discipliné, Philippe Braud a incarné ce type de joueur fiable sur lequel les coaches pouvaient s’appuyer sans trembler. Il a laissé une vraie empreinte à Bourg, où il a vécu les plus belles années de sa carrière.
8. Jean-Michel Mipoka
Jean-Michel Mipoka, c’est près de 500 matchs en première division française, une longévité rare. Passé par de nombreux clubs (Limoges, Rouen, Orléans, Gravelines, Pau-Lacq-Orthez, Le Portel…), il s’est construit une réputation de joueur complet, solide défensivement et adroit à 3-points. Il a aussi été capitaine à plusieurs reprises, reconnu pour son professionnalisme. Il jouait encore en 2024-2025 aux Sables Vendée Basket en NM1 et tournait à… 12,2 points et 3,7 rebonds de moyenne !
9. Grégory Lessort
À 40 ans, Gregory Lessort jouait lui aussi encore au niveau NM1 aux côtés de Mipoka. Poste 5 solide, rugueux, il a longtemps été un pivot utile en Pro B et NM1, notamment à Vichy et aux Sables Vendée Basket. Il mérite sa place dans ce classement pour sa longévité et son engagement sur les parquets. D’ailleurs, il vient encore de signer à Metz. Chapeau bas !
10. Thomas Larrouquis
Thomas Larrouquis aurait pu viser bien plus haut sans les blessures. Passé par l’équipe de France U20 en 2005 puis France A’ en 2006, il a pourtant connu de très belles choses en club. Champion de France avec Cholet Basket en 2010, finaliste de l’EuroChallenge en 2009, il a ensuite porté les couleurs de Vichy (10,9 points par match en 2010-2011), Roanne, l’ASVEL ou encore Saint-Quentin. Présélectionné avec les Bleus pour la préparation du Mondial 2010, il a toujours été considéré comme un joueur de grande classe, mais trop souvent freiné physiquement. En 2022, il est encore champion d’Île-de-France avec l’USM Malakoff, preuve de son amour du jeu. Il est désormais consultant pour le média First Team.













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