En EuroLeague, l’ancien coach monégasque Sasa Obradovic est le tube de l’automne !

Le sourire radieux de Sasa Obradovic mercredi après sa 100e victoire en EuroLeague, la 7e consécutive depuis son arrivée
Les mois de novembre se suivent et ne se ressemblent pas pour Sasa Obradovic. L’année dernière, après une défaite à domicile contre Le Mans où il avait été sifflé par Gaston-Médecin, le technicien serbe avait été remercié par l’AS Monaco. Un an plus tard, le voici en tête de l’EuroLeague avec son club de cœur, l’Étoile Rouge de Belgrade !
« Prêt » dès son éviction de Monaco
Un revirement qui doit être particulièrement savoureux pour le coach double champion de France, qui n’a jamais réellement accepté son éviction de la Roca Team, affirmant qu’on ne lui avait pas « laissé terminer son travail » en Principauté. « Je suis persuadé que j’aurais réussir à stabiliser l’équipe », indiquait-il.
Dans l’interview qu’il nous avait accordé après sa mise à l’écart, le natif de Belgrade nous avait également confié une chose importante : qu’il n’avait pas coupé avec le basket après son départ. « Je me prépare déjà pour la suite », clamait-il. « Je prépare des matchs comme si je coachais une équipe ! Je regarde énormément de matchs, c’est la première chose que je fais le matin quand je me réveille. J’étudie plusieurs équipes, comment je réagirais face à X ou Y situation, comment je coacherais tel ou tel effectif. L’histoire montre qu’une opportunité peut arriver très vite alors il faut que je sois prêt. Et à vrai dire, je suis prêt… Avec mon énergie, ma connaissance du basket, mon expérience et ma réputation, je suis prêt pour n’importe quel challenge qui se présenterait en face de moi. »
Sept victoires d’affilée pour démarrer
Finalement, Sasa Obradovic avait dû attendre, peut-être un peu plus qu’il ne le pensait, mais cela valait le coup de patienter pendant onze mois puisque c’est « son » club qui est venu toquer à la porte, l’Étoile Rouge de Belgrade, la même institution qui lui avait brisé le cœur en décembre 2020, après quatre petits mois aux manettes. « Ils m’ont brisé mon rêve », enrageait-il à l’époque.
Cette fois, le rêve, Obradovic nage pleinement dedans ! Alors qu’il a pris en main un Red Star lanterne rouge de l’EuroLeague avec deux défaites en deux matchs, il l’a propulsé à la première place, fort d’une série de sept victoires consécutives !
Ainsi, si le Spartak Subotica de l’ex-limougeaud Danilo Nikolic (21 points) a rappelé le week-end dernier à l’Étoile Rouge qu’elle n’était pas invincible en lui infligeant sa première défaite de l’ère Obradovic en Ligue Adriatique (80-85), l’équipe serbe a successivement dominé le Fenerbahçe Istanbul (86-81), le Zalgiris Kaunas (88-79), le Real Madrid (90-75), Vitoria (90-72), l’ASVEL (79-65), le Maccabi Tel-Aviv (99-92) et le Panathinaïkos Athènes (85-68).
Undefeated since he joined @kkcrvenazvezda ✔️
What a run so far this season for Sasa Obradovic 👀#EveryGameMatters pic.twitter.com/13UqHzOvaZ
— EuroLeague (@EuroLeague) November 5, 2025
« C’est grâce à lui que l’Étoile Rouge domine l’EuroLeague »
En remplaçant Ioannis Sfairopoulos, qui avait vraisemblablement construit une équipe qui ne lui ressemblait pas, Sasa Obradovic n’a pas révolutionné grand chose tactiquement. Mais il a redonné une âme à l’Étoile Rouge.
« On avait l’impression que les joueurs étaient là uniquement pour participer à l’EuroLeague et se contenter de toucher leur salaire chaque premier du mois », écrit ce jeudi le site serbe de référence, Mozzart. « C’est inadmissible, pas ici, dans la ville et le pays du basket. Sasa Obradovic a insufflé aux joueurs son énergie et sa passion pour l’Étoile Rouge, les supporters et le basket en général. C’est grâce à lui que le club domine actuellement l’EuroLeague. Obradovic a dit lui-même qu’il n’était pas très exigeant tactiquement, mais tout se résume à l’énergie et à l’envie, soit ce qui a manqué aux joueurs de basket. Il leur fallait quelqu’un pour les galvaniser, les secouer et les motiver à se jeter sur chaque ballon et à se jeter dans chaque attaque. »

Motiejunas revit aussi
Après deux premières sorties à 94,5 points encaissés, l’ancien entraîneur de la Roca Team a tout de même érigé la défense en nouvelle priorité de l’Étoile Rouge. Message bien reçu par ses joueurs, qui n’ont encaissé que 68 points mercredi face à tous les talents individuels du Panathinaïkos, limitant notamment Kendrick Nunn à 6 points à 2/7 et 7 balles perdues. « Tant que l’on défend, on aura une chance », martelait-il après la rencontre.
De l’autre côté du parquet, le vainqueur de la Coupe de France 2024 a lâché la bride à ses joueurs, insistant sur l’attaque en transition et le jeu rapide. Ainsi, l’Étoile Rouge joue à un rythme effréné, ce qui correspond parfaitement aux caractéristiques du meneur titulaire, l’ex-bressan Codi Miller-McIntyre.
À ses côtés, de nombreux joueurs ont repris vie, comme… Donatas Motiejunas, inutilisé à Monaco et prêté trois mois à Belgrade. En 16 minutes de moyenne, le Lituanien est particulièrement rentable avec 8,9 points et 2,9 rebonds pour 11,4 d’évaluation en moyenne.

Une 100e victoire personnelle en EuroLeague
« Il y a beaucoup de choses qui ont tourné en notre faveur ces derniers temps », commentait Sasa Obradovic mercredi soir. « Il faut s’attendre à une deuxième partie de saison encore plus difficile, avec des matchs plus nombreux à l’extérieur. J’essaye de faire comprendre que l’euphorie peut être néfaste, même pour les médias. Pour un entraînement, c’est difficile de contrôler cela. J’ai parfois dit que la défaite était le seul moyen de garder les pieds sur terre, et nous ne voulons pas perdre. C’est bien qu’on ait perdu contre le Spartak en Ligue Adriatique, cela nous permet de l’avoir en tête. »
Pour ne rien gâcher, le technicien serbe a aussi fêté un petit accomplissement personnel contre le Panathinaïkos : sa 100e victoire en EuroLeague. Il en a ainsi remporté 2 avec Cologne, 19 avec l’ALBA Berlin, 68 avec l’AS Monaco et 11 avec l’Étoile Rouge. Mais ce dernier chiffre risque d’augmenter fortement dans les prochains mois…


























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