Ettore Messina rend un hommage appuyé à Antoine Rigaudeau, « le meilleur meneur de jeu »

Antoine Rigaudeau lors des JO de Sydney, en 2000, une époque où il jouait en club pour la Virtus Bologne
Ettore Messina n’a jamais caché son admiration pour Antoine Rigaudeau (2,00 m, 53 ans). Au moment de quitter le banc de l’Olimpia Milan, le technicien italien a pris le temps de revenir sur son passage à la Virtus Bologne, période fondatrice de sa carrière et âge d’or du club bolonais. Au cœur de cette réussite, un meneur français, devenu bien plus qu’un simple joueur pour la Kinder.
Un meneur hors normes au cœur du projet bolonais
« Le roi, le meilleur meneur de jeu. Un grand cerveau, une grosse personnalité. De très bonnes qualités techniques, il pouvait passer, shooteur, il pouvait jouer à son propre rythme mais surtout il pouvait vraiment guider son équipe. »
Les mots d’Ettore Messina au micro d’Euro Insiders, rapportés après son départ de Milan, résument parfaitement la place occupée par Antoine Rigaudeau à la Virtus. Arrivé en 1997 après deux saisons à Pau-Orthez, le Choletais s’est rapidement imposé comme le chef d’orchestre d’un effectif pourtant exceptionnel, composé notamment de Predrag Danilović, Radoslav Nesterović, Zoran Savić ou encore Hugo Sconochini.
Messina prend la direction de la Virtus lors de la saison 1997-1998. Dès cette première année, le club domine le championnat italien (23 victoires pour 3 défaites) et remporte l’EuroLeague à Barcelone, après des succès face au Partizan Belgrade puis l’AEK Athènes en finale. Si Zoran Savić est élu MVP du Final Four, Rigaudeau termine meilleur marqueur de la finale et incarne déjà le visage du succès bolonais.
Rigaudeau, incarnation de l’identité de la Virtus
« Nous avions de supers joueurs, on a pu quasiment avoir deux équipes différentes. Mais Antoine a représenté la partie cruciale. Il a porté d’une certaine manière ce que ça voulait dire de faire partie de la Virtus Bologne, de représenter le club, ses fans et la ville. »
De 1997-1998 à 2002-2003, Antoine Rigaudeau traverse l’une des périodes les plus fastes de l’histoire du club. Champion d’Italie à plusieurs reprises, vainqueur de plusieurs Coupes d’Italie, finaliste ou vainqueur de compétitions européennes presque chaque saison, la Virtus devient une référence continentale.
Dès la saison suivante, le Français s’affirme comme le véritable patron de l’équipe. La Virtus atteint de nouveau la finale de l’Euroligue, perdue face au Žalgiris Kaunas, puis remporte la Coupe d’Italie. En 2001, avec l’arrivée d’Emanuel Ginobili et la fin de carrière de Danilović, Rigaudeau reste le point d’ancrage d’un collectif qui décroche l’Euroligue ULEB et un nouveau titre national.
Une relation fusionnelle avec la ville et ses supporters
« Et la ville et les fans étaient clairement une grosse part de ce succès. »
Au-delà des titres, Messina insiste sur le lien entre Rigaudeau, Bologne et son public. Dans une ville divisée entre Virtus et Fortitudo, le meneur français devient un symbole, notamment lors des multiples confrontations remportées face au rival local, en championnat comme en EuroLeague.
Même lors des saisons plus tourmentées, comme en 2001-2002 avec l’éviction temporaire de Messina avant son rappel sous la pression populaire, Rigaudeau reste un repère. Blessé ou diminué, il incarne une continuité et une identité qui dépassent le simple cadre sportif.
Un héritage intact
Près de 25 ans plus tard, Ettore Messina continue de placer Antoine Rigaudeau tout en haut de la hiérarchie des meneurs qu’il a dirigés. Un hommage fort, à la hauteur de l’empreinte laissée par le Français à la Virtus Bologne et dans l’histoire du basket européen.
























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