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Au cœur du sacre européen des U20 français : « Un groupe d’enfer ! »

Victorieuse d'Israël dimanche (89-79), la génération 2003 a parfaitement conclu son parcours international en remportant le titre de champion d'Europe des moins de 20 ans. Un parcours sans faute, un jeu collectif et plaisant : les Bleuets ont absolument coaché toutes les cases. Retour sur le sacre des hommes de Guillaume Vizade.
Au cœur du sacre européen des U20 français : « Un groupe d’enfer ! »
Crédit photo : FIBA

Dans un bus inondé de bonheur, Mathéo Leray n’avait qu’un souhait. « Demain (lundi), je veux tous vous voir sur les Champs-Élysées », exhortait le meneur choletais, sa médaille d’or autour du cou, dans un direct Instagram. Si le vœu du futur Rochelais est resté pieux, les Français, à peine sortis du bus, ont déboulé vers la piscine du Galaxy Hotel à toutes allures avant de sauter dans l’eau, main dans la main et maillot de l’équipe de France encore sur les épaules. « Tout l’hôtel s’est mis au balcon pour nous regarder, les cuisiniers ont commencé à nous applaudir », s’esclaffe, Maxime Raynaud, le pivot de Standford et la tête pensante de ce groupe France. Sur le hit de Vegedrem « Ramenez la Coupe à la maison », cette joyeuse bande de lurons a semble-t-il dignement fêté son titre avec familles et amis jusqu’à 5 heures du matin.

Un esprit de camaraderie : « Douze frères »

La déception israélienne d’un côté, la joie française de l’autre (photo : Fiba).

Ces scènes de liesse d’apparence banales étaient en réalité si représentatives de ces champions d’Europe. La génération 2003, médaillée d’argent à l’Euro U16 en 2019 et privée de Mondial à cause du Covid-19, a tout simplement été irrésistible. Victorieux d’Israël en finale et invaincus pendant cette quinzaine à Héraklion, les Bleuets ont offert au basket français un premier titre dans cette catégorie d’âge depuis 2010 et le sacre d’Andrew Albcy et de la génération 1990, à Zadar (Croatie) en 2010. Cet esprit de franche camaraderie en a été la clef de voûte. « On n’est plus coéquipiers mais douze frères désormais », image Hugo Mienandi, le capitaine. « C’est un groupe d’enfer : on rigolait tout le temps avec les gars. » À tel point que le staff leur a parfois demandé de se calmer, de redescendre en pression et d’être un peu moins “fou-fou” après les matchs. « Ce n’était pas une colonie de vacances mais on ne trichait pas, on était des vrais potes », reprend l’ailier-fort manceau, prêté à Angers (Pro B) la saison prochaine. « Dès le début du rassemblement, on sentait déjà qu’il y avait une alchimie rare dans l’équipe. »

Une force collective : « Sur le terrain , on jouait à douze »

Cette cohésion de groupe, louée par tous, s’est transformée en force collective sur le terrain. Probablement l’arme la plus redoutable des Bleuets. Meilleure attaque du tournoi avec près de 90 points par match, la France a concassé ses adversaires tout au long de la compétition avec plus de 29 points d’écart par match. Quand Israël s’est reposé sur son trident offensif Noam Yaacov – Daniel Wolf – Ron Zipper (63 des 79 points israéliens à eux seuls) en finale, les Bleuets ont une nouvelle fois impressionné collectivement. Avec un temps de jeu minutieusement réparti sur l’Euro (entre 11 et 23 minutes de jeu), les hommes de Guillaume ont proposé un jeu enthousiasme avec un basket altruiste et léché, couplé d’une forte solidarité défensive. Rarement l’intensité a baissé. « Sur le terrain, on jouait à douze », exagère, sans le vouloir, Ilias Kamardine, le MVP de la compétition. « On était un peu comme un rouleau compresseur. »

Guillaume Vizade, qui salue ici les israéliens, a été l’architecte du projet.

Les équipes de France, jeunes comme les A, sont parfois réduites à une domination physique et athlétique sans égale, critiquées pour leur jeu stéréotypé en attaque et leur incapacité à franchir la défense de zone. Mais pas celle-là… « Plus de 80% de nos paniers sont issus de nos passes décisives, c’est un chiffre très fort », souligne le sélectionneur des Bleuets, réputé pour sa fibre formateur et connu pour son projet jeune à Vichy-Clermont (Pro B). « Avec mon staff, on a laissé un espace de créativité et de liberté aux garçons dans lesquels ils se sont exprimés par un partage du ballon et une intensité incroyables ». Vraisemblablement transcendés par un petit supplément d’âme, joueurs et staff ont fonctionné à l’union pendant toute la compétition. Tous les deux jours sous la direction d’Azzedine Labouize, les joueurs se réunissaient et discutaient d’une thématique, allant du scouting des adversaires à la gestion d’une journée de match, pour faire avancer l’équipe. « Si les joueurs ressortaient des axes d’amélioration de ces cercles de régulation, on n’avait aucun problème à modifier notre fonctionnement », souligne Guillaume Vizade, ancien enseignant en management et adepte de ces méthodes pédagogiques.

Le tir salvateur d’Ilias Kamardine : « C’était Dieu »

Avec un tel esprit fraternel et une telle symbiose avec le staff, pouvait-il en être autrement ? Pouvaient-ils conclure leurs parcours internationaux par une nouvelle déception en finale ? Oui, a-t-on inévitablement pensé à 11 secondes du buzzer final, lorsque Daniel Wolf a eu le lancer-franc du titre au bout des doigts pour Israël. Plus vraiment ensuite, car ce dimanche 16 juillet 2023, une force surnaturelle, à en croire Maxime Raynaud, a porté les Bleuets dans les ultimes secondes de la prolongation. « Ce n’était plus Ilias, c’était Dieu ! »

Alors que les Bleuets menaient 80-77 à 1:19 minute de la fin de la prolongation, Ilias Kamardine a trompé Noam Yaacov pour inscrire le panier de la victoire. À 3-points, avec la planche et avec la faute, s’il vous plaît. Le pivot de Stanford, aux premières loges, raconte : « Je pensais qu’il allait feinter et attaquer le cercle. Mais il dribble entre les jambes, dans le dos et je me demande ce qu’il fait. Je le vois lancer le ballon vers le panier : j’entends la faute, je me dis que, déjà, c’est un cadeau du ciel. Et là le ballon transperce le filet. »

Ilias Karmadine sur son petit nuage (photo : Fiba).

Rarement apprécié à sa juste valeur, jamais sous le feu des projecteurs, l’arrière marseillais a réalisé un excellent championnat d’Europe pour valider sa belle saison avec l’ALM Évreux. « Surpris » d’être élu meilleur joueur de l’Euro U20, le néo-vichyssois prend ainsi sa « revanche » sur le passé et entamera sereinement sa nouvelle aventure en Auvergne. « Je savais que c’était l’un des meilleurs joueurs de notre génération », tient à préciser Hugo Mienandi, lui aussi Ébroïcien la saison dernière. « Maintenant vous le voyez, moi je le savais déjà. » Coéquipiers sur un terrain, frères dans la vie : c’est un peu l’histoire de ces douze jeunes hommes désormais liés à vie par cette couronne européenne.

De Charenton à Héraklion : Armel Traoré et Maxime Raynaud sur le toit de l’Europe

Il y a des gestes qui ne trompent pas. Lorsqu’Armel Traoré, « vraiment sonné et à la limite de la commotion cérébrale » de son propre aveu,  est sorti à la fin du 3e quart-temps (61-51, 27′), Maxime Raynaud a eu un beau geste d’affection. Instinctivement, le pivot de Stanford a fait un « bisou » sur le maillot du nouvel ailier de l’ADA Blois, juste au niveau de son nom de famille. « C’est la première chose qui m’est venu à l’esprit », souligne-t-il. « C’était ma manière de lui dire, « ne t’inquiète, prend soin de toi : si tu peux revenir en jeu, c’est cool mais sinon je vais jouer pour toi ». » Coéquipiers à Charenton, les deux hommes ont été vice-champions de France U15 ensemble, échouant de peu contre Nanterre 92, titré avec Victor Wembanyama et Kenny Kasiama dans ses rangs. Ces deux adversaires en sélections départementales, qui se connaissent depuis l’âge de 13 ans, ont noué une relation amicale forte. « C’est l’un de mes meilleurs amis, c’est mon frère », disent-ils en chœur.

Maxime Raynaud et Armel Traoré, from Charenton to European champs (photo : Fiba).

 

 

 

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