Il y a deux ans, Sportica brûlait : retour sur l’incendie qui a bouleversé Gravelines et le BCM

Sportica avant d’avoir été réduite en cendres
Le 25 décembre 2023 restera à jamais gravé dans la mémoire du basket français. En plein jour de Noël, le complexe sportif Sportica de Gravelines a été ravagé par un incendie spectaculaire. Si aucune victime n’a été à déplorer, les dégâts matériels ont été considérables, privant le BCM Gravelines-Dunkerque de son outil de travail et d’un symbole fort de son identité. Deux ans plus tard, retour sur ce que l’on sait de ce drame et sur ses conséquences.
Un incendie déclenché par un incident électrique
L’incendie s’est déclaré aux alentours de 12h45, le lundi 25 décembre 2023. Selon les premiers éléments communiqués, le feu serait parti d’un incident électrique au niveau du toboggan de la piscine municipale, intégrée au complexe Sportica. Rapidement, les flammes se sont propagées à l’ensemble du bâtiment.
Porté par un vent soutenu et une charpente en bois, le feu a pris une ampleur impressionnante, avec des flammes atteignant quatre à cinq mètres de hauteur. La piscine, puis la salle principale du BCM, ont été entièrement détruites en quelques heures. Près de 90 sapeurs-pompiers ont été mobilisés pour venir à bout de l’incendie, finalement maîtrisé en fin d’après-midi. Les habitations voisines, pourtant très proches, ont été épargnées.
Le complexe Sportica entièrement détruit
Sportica n’était pas seulement une salle de basket. Le site regroupait également une piscine, un dojo, un plateau multisports, une cafétéria, mais aussi toutes les installations nécessaires au fonctionnement quotidien du club professionnel. Tout est parti en fumée : salle de match, salle d’entraînement, musculation, équipements, hébergements et stocks de matériel.
Alors que les joueurs du BCM Gravelines-Dunkerque devaient reprendre l’entraînement à 17 heures ce jour-là, après la trêve de Noël, ils ont découvert un paysage de désolation. Le directeur exécutif du club, Romuald Coustre, parlait alors « d’une catastrophe incommensurable dont on ne mesure pas les conséquences ». Le match prévu contre Paris, le 28 décembre, a été immédiatement reporté.
La disparition d’un symbole du basket français
Inaugurée en 1986, la salle Sportica était bien plus qu’une enceinte sportive de 3 003 places. Elle représentait un véritable poumon social pour la ville de Gravelines et un lieu chargé d’histoire pour le basket hexagonal. En près de quarante ans, elle avait accueilli environ un millier de rencontres professionnelles.
Monté dans l’élite dès 1988, moins de deux ans après l’ouverture de la salle, le BCM n’avait plus quitté la première division depuis. Seuls l’ASVEL et Cholet affichent une longévité comparable au plus haut niveau. La disparition de Sportica a ainsi emporté avec elle une part du patrimoine du basket français.
Une délocalisation forcée pour survivre
Avant l’incendie, un projet d’agrandissement et de modernisation de Sportica, portant sa capacité à 4 000 places, était prévu pour 2027. Le feu a brutalement mis fin à ces ambitions, obligeant le BCM Gravelines-Dunkerque à envisager une reconstruction totale.
Dans l’urgence, le club a dû se délocaliser depuis. Deux options principales avaient été étudiées : la salle du Calypso à Calais (3 000 places) ou le Stade de Flandres à Dunkerque (2 400 places), habituellement occupé par l’USDK en handball et nécessitant une mise en conformité pour le basket professionnel. C’est finalement le Stade de Flandres à Dunkerque, également appelé la salle Louis Dewerdt, qui a été retenue.
Deux ans après, une cicatrice toujours vive
Deux ans après l’incendie, Sportica reste un traumatisme collectif pour Gravelines, ses habitants et tous les amoureux du BCM. Si le club a poursuivi son chemin malgré les obstacles, la disparition de sa salle historique continue de peser lourdement, tant sur le plan émotionnel que structurel. « Si les gens ne comprennent pas que, depuis le 25 décembre 2023, ce club a perdu son antre et que tant qu’il n’aura pas un nouveau chez lui, il faut le soutenir encore plus… », a commenté le coach Jean-Christophe Prat cette semaine encore dans La Voix du Nord. Le 25 décembre 2023 restera comme l’un des jours les plus sombres de l’histoire du basket français moderne.
























Commentaires