ITW – Tony Snell, de la NBA à Boulazac : « C’est comme un second souffle dans ma vie »

Tony Snell a rejoint le Boulazac Basket Dordogne, après neuf saisons en NBA.
Son arrivée en France est sans aucun doute l’une des sensations de l’intersaison de Betclic ELITE. Après neuf saisons de NBA, Tony Snell (1,98 m, 33 ans) a rejoint cet été le Boulazac Basket Dordogne, fraîchement promu en première division française et troisième de la SuperCoupe LNB, après avoir fait tomber le Paris Basketball sur le court Philippe Chatrier de Roland Garros.
Touchant de sincérité, le fort défenseur passé par les Milwaukee Bucks ou encore les Boston Celtics revient sur son arrivée dans le sud-ouest, poursuivant ainsi sa « thérapie » par le basket avec ses enfants, dont il partage le syndrome autistique.
Si on vous avait dit que vous seriez en France qui plus est à Boulazac, il y a trois ans, y auriez-vous cru ?
Certainement pas. Je n’étais pas dans le bon état d’esprit, les bonnes dispositions dans ma tête, pour accepter de sortir de ma zone de confort.
« Le basket est ma thérapie, et je suis heureux
de pouvoir le pratiquer sous le maillot de Boulazac »
Quelles sont vos premières impressions en tant que joueur du Boulazac Basket Dordogne ?
Je suis vraiment honoré d’être une pièce majeure de ce club. J’essaie d’épouser sa culture, découvrir de nouvelles choses : je suis vraiment reconnaissant d’être ici. Mon énergie semblait décliner sur les dernières années passées en NBA et en G-League, j’avais le sentiment d’arriver à bout de souffle. C’est comme un second souffle dans ma vie. Cela faisait longtemps que je n’avais pas été aussi heureux. Le basket est ma thérapie, et je suis heureux de pouvoir le pratiquer sous le maillot de Boulazac.
Comment s’est faite votre arrivée au BBD ?
J’avais dit à mon agent que je voulais jouer à l’étranger, peu importe où, je m’en fichais. Je voulais juste voir autre chose que les Etats-Unis. Boulazac était l’un de ses contacts intéressants, il y en avait sûrement d’autres dont je n’ai pas connaissance, mais c’était une évidence pour moi. Maintenant je suis ici, et je suis heureux.
Votre signature à Boulazac a surpris de nombreux observateurs français. Comment la nouvelle a-t-elle été reçue aux Etats-Unis ?
Mes anciens coéquipiers de lycée, d’université et de NBA m’ont félicité du cap franchi en traversant l’Atlantique, du challenge que cela représente. Ils sont fiers de moi, de mon choix. J’ai vraiment été touché. Je pense que quand on témoigne son affection, son amour des autres, on en reçoit en retour. J’en ai donné beaucoup, j’ai l’impression de recevoir au centuple.
« Je sors de ma zone de confort, c’est vraiment le mot »
Connaissiez-vous la France auparavant ?
J’avais déjà entendu parler de la France avant de venir mais je n’avais jamais vraiment regardé avec attention ce qu’il s’y passe. Tout ici est nouveau pour moi. Je suis prêt à apprendre et essayer de nouvelles choses. C’est vraiment excitant de découvrir un nouveau pays. Je sors de ma zone de confort, c’est vraiment le mot.
Avez-vous eu l’occasion d’expérimenter certaines choses depuis votre arrivée ?
J’ai découvert pour la première fois l’eau gazeuse, chose que je n’avais jamais bue auparavant. Je suis officiellement un buveur d’eau gazeuse désormais (rire), presque addict ! Pour le reste, je n’ai pas encore profité de la France réellement pour m’y balader, car la préparation est sacrément intense. Mais j’ai aussi envie d’explorer ce qu’elle peut offrir à ma famille et moi.
Toute votre famille déménage donc avec vous ?
Exactement, et je suis très content de pouvoir partager cette aventure avec eux ! C’est très important pour moi de rester près de mes enfants, je veux être un exemple pour eux, et qu’ils puissent compter sur moi à n’importe quel moment. Il n’y avait pas de contre-indications ou de barrières qui se posaient d’un point de vue médical, vis-à-vis du suivi de mon syndrome autistique et de celui de mes enfants, alors tout le monde vient vivre un nouveau chapitre.
« Je veux être un leader défensif »
Sportivement, comment se passe votre intégration à Boulazac ?
Je savais à quoi m’attendre en arrivant, mais j’ai tout de même été frappé par l’unité qui règne au sein de l’organisation, qui m’a fait me sentir chez moi immédiatement. Mes coéquipiers et le staff français m’intègrent vraiment dans les discussions en parlant anglais tout en m’apprenant des expressions françaises. J’ai déjà appris quelques mots ‘de base’, comme ‘bonjour’, ‘merci’ et ‘au revoir’. C’est encore frais, mais j’ai vraiment le désir d’apprendre et de parler la langue. Les joueurs américains de l’équipe facilitent également mon arrivée en me donnant beaucoup de conseils, de lieux à fréquenter au quotidien pour vivre le plus sereinement et fluidement possible.
Quelles sont vos ambitions au club cette saison ?
Je veux être un leader défensif, être un pilier de l’équipe dans ce registre. Au-delà de l’aspect personnel, je veux mettre mes coéquipiers dans les meilleures dispositions, pour faire en sorte qu’ils montrent la meilleure version d’eux-mêmes. Mes coéquipiers m’ont tous impressionné depuis mon arrivée, tant sportivement qu’humainement. Je veux apprendre à les connaître davantage, sur les terrains comme en dehors, pour les aider à performer.
Vous êtes-vous fixé des objectifs personnels ?
Pas vraiment, non. Je veux profiter du moment, simplement. Je ne peux pas prédire de quoi demain sera fait, je ne peux pas changer le passé, tout ce que je peux faire c’est savourer chaque jour, l’un après l’autre, et voir ce qui s’offre à moi.


Commentaires