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La France peut rêver face aux « maîtres du jeu »

6h du matin, le soleil se lève sur Dongguan et ses buildings. Plus de huit millions d’habitants vont s’activer pour aller travailler comme chaque jour de la semaine dans cette ville du sud de la Chine. Parmi eux, douze hommes vont se réveiller avec une mission toute particulière. Faire rêver un pays tout entier. Un pays situé à l’autre bout du monde dont les fans de basket vont devoir user de subterfuges pour regarder un match prévu à l’heure du déjeuner. Mais le jeu en vaut la chandelle. C’est l’histoire du basket français qui peut s’écrire dans le Dongguan Basketball Center. Celle avec un grand H. L’équipe de France va y jouer un des matchs les plus importants de ces dernières années. Après la défaite concédée face à l’Australie lundi, elle se retrouve à croiser le fer avec les Etats-Unis. Un duel pour espérer rallier le dernier carré de la Coupe du Monde mais également pour assurer sa qualification aux Jeux olympiques de Tokyo. Un obstacle qui ne fait plus peur. Le deuxième tour à peine bouclé, Nando De Colo clamait haut et fort.

« Notre objectif c’est d’aller le plus loin possible, il faut passer par les Etats-Unis alors on passera par les Etats-Unis. »

Des mots qui tranchent avec le passé. Désormais, les Bleus peuvent rivaliser avec les hommes de Gregg Popovich. L’ère où la Coupe du Monde se résumait à un match Etats-Unis contre le reste du monde est révolue. Et les joueurs français veulent le prouver. Nicolas Batum, le capitaine en premier.

« On les joue les yeux dans les yeux. Ca reste la meilleure nation au monde mais de plus en plus d’équipes peuvent créer l’exploit contre eux et pourquoi pas la France mercredi. »

La présence de joueurs NBA comme Rudy Gobert dans le groupe France permet de désacraliser une équipe qui a longtemps effrayé à la simple évocation de son nom. « Ils sont humains comme nous, c’est l’équipe qui en veut le plus qui gagnera. » Mais ce match reste spécial pour Vincent Collet.

« Les Américains sont les Maîtres du jeu. C’est encore plus important qu’un France-Brésil en football car les Etats-Unis sont réellement dominants. C’est un match qui fascine. Même pour nous c’est particulier. »

Et pour cause, ce n’est pas tous les ans que les Bleus ont la chance de défier la Team USA. Alors espérer une victoire face au double-tenant du titre… Le dernier duel entre ces deux nations en Coupe du Monde remonte à 1963. Dongguan n’était alors qu’un village. La France avait perdu comme ses huit autres matchs face aux Américains en compétition officielle. En tournoi, la dernière confrontation a eu lieu aux Jeux olympiques 2016. C’était au premier tour. La bande à TP n’avait perdu que de trois points. Mais la situation est cette fois bien différente. C’est un match à élimination directe. Avec l’intensité et l’adrénaline qui vont avec. Un contexte qui plaît tant aux Américains. Des facteurs qui peuvent rendre l’exploit français possible. Car le match va aussi se jouer dans les têtes analyse le coach des Bleus.

« On a une équipe qui a des qualités mais il faut mesurer que c’est sous conditions. Ce n’est pas un match d’égal à égal. Penser ça serait fou. Il faut faire un match énormissime pour y parvenir. Pour l’instant, on a montré beaucoup de choses intéressantes dans cette compétition. On doit y aller sans complexe et avec beaucoup de détermination mais aussi en sachant qu’il faudra être intelligent en permanence. Si on est que dans le défi, le challenge individuel, on a aucune chance. On doit mesurer à quel point c’est ensemble que l’on va pouvoir étonner le monde. »

La France croise la meilleure équipe de la compétition

Renverser la montagne américaine est d’autant plus possible cette année car elle a particulièrement subi l’érosion. De nombreux forfaits pendant l’été, une défaite contre l’Australie en préparation, une frayeur face à la Turquie au premier tour et Gregg Popovich est obligé d’utiliser tout son savoir pour permettre à son équipe de conserver son titre. Mais malgré les coups durs qui ont touché l’équipe d’un Jayson Tatum blessé à la cheville, les Français continuent de considérer l’équipe américaine comme la grande favorite de la compétition. Car ses joueurs ont tous un rôle important en NBA et sur le banc, le coach de San Antonio est assisté par Steve Kerr. De la qualité sur le terrain et à côté comme l’analyse Rudy Gobert.

« C’est une équipe très solide. Bien sûr ils n’ont pas les superstars mais il n’y a jamais tout le monde. C’est une équipe très bien coaché, très athlétique qui peut mettre le ballon dans le panier. Pour moi, sur le papier, ça reste la meilleure équipe du tournoi. »

Vincent Collet tempère même l’optimisme qui entoure cette rencontre. Conscient qu’un chemin vers la victoire existe, il ne veut pas y voir une autoroute comme certains.

« Je ne suis pas sûr que cette occasion de les battre est aussi importante que ce qui se dit. Tout le monde ne se rend pas compte de la qualité de l’équipe américaine. C’est la meilleure de la compétition selon moi. Celle qui a intrinsèquement le plus de qualité. Le chemin de la victoire est étroit mais il existe. C’est une aubaine à saisir. »

Le rêve est donc permis. La recette américaine est la même depuis longtemps. Des stars, du physique et de l’intensité.  Mais les Bleus seraient bien inspirés de lui apporter quelques retouches. Et ça tombe bien, car les deux équipes ont la même philosophie articulée autour de la défense. Une habitude dans l’hexagone, une nouveauté au pays du showtime. Pour triompher, il ne faudra pas manquer de souffle dans un match face à l’équipe la plus athlétique du tournoi. Et surtout se surpasser au rebond. Un secteur-clé face à cette équipe mais un domaine dans lequel la France a des difficultés dans cette Coupe du Monde.

« Les qualités qui font des Américains des joueurs hors-normes sont toujours les mêmes. Ils mettent une grosse pression sur la balle, et ils en mettront encore plus contre nous. Ils sont dans les lignes de passes et écrasent le rebond. Pour nous, c’est un point inquiétant car on est une des équipes les plus faibles de la compétition dans ce domaine. Au rebond, on va devoir faire un match hors-norme par rapport à ce qu’on a fait jusque-là. »

« Si c’est pour défendre comme contre l’Australie, c’est même pas la peine d’y aller. »

La France peut espérer. Mais elle est surtout consciente d’une chose. Pour triompher de Kemba Walker, Donovan Mitchell et Khris Middleton, il va falloir dicter son rythme. Celui de la défense. Et ne pas se laisser embarquer par l’adversaire dans une course au scoring comme ce fut le cas contre l’Australie. Pour Rudy Gobert, « si c’est pour défendre comme lundi, c’est même pas la peine d’y aller. » Consciente de cet aspect important, l’équipe de France va devoir sortir les muscles pour ne pas prendre l’eau. Rentrer dans son adversaire. Au sens propre du terme. Le sélectionneur français parle même d’agression.

« Il faut être capable de les agresser mais de façon intelligente. En direct, ils sont meilleurs que tout le monde pour tenir les duels. »

Dans ce combat, l’objectif sera d’éviter que l’attaque américaine ne prenne feu. Quitte à ce que le score ressemble à celui d’un autre quart de finale de Coupe du Monde remporté à la surprise générale par Nicolas Batum & co. C’était il y a cinq ans à Madrid face à l’Espagne. La France avait déjà réalisé l’impossible sur la route de sa première médaille mondiale. L’objectif est clair si l’on écoute le capitaine tricolore : remettre ça.

« On avait tenu une équipe qui tournait à 94 points de moyenne à 52. Contre les Américains, si on essaye de marquer plus, on ne gagnera jamais. On va devoir retrouver nos principes défensifs et les multiplier par deux. On va devoir les tenir à un score beaucoup moins élevé. Contre l’Espagne on a marqué que 65 points, c’est pas énorme. Pour gagner mercredi on va devoir tenir des chiffres dans ce standard-là. »

C’est rien de moins qu’un match parfait qui va devoir être livré. Et c’est normal pour écrire l’histoire. C’est une mission difficile mais elle n’a rien d’impossible.

A Dongguan,

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