Une météo parfaite, 8200 personnes, deux rencontres magnifiques et Nadau qui vient conclure cette soirée avec un superbe mini concert : les dirigeants du comité des Landes n’auraient pas pu rêver mieux. Cette soirée annoncée comme la fête du basket dans les Landes n’a connu aucun accroc. Au contraire, beaucoup de gens présents dans les Arènes de Dax où devant leur télévision ont eu la confirmation que la coupe des Landes reste une compétition à part dans le patrimoine du basket français.
Il est 19 heures quand l’arbitre lance le ballon pour l’entre-deux entre le Stade Montois et les Espoirs de Basket Landes. Au premier rang Alain Béral, Patrick Beesley et Jean Pierre Siutat sont là déja concentrés. Pas loin d’eux Céline Dumerc et Marion Laborde deux anciennes vice-championnes olympiques sont venues assister à la rencontre en espérant que leur club favori (Basket landes) soulève une nouvelle fois le trophée.
Déterminée, Lucie a montré la voie à ses coéquipières. Crédit photo : Alicia Hourdebaigts
La rencontre entre les deux équipes de Nationale 2 tient toutes ses promesses. Le match est disputé et les expérimentées montoises prennent le dessus sur leurs jeunes adversaires dans le milieu du second quart temps. Malgré un retour dans le dernier acte, le Stade Montois met fin à 8 années de disette en coupe des Landes. Hélène Requenna qui a tout connu du côté du Stade Montois peut enfin savourer. Elle a su trouver les clefs face à une belle équipe adverse. Cette victoire lui revient aussi.
L’émotion était palpable au buzzer final. Battues lors des 4 dernières finales, les Montoises ont montré une belle force de caractère. Portées par Pauline Labrouche (MVP de la rencontre) et Lucie Cascailh les joueuses du Stade Montois méritent de repartir avec le trophée.
Pauline Labrouche MVP du match. Passée par Basket Landes, Labrouche a impressionné les observateurs. Crédit photo : Alicia Hourdebaigts
A la fin du match, les larmes aux yeux, Lucie est revenue sur ce match. Toute heureuse et pleine de joie de pouvoir offrir au peuple jaune le sourire après plusieurs déceptions dans la compétition.
Je suis tellement heureuse. On voulait absolument gagner ce trophée. Nous sommes plus des perdantes, la coupe est à nous. On a perdu de 6 points, après prolongation et l’an dernier de 2 points… C’était tellement dur et aujourd’hui nous avons su oublier les moments durs pour aller chercher cette victoire. Je suis très fière de mes coéquipières. Nous avons joué en équipe et cela paye toujours .
Après quelques photos sur le terrain, les Montoises ont pu aller fêter le titre avec leurs supporters au coin de la buvette. Chants et câlins étaient au rendez-vous. La fête a dû être longue et la nuit courte du côté de Mont de Marsan.
Côté Basket Landes la déception était palpable. Les filles de Vincent Joly n’ont pas pu déployer leur jeu habituel. Dominées à l’intérieur, les jeunes landaises ont subi les assauts de leurs adversaires et les coachs n’ont pas réussi à trouver les ajustements nécessaires. Mais cette équipe aura montré tout au long de la saison de très belles choses. Finalistes du Final Four et 2èmes de NF2, les coéquipières de Claire Parisi peuvent partir en vacances la tête haute. Même si elles ne ressortent pas gagnantes de ce match-là, elles ont gagné le respect de beaucoup de passionnés de basket et cela n’a pas de prix.
Les larmes de Flo Lesca et de Lucie Cascailh
C’est une vice championne olympique qui a tenu à remettre le trophée aux joueurs de Dax-Gamarde. Crédit photo : Anthony Ottou
Après le sacre du Stade Montois, c’est au tour des garçons de Dax-Gamarde et du Real Chalossais de s’affronter. Comme pour les filles, l’arène est comble. Les supporters du Real venus en nombre ont activé le mode « Kop ». Le peuple bleu domine la bataille des tribunes. Le tifo « Ici c’est le Real » est déployé et les hommes de Rémy Condéranne chauffés à blanc font très mal aux nouveaux pensionnaires de NM1. Dominés et sans doute fatigués par leur exploit de la veille, les coéquipiers du capitaine Mansanné souffrent et Denis Mettay inquiet sur son banc tente de donner des consignes.
Mais petit à petit, Dax prend les choses en main. Portés par un Florian Lesca (26 points) en mode patron, les Dacquois prennent le dessus sur leurs adversaires en toute fin de rencontre. Le banc à rallonge de Mettay fait la différence. Les joueurs du Real tombent les armes à la main et avec l’ovation de tout un peuple. On avait peur de voir un match à sens unique, mais Franck Benoit et ses coéquipiers sont rentrés dans l’arène tel des taureaux.
Exclu la veille lors du match de playoff pour un début de bagarre, Flo Lesca avait envie de se rattraper. Soulever la coupe des Landes, chez lui à Dax était l’un de ses rêves. Et c’est donc normal et logique, que le champion de France Pro B en 2010 tombe en larmes à quelques secondes de la fin du match. Comme pour rappeler à tout le monde que même si cette coupe ne reste qu’une compétition départementale jouée par des amateurs, elle a et elle aura toujours une saveur particulière. Les larmes de Flo Lesca ou les sourires de Gauthier Darrigand et Jérôme Mansanné représentent ce sport. Quand il est pratiqué sans strass ni paillettes ou plutôt qu’avec les paillettes il est quelque chose d’extraordinaire.
Après avoir séché ses larmes, Lesca a accepté de revenir sur ce moment magique. Lui le Landais, revenu à Dax pour aider le club à franchir un cap, a montré la voie à ses coéquipiers.
Je suis né à Dax et j’avais tellement hâte de rentrer dans ses arènes. Tout était magique aujourd’hui. Je suis tellement content de ce qu’on vient de réaliser. Avant ce week-end on avait dit qu’on irait chercher toutes les compétitions possibles et ce soir on l’a fait. Aller à gagner à Avignon puis avoir réussi à confirmer à domicile puis terminer ce soir le travail face à une très belle équipe du Real, c’est une fin de saison de rêve. Il nous reste un titre à aller chercher la semaine prochaine (Final Four NM2) et on va tout donner pour aller le chercher.
Formés tous les deux à L’Elan Béarnais, Flo Lesca (26 points) et Tanguy Ramassamy (17 points) copains depuis longtemps ont pu soulever la coupe. Crédit photo : Anthony Ottou
Gauthier Darrigand lui a su porter l’estocade au bon moment. Diminué physiquement avec l’accumulation des matchs, le patron de l’UDG a su dans les dernières minutes de cette rencontre guider ses troupes. Toujours mesuré dans ses propos, il quand même conscient que cette saison restera dans les annales de son club et il est content d’en faire partie lui qui ne sait pas encore s’il va continuer l’an prochain.
C’est énorme. Honnêtement c’est des moments magiques, magnifiques. Ils sont tellement rares qu’il faut en profiter. Les jambes étaient lourdes, l’enceinte est immense. On perd tous nos repères, ça a été très compliqué, très dur. En face ils ont été très bons, très intenses. Ils sont su mettre de gros tirs et on a dû s’employer. Pour l’an prochain ? Des moments comme ça te nourrissent et t’emportent. Je ne sais pas encore mais ce qui est certain c’est que j’ai encore envie de vivre de des moments pareils. C’est juste génial. Il faut juste écouter et profiter.
Gauthier Darrigand partage ce moment de joie avec sa famille. Crédit photo : Anthony Ottou
Flo Lesca le patron des rouges et noirs
8, comme le nombre de doigts que s’efforce de montrer Jérôme Mansanné à tous les photographes. Monsieur coupe des Landes a encore frappé. Il devient le joueur le plus titré. Aimé ou détesté, Mansanné impressionne. 9 finales et une seule défaite pour celui qui espère dans un coin de sa tête découvrir la NM1 la saison prochaine. Mais en attendant, il a su savourer ce trophée comme il se doit avec ses enfants et ses amis venus le féliciter après la rencontre où Il a tenu à rendre hommage à ses coéquipiers.
Nous sommes allés les chercher avec les tripes. On a souffert mais on a quand même des choses sur lesquelles nous pouvons nous appuyer quand c’est dur. Quand l’équipe en face est adroite, euphorique on a la chance de ne jamais paniquer. C’est le fruit de notre travail tout au long de la saison. On a enchainé les stops, Flo (Lesca) et Ander (Garcia) ont su trouver les tirs importants en fin de match, Mbodj personne n’en parle mais ce gars-là c’est de l’or. Il est partout, il défend sur tout le monde peut changer sur tous les écrans il se met minable. C’est magnifique de jouer avec des gars comme ça. Tout le monde accepte son rôle, c’est incroyable. C’est ma 8ème. Je ne sais pas encore si je la jouerais l’an prochain. L’expérience de la NM1 me tente. Je ne sais pas dans quelles conditions, mais ça fait 18 ans que je cours après. J’ai toujours été dans des équipes qui étaient pas loin mais on y arrivait pas et là je me dis, ce serait dommage de ne pas y aller. Mais je sais que l’organisation doit et va changer. Donc oui peut être ce soir c’est mon dernier match et si c’est le cas alors finir sur ça, c’est juste grandiose.
Jérôme Mansanné peut avoir le sourire, il a soulevé sa 8ème coupe des Landes. Crédit Photo : Anthony Ottou
Gamarde peut être fier de son match, mais le Real aussi. Privés de leur pivot majeur (écarté par le club), les hommes de Condéranne ont été héroïques. Ils ont rendu fier le peuple bleu ciel. Que ce soit les cadres (Jean Charles Crabos ou Romain Latapy) et le petit jeune Enzo Labat tout le monde a su élever son niveau de jeu et regarder droit dans les yeux ce qui se fait de mieux dans les Landes à l’heure actuelle. Malgré la déception en fin de match, leur coach Rémy Condéranne a voulu exprimer toute sa reconnaissance envers ses hommes.
Merci à eux. Oui je suis déçu de la défaite, mais tellement fier d’eux. En face c’est très fort et je pense que nous avons réussi à leur rendre la tâche difficile. Alors oui, ils arrivent à s’en sortir mais nous avons porté haut les couleurs du Real Chalossais. Ce club, ce public, cette équipe ont su répondre présent. Tout au long de la saison on s’est battu et aujourd’hui être la et vivre un match pareil c’est juste incroyable.
Battus, les hommes de Rémy Condéranne peuvent quand même être fiers de ce qu’ils ont réalisé. Crédit photo : Anthony Ottou
Il est 23 heures et l’arène est encore pleine. Au micro l’excellent speaker annonce une surprise. Tout le monde attend alors en se demandant qui va arriver sur le puzzle. Et tout d’un coup sous les ovations, Nadau rentre en piste pour clôturer la soirée. Ses titres l’Encantada et Mon dieu que je suis à mon aise sont repris par tout le public. Émouvant et fabuleux, Nadau quitte le puzzle en rock star. Les lumières de L’arène de Dax peuvent s’éteindre. La fête a été réussie. Mais attention, Pierre Dufau promet encore mieux dans les années qui arrivent. Accrochez-vous bien ,les Landais n’ont pas fini de vous surprendre.
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