« Nous n’avons pas l’habitude de ce basket asiatique. » Cette courte déclaration de la sélectionneuse Valérie Garnier, à l’issue de la défaite initiale face au Japon, avait de quoi… étonner, surprendre. Avant qu’elle ne prenne la poudre d’escampette chez les amateurs de la balle orange. Désormais, les Françaises sont prévenues et attendues au tournant. Car contrairement aux Nippones, qui disputent leur toute première demi-finale olympique de leur histoire, les Bleues possèdent l’expérience du dernier carré (2e en 2012 à Londres, 4e en 2016 à Rio).
Alix Duchet prise à deux ; symbole de l’agressivité des Japonaises (photo : FIBA)
Agressivité, adresse, jeu en transition : la recette japonaise
Car l’escouade de l’Aube – surnom des basketteuses japonaises – est en transe, et ne cesse de poser des problèmes à leurs adversaires. Triomphant des joueuses de Valérie Garnier en s’appuyant sur leurs points forts, à savoir leur agressivité des deux côtés du terrain (23 lancers francs shootés contre 6), leur adresse extérieure (40,7% à 3-points contre 21%). Leur jeu atypique, tout en mouvement, pose bien des problèmes, même aux invincibles américaines (49-40 à la mi-temps), avant de céder petit à petit. Tom Hovasse, le sélectionneur américain, est l’architecte de ce jeu porté sur le tir extérieur du fait de la petite taille de ses joueusses. Un jeu qui s’articule autour de de la redoubtale petite meneuse Rui Machida (1,62 m), qui distribue les ballons commes des caviars (12,8 passes décisives), de la shooteuse Saki Hayashi (14 points à 47% à 3-points avec une moyenne de 4 shoots réussis sur 8 tentatives) ou encore de l’efficace pivot Maki Takada (14,8 points à 64% aux tirs).
Des Françaises en pleine ascencion
Mais depuis cette défaite, les coéquipières de Marine Johannes, Gaby Williams, Sandrine Gruda ont haussé leur niveau de jeu. Une large victoire pleine d’autorité et surtout indispensable face au Nigeria, un joli combat mené face à Team USA et assurant une qualification de justesse, du bout des doigts comme le contre légendaire de Nicolas Batum, puis un match plein de panache et d’autorité face à leur bête noire espagnole. Aujourd’hui, plus question de ne plus connaître le jeu nippon. D’ailleurs le sélectionneur Hovasse n’est pas duppe. Il aurait préféré affronter l’Espagne en demi-finale, comme il l’explique dans l’Equipe :
« La France est phénoménale et on a déjà réussi à la surprendre. Désormais, elle comprend forcément mieux notre style »
Les extérieures Sarah Michel, Alix Duchet et Marine Fauthoux, accompagnées de la meilleure défenseuse de l’EuroLeague Gabby Williams auront une mission défensive des plus importantes pour retrouver la finale olympique, 9 ans après. Leurs homologues masculins les attendent en finale. Vivre une double confrontation France – États-Unis serait historique. Tout comme ce 5/5 en finale des Jeux Olympiques des sports collectifs « BHV ». Les sports de préau ont la côte et les planètes semblent alignées pour réaliser cet incroyable quintuplé. Aux Françaises de faire de la Saitama Super Arena, leur préau.
Un visage qu’on ne veut pas voir sur les coups de 15 heures (photo : FIBA)
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