Nouvel entraîneur de Hyères-Toulon, Laurent Sciarra de retour dans le basket !
Parfois, il prenait place dans le gymnase des Rougières, là où il a grandi en tant que basketteur. Presque 30 ans après, Laurent Sciarra venait assister à des affiches de Nationale 3 ou de Nationale 2, venait voir où en était son premier club pro (1989/92), le HTV, tombé bien bas à la suite de la vente des droits au Paris Basketball. « Cette salle, c’est chez moi », avait-il dit, lors de la première en NM3 contre Montélimar en 2018, lui qui était venu spécialement ce jour-là afin d’apporter son soutien à William Dumas, nouveau président en rupture totale avec l’ancienne direction qui lui donnait de l’urticaire.
Et si Hyères-Toulon prévoit de retourner jouer à l’Espace 3 000 cette saison, Laurent Sciarra va bien retrouver sa maison : à 48 ans, le héros de Sydney a été nommé nouvel entraîneur du HTV. Un rebond spectaculaire, à peine 48 heures après la démission de Vincent Chetail, désireux de se consacrer uniquement à son poste de CTS.
Laurent Sciarra sur un banc, épisode 4
Installé dans l’arrière-pays varois depuis sa décision de quitter prématurément l’ALM Évreux il y a 1 651 jours, un soir de février 2017, Laurent Sciarra semblait en avoir terminé avec le coaching. C’était en tout cas le sens de ses premières interventions médiatiques. Puis tout a changé pendant le confinement : interrogé par la LNB, il avoua que le basket lui manquait, qu’entraîner lui manquait. « Un jour je reviendrai, c’est sûr », promit-il.
De fait, ce retour va être scruté de très près. Déjà parce qu’il s’agit de Laurent Sciarra, évidemment, un nom qui ne laisse personne indifférent dans le petit monde du basket français. Jusque-là, on ne peut pas dire que sa carrière d’entraîneur fut couronné de succès : une relégation avec Vichy en 2012 (avec une situation déjà quasi désespérée au moment de son arrivée), deux saisons sans playoffs avec Rouen entre 2012 et 2014 puis un retour raté avec Évreux en 2016/17, miné par une fracture avec ses joueurs. Sans caricaturer, malheureusement, les deux moments les plus marquants restent sa conférence de presse légendaire avecl a JAV puis son passage au Shaqtin’ a Fool en 2013.
Parfois frustré par le manque de compréhension basket en Pro B, il faudra observer comment l’ancien cerveau des Bleus réagit en NM2, une division semi-professionnelle, surtout lorsqu’on se rappelle des propos de Steed Tchicamboud, certes peut-être excessifs, à ce sujet. « En NM2, il faut tout reprendre à zéro, même les couloirs de course en contre-attaque. Tu vois des choses qui te rendent dingue, des trucs qui me paraissent invraisemblables. […] C’est strictement impossible de mettre en place ce que j’ai connu en Pro A, il faut tout simplifier à l’extrême. »
Objectif NM1
D’autre part parce que le HTV s’est donné les moyens de se rapprocher de son prestige d’antan. Doté d’un budget de 800 000 euros, le club du président Gilles Garcia vise ouvertement la montée en Nationale 1 et a constitué l’une des plus belles armadas de quatrième division avec des recrues haut de gamme (Raphaël Wilson, Pierrick Moukenga et Daouda Condé) venues compléter un effectif déjà séduisant (Cliff Colimon, Nemanja Stankovic, Samba Dia, Mourad Benkloua, entre autres). Les matchs de préparation ont confirmé que les promesses du papier pouvaient s’appliquer sur le terrain : des claques administées à Sorgues (87-66), Golfe-Juan (83-62), Aix-Venelles (65-48) et Sapela (82-59), pourtant un autre sérieux prétendant. Mais tout ça, c’était sous Vincent Chetail. Maintenant, le HTV vit de nouveau sous l’ère Laurent Sciarra.
Laurent Sciarra entraîneur, c’est 54 victoires pour 75 défaites en Pro B
(photo : Sébastien Grasset)
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