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Quand Giannis Antetokounmpo foulait le parquet de la Halle Jean-Cochet de Chartres

Préambule : Après le premier titre de champion NBA de Giannis Antetokounmpo, auteur d’une performance légendaire lors du Match 6 contre Phoenix (50 points à 16/25, 14 rebonds et 5 contres), nous vous proposons une rediffusion de notre article paru en janvier 2020, à l’occasion de la venue des Bucks pour un match à Paris. Où quand Giannis était venu s’étalonner, dans l’anonymat le plus absolu, à Chartres il y a huit ans…

Article d’origine (24 janvier 2020)

Tous les yeux sont rivés sur lui. Depuis son arrivée à Paris en milieu de semaine, on a pu voir Giannis visiter le Parc des Princes, Giannis poser devant la Tour Eiffel, Giannis de passage au gymnase Jean Jaurès afin d’assister à la finale d’un tournoi organisé par son sponsor, Giannis danser sur un son de Ninho, Giannis en soirée avec Tony Parker et Michael Jordan, Giannis assailli par des dizaines de micros à Bercy… Et ce vendredi soir, toute l’attention du public parisien sera portée sur lui à l’occasion de ce match évènement entre Milwaukee et Charlotte.

Tout était complètement différent il y a six ans et demi. À l’époque, il ne fallait pas débourser une centaine d’euros, mais seulement huit, pour voir jouer le phénomène. Encore fallait-il avoir le nez creux. Ce n’était pas encore l’heure du Greek Freak. Nous sommes en juin 2013 : l’équipe U20 de Grèce prépare l’EuroBasket et peut compter pour la toute première fois sur les services de Giannis Antetokounmpo, l’ancien sans-papier des rues d’Athènes, naturalisé grec depuis le 9 mai. À tout juste 18 ans, il sort d’une saison encourageante en deuxième division, livrée sous les couleurs de Filathlitikos (9,5 points à 46%, 5 rebonds et 1,4 passe décisive en 26 matchs).

Ainsi, l’histoire de Giannis Antetokounmpo avec la sélection grecque a démarré sous le toit de la Halle Jean-Cochet de Chartres. Un week-end de la mi-juin (du 14 au 16) où la Grèce s’inclinera notamment face à la France (75-85), assommée par les flèches longues distances de Bastien Pinault (22 points à 6/8 à trois points), devant quelques 600 privilégiés dans les tribunes. Autrement, l’équipe menée par Ioannis Papapetrou (Panathinaikos) était tombée en prolongation contre l’Allemagne (75-80) avant de vaincre la Turquie (77-66). Largement responsabilisé face aux Allemands puisqu’il n’avait pu se reposer que 27 secondes, le futur All-Star avait eu toutes les peines du monde à trouver le chemin du cercle (2/11 aux tirs) mais avait pu compter sur son agressivité (12 fautes provoquées et 17 lancers-francs tentés) pour s’en tirer à bon compte (17 points, 8 rebonds, 1 passe décisive et 1 interception pour 24 d’évaluation).

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Petit Giannis a bien grandi…
(photo : Olivier Fusy)

Présent à Chartres le vendredi 14 juin 2013 pour shooter la rencontre entre l’Allemagne et la Grèce, notre photographe Olivier Fusy se souvient.

« Ante quoi ? Je l’entendais souvent quand j’expliquais pourquoi j’étais venu ici à Chartres. J’étais venu avec mon père, je lui avait dit : « Viens au tournoi avec moi, tu vas voir une future grande star et d’excellents joueurs ». Coup de poker mais belle récompense pour celui qui m’avait fait découvrir ce merveilleux sport qu’est le basket-ball en sillonnant la campagne rhôdanienne les dimanches matin, les matches de la Chorale de Roanne et les Harlem Globetrotters. Car avant de devenir le « Greek Freak » et d’être élu MVP de NBA l’an dernier, Giannis Antetokounmpo n’était connu que des spécialistes. La preuve avec la feuille de match où l’on peut lire « ANTETOKOUNBO ». Pas grand monde ne savait qui il était réellement, même pas le président du comité départemental.

Nous étions à une dizaine de jours de la draft NBA et je suivais avec attention les mock drafts. J’avais découvert Giannis dans des vidéos de scouting des différents prospects. Je regrette seulement que Dennis Schröder n’ait pas été présent avec la sélection allemande. Car j’aurais pu voir alors les 15e (Giannis) et 17e (Dennis) positions de la draft NBA s’affronter à la Halle Jean Cochet.

Concernant Giannis, je me rappelle d’un joueur grand et fin à la Kevin Durant, comme vous pouvez le voir sur les photos. Il avait été assez maladroit pendant la rencontre mais les Allemands n’avaient pas arrêté de lui casser les bras. Je me souviens être allé en discuter avec William Howard à la mi-temps de leur match, demandant ce qu’il pensait de lui malgré sa maladresse. Il m’avait juste répondu « T’inquiète », ce qui sous-entendait en fait : « Pas d’inquiétude pour lui, ça va être un monstre ».

Pour l’anecdote, c’est l’équipe de France coachée par Jean-Aimé Toupane qui remporta ce tournoi international. Je me souviens avoir été impressionné par Jean-Baptiste Maille que je ne connaissais pas. Je m’étais dit : « Mais c’est qui ce chien ?! ». Il ne lâchait rien en défense. »

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17 points pour « Antetokounbo » (sic) dixit la feuille officielle…

Moins de deux semaines plus tard, le 27 juin, Giannis Antetokounmpo sera drafté en 15e position par Milwaukee. Une véritable surprise tant personne ne connaissait réellement le joueur d’origine nigériane : de plus, le caractère semi-pro de la deuxième division grecque et le fait qu’il n’ait effectué aucun work-out aux États-Unis n’avaient pas joué pour lui. Mais ses attributs physiques et ses mensurations exceptionnelles ont séduit les Bucks. La surprise s’est transformée en véritable steal, d’autant plus que le reste de la draft 2013 est d’une faiblesse abyssale : le premier choix Anthony Bennett fut un flop absolu et, outre Giannis, seul Victor Oladipo fut All-Star (en attendant un jour C.J. McCollum ou Rudy Gobert ?) parmi les 60 joueurs choisis cette année-là à Brooklyn.

Dans la foulée de son tournoi en Eure-et-Loir, la Grèce terminera le championnat d’Europe (remporté par l’Italie) à la cinquième place, battue en quart de finale à Tallinn par l’Espagne (60-82) avec un Giannis Antetokounmpo cadenassé (5 points à 2/6 et 3 rebonds en 29 minutes). Un match décevant, à l’image de son tournoi (8 points à 36%, 7,6 rebonds et 2,2 passes décisives en 31 minutes), où, scruté par tous les fans des Bucks après sa draft, il aura été capable de ne tenter aucun tir en 25 minutes face à la Lituanie ou de terminer avec 1 point à 0/4 en 30 minutes contre la Turquie, certes au beau milieu de flashs face à l’Allemagne (20 points) ou la Croatie (12 points et 15 rebonds). La suite est connue : All-Star, MIP et MVP de NBA. Giannis Antetokounmpo ne rejouera plus jamais à Chartres.

Les photos d’Olivier Fusy…

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Quid des Bleuets ?

Entraînée par Jean-Aimé Toupane, l’équipe de France U20 a donc battu la Grèce en match amical à Chartres (85-75) avant de réaliser un EuroBasket décevant, conclu à la 9e place. Sur la photo ci-dessous réalisée par Olivier Fusy avant la rencontre contre la Turquie, les joueurs sélectionnés de la génération 1993/1994 étaient Gide Noel (n°7), Soriah Bangura (n°13), Alexandre Chassang (n°14), Vincent Poirier (n°15), William Howard (n°11), Hugo Invernizzi (n°10), Paul Turpin (en survêtement à gauche), Kevin Harley (n°5), Bastien Pinault (n°8), Jean-Baptiste Maille (n°9), Anthony Racine (n°6), Bacari Seydi (n°4), Boris Dallo (n°12) et Benjamin John (en survêtement à droite). Absents à Chartres, Livio Jean-Charles (tout juste drafté par les Spurs), Mouhammadou Jaiteh et Murat Kozan seront du voyage en Estonie pour le championnat d’Europe, au contraire de Noel, Bangura, Racine, Seydi et même de Bastien Pinault, pourtant l’artificier majeur de la  victoire face à la Grèce de Giannis.

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Une équipe encadrée par Jean-Aimé Toupane, Laurent Legname et Christophe Evano
(photo : Olivier Fusy)

Et après ?

Entre la Halle Jean-Cochet et l’AccorHotels Arena, Giannis Antetokounmpo a disputé trois autres matchs en France. C’était pendant l’EuroBasket 2015, avec des sorties beaucoup plus médiatisées que son week-end chartrain puisqu’il était déjà l’un des joueurs les plus intrigants de la NBA. Dans l’immense stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq, le Freak a d’abord contribué à battre la Belgique en huitième de finale (10 points à 4/7 et 10 rebonds en 26 minutes) avant que l’histoire ne se répète avec une défaite en quart de finale contre l’Espagne malgré ses 12 points et 17 rebonds. Il terminera son séjour lillois avec 15 points lors d’une victoire en match de classement face à la Lettonie.

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Giannis dans l’arène nordiste
(photo : Sébastien Grasset)

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