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Sasa Obradovic et les prophéties de Kremna

Sevré de Final Four depuis le début de sa vie, Sasa Obradovic a eu recours à des méthodes mystiques afin de qualifier l'AS Monaco pour le grand week-end européen de Kaunas. Explications.
Sasa Obradovic et les prophéties de Kremna
Crédit photo : Sébastien Grasset

T-shirt et short noir, claquettes aux pieds, Sasa Obradovic semble être perdu dans les montagnes, devant une sorte de mausolée. Le coach monégasque s’adresse à la caméra, couche quelques mots sur un bout de papier puis la vidéo s’arrête. Postée sur son Twitter personnel, la séquence remonte en réalité à l’été dernier. « C’était il y a un an », écrit-il. « Je voulais le Final Four à Tarabic. Afin que quelqu’un puisse le trouver, le papier est dans la partie gauche de la pierre. »

En plus de huit mois de gestion de l’équipe au quotidien, le technicien serbe a donc eu recours à une sorte de superstition afin d’offrir à l’AS Monaco le premier Final Four de son histoire. La source de cette croyance remonte au XIXe siècle lorsque deux bergers illetrés, Milos et Mitar Tarabic, avaient la réputation de savoir prédire l’avenir. La mort de Milos, le jour de ses 45 ans comme il l’avait annoncé, incita son parrain, le prêtre Zaharije Zaharic, à consigner dans un ouvrage toutes les prophéties énoncées par Tarabic de son vivant. Composé de 34 courts articles, on y retrouve la description de plusieurs évènements du XXe siècle : l’éclatement de la Yougoslavie, les deux guerres mondiales, les guerres de Corée et du Vietnam, l’émergence de la télévision, la pollution née du forage du pétrole… Et d’autres moins réjouissantes pour l’avenir, comme une troisième guerre mondiale, « la plus meurtrière que l’humanité n’aura jamais connue, des villes entières seront détruites, les populations se cacheront dans les montagnes. Un seul pays, entouré d’eau, ne basculera pas dans l’horreur. »

« Votre vœu deviendra réalité »

À Kremna, un village situé tout proche de la frontière bosnienne à l’Ouest de la Serbie, a ainsi été érigé une maison mémorial des prophètes de Kremna. C’est là où se tenait Sasa Obradovic l’été dernier, son papier en main. Pendant la vidéo, il déclame quelques paroles : « L’origine de tout cela est extraterrestre. Posez votre main là-dessus… pour combien de secondes ? Et alors, votre vœu deviendra réalité. Cela a un effet particulier sur vous. Ne le dites à personne (votre vœu, ndlr) et écrivez-le sur le papier. »

L’AS Monaco en terre promise : la Roca Team qualifiée pour le Final Four !

Ainsi, pour que Sasa Obradovic en vienne à faire du Final Four une quête aussi spirituelle, c’est que cela constituait l’une des grandes anomalies de sa vie. Pourtant l’un des immenses joueurs des années 90, multi-médaillé avec la sélection yougoslave (champion du monde, triple champion d’Europe et vice-champion olympique), le Serbe n’a jamais eu la possibilité d’y goûter. Longtemps fidèle à l’Étoile Rouge, qui n’était pas abonnée à de telles hauteurs continentales, le Belgradois avait certes remporté la Coupe Korac en 1995 avec l’ALBA Berlin. Mais il ne comptait que trois participations à la C1, lui qui fut notamment coupé par le CSP champion d’Europe en 1993 avant le début des hostilités continentales.

« J’attends ça depuis 18 ans, j’en rêvais chaque jour »

Sasa Obradovic aux anges lors du tour d’honneur mercredi à Gaston-Médecin (photo ; Sébastien Grasset)

Comme entraîneur, outre la lutte homérique contre l’Olympiakos en quart de finale l’année dernière, son principal fait d’arme européen restait le trophée d’entraîneur de l’année en EuroCup glané en 2018 avec le Lokomotiv Kuban Krasnodar. Lancé dans le métier par Cologne en 2005, le cerveau de la Roca Team est ainsi parvenu au bout d’une obsession de 18 ans. « Le coach nous a dit que ça faisait 18 ans qu’il attendait cela (vidéo ci-dessous, ndlr) », glissait Élie Okobo« Et on lui a répondu : de rien ! » C’est également le sens des propos qu’Obradovic a tenu en conférence de presse, retranscrits par L’Équipe. « Je ne peux pas décrire combien je suis heureux, et en paix de savoir qu’on a réussi. Je suis épuisé. C’était si exigeant émotionnellement. Et c’est historique, pour moi, qui attends ça depuis dix-huit ans en tant que coach et en rêvais chaque jour, pour Monaco, ainsi que pour le basket français. Voir le chemin parcouru depuis deux ans, les progrès effectués par cette équipe, c’est incroyable. Être dans le Top 8, maintenant au Final Four… On méritait cette récompense. Ce n’est pas évident mais on l’a fait. Des équipes comme le Maccabi Tel-Aviv, l’Olympiakos, ont plus l’habitude de ces sommets, on apprécie d’autant plus cette récompense, après une année avec des hauts et des bas mais où on a grandi. Les joueurs, le staff, les dirigeants, tous ceux qui travaillent dans l’ombre avec nous, les médecins, kinésithérapeutes… Tu travailles des années pour en arriver là, et on a commencé à établir quelque chose, ici. Nous avons réussi à constituer une équipe méritante, aux menaces multiples tout en gérant les gros ego de chacun. C’est cela qui rend les grandes équipes plus fortes. »

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