Recherche
Logo Bebasket
Recherche
Logo Bebasket
  • À la une
  • Mon actu
  • Betclic Élite
  • Pro b
  • National
  • Pro Basketball Manager
  • Coupes d'Europe
  • Équipe de France
  • Féminines
  • Interviews

Devenu « un produit périmé » en France, Steeve Ho You Fat tente l’exil en Islande pour « l’aventure d’une vie »

Après 16 saisons professionnelles intégralement passées en France, où il considère avoir été mis à l'écart suite au procès qu'il intente à Fos-Provence, Steeve Ho You Fat va découvrir l'étranger en Islande.
Devenu « un produit périmé » en France, Steeve Ho You Fat tente l’exil en Islande pour « l’aventure d’une vie »

Pour la première fois de sa carrière, Steeve Ho You Fat s’est exporté

Crédit photo : Christophe Canet

Une première apparition en pro le 4 octobre 2008. Et depuis, 16 saisons en pro. 8 clubs différents. 540 matchs. Mais aucun à l’étranger. Depuis le début de sa carrière, Steeve Ho You Fat (2,03 m, 36 ans) avait connu un parcours très français, ne quittant jamais les frontières de la LNB, même quand tout l’y incitait, comme l’an dernier.

Devenu la star alternative de la tournée des Metropolitans 92 de Victor Wembanyama à Las Vegas, en raison de son nom de famille, le Guyanais aurait facilement pu s’offrir une touche d’exotisme, après avoir atteint son acmé sportif lors de la finale des playoffs de Betclic ÉLITE. Des clubs asiatiques avaient pris contact avec lui, la G-League lui a surtout fait les yeux doux via l’équipe d’Ignite. Mais l’intérieur tricolore n’avait pas donné suite à la proposition, préférant se laisser tenter par Fos-Provence, un club avec lequel il est désormais aux prud’hommes suite à son licenciement pour faute grave…

« J’ai eu peur de partir avant mais à 36 ans, le risque n’existe plus »

« J’avais cette frustration en moi par rapport à ma carrière. J’ai toujours pensé que je pouvais aller jouer à l’étranger, vu le jeu que j’avais. Mais je me suis laissé influencer par les dires, tout simplement : beaucoup de gens m’avaient poussé à rester en France. La vérité, c’est que je me suis laissé influencer et que j’ai eu peur de partir. Ma carrière est plutôt sympa, j’ai vécu de belles choses, je suis allé dans les clubs où je voulais aller, j’ai vécu des sensations assez fortes mais j’avais toujours cette frustration de ne pas avoir pris le risque. Or, maintenant, à 36 ans, le risque n’existe plus. »

Steeve Ho You Fat va vivre sa première aventure à l’étranger pour sa 17e saison professionnelle (photo : Sébastien Grasset)

C’est pourquoi, neuf mois après son dernier match avec Fos (18 points et 4 rebonds le 27 décembre à Antibes), Steeve Ho You Fat va renouer avec la compétition en… Islande. Également sollicité au Qatar, au Japon, au Kosovo et en deuxième division espagnole, l’enfant de Cholet Basket a posé ses valises à Hafnarfjordur, en périphérie Sud de Reykjavik, où il s’est engagé avec le club d’Haukar, récent dixième de la Subway League, le championnat national. Il sera le troisième français sur l’île scandinave, aux côtés de Sadio Doucouré (Tindastoll) et Alexis Yetna (Alftanes).

« Je voulais trouver une ligue sympa, quelque chose de pas trop pesant, où je pouvais me dépenser comme je l’entendais. Un championnat comme l’Islande, qui se développe, répondait parfaitement à tout ce que je voulais. J’avais quand même un peu peur d’y faire une saison entière mais j’ai beaucoup discuté avec le président, ma famille. Le club a fait beaucoup d’efforts pour m’accueillir, donc pourquoi pas après tout ? Je n’ai plus rien à perdre. C’est l’aventure d’une vie. L’Islande, c’est aussi une destination de rêve. De par son décor assez atypique, c’est une terre qui m’attire vachement. Je voulais visiter le pays après le basket mais du coup, je peux lier les deux. Cela fait quinze jours que je suis ici, et j’ai fait le bon choix. Je suis dans un contexte qui a du sens pour moi, un projet bien préparé qui correspond à toutes mes attentes. Pour moi, c’était le meilleur moment de partir, de voyager, au sein d’un championnat où il n’y a pas beaucoup d’exigences, où le plaisir sera la clef. Il fallait que je digère ce parcours à Fos, que je prenne soin de ma santé mentale. Je suis dans un contexte favorable pour vivre une fin de carrière exceptionnelle. Je m’apprête à vivre quelque chose d’énorme mais je suis complètement là où je dois être. »

« Un produit périmé » en France

Parmi les joueurs les plus expérimentés de LNB, toujours capable de produire de bonnes statistiques l’an dernier avec Fos-Provence (11,5 points à 43%, 4,7 rebonds et 1,8 passe décisive), Steeve Ho You Fat n’a pourtant reçu qu’une seule proposition en France cet été. Et encore, elle est tombée lorsqu’il avait déjà donné son accord au club d’Haukar. Ce qui lui fait dire qu’il paye la nébuleuse affaire l’opposant aux BYers, qui l’ont mis à l’écart pendant plus de deux mois en début d’année, et le fait d’avoir assigné le club sudiste aux prud’hommes de Martigues.

« Je ne trouvais plus de sens à ma carrière en France. Quand tu arrives en fin de parcours, il y a une mise au placard qui s’effectue très rapidement en France. Il y a un moment où tu es jugé trop vieux. On te regarde et d’un seul coup, tu deviens insuffisant. Aux Metropolitans 92, j’étais une bonne rotation, reconnue ; à Fos, avant de me faire licencier, je suis le meilleur joueur de l’équipe en terme de statistiques, je pense avoir été très solide dans ce que j’ai apporté sur le terrain. Maintenant, le respect par rapport à ma carrière n’existait plus. Le joueur est un produit et arrive un moment où le produit est périmé… C’est un moment terrible dans une carrière.

J’ai aussi pris une décision irréversible : je suis un joueur français qui emmène un club français aux prud’hommes. Dans les mentalités, ça reste compliqué aujourd’hui, encore plus à 36 ans : que j’ai raison ou tort, on considère que je ne peux pas faire ça, que je ne peux pas tenter de faire valoir mes droits. Je n’ai absolument eu aucune offre en France, à part une proposition tardive de Pro B. Ce n’est pas une question de statistiques, ce n’est pas une question de performance : c’est juste qu’un joueur français qui emmène un club français aux prud’hommes, ça donne une mauvaise image. Si j’estime qu’on a bafoué mes droits, il n’y a rien de mal à les faire valoir. Mais en France, ça ne nous est pas permis, à nous les joueurs. »

 

Commentaires


Veuillez vous connecter afin de pouvoir commenter ou aimer
Connexion
gai27
Vas-y Steeve, éclate toi bien !
Répondre
(1) J'aime
thorir
On verra au coeur de l'hiver si les 4-5 heures de "jour" ne lui pèsent pas trop, mais vraie experience effectivement !
Répondre
(0) J'aime
matt_le_bucheron
Je connais une ancienne joueuse pro, qui pour des raisons personnelles ne voulait plus changer de club. Elle a connu exactement la même situation que Steeve. C'était la joueuse la plus utilisée de l'équipe, et c'était la meilleure saison dans l'histoire du club. Lorsqu'elle est allée voir le président en fin de saison, il lui a simplement dit que c'était fini.
Répondre
(0) J'aime