Avec « la dalle », Bali Coulibaly se prépare pour « aller chercher le trophée » de Coupe d’Afrique des Nations avec la Côte d’Ivoire

Bali Coulibaly, l’un des héros caennais, élu MVP des finales de NM1, quitte le club après deux saisons riches en émotions.
Son panier dans les dernières secondes des finales de NM1 en 2024 a marqué l’histoire d’un club, le Caen Basket Calvados, qui retrouvait à cette occasion la Pro B. Le maintien facilement assuré dans la foulée, Bali Coulibaly (1,99 m, 29 ans) représentera la Pro B au match des étoiles des HOMKiA All Star Games 2025, qui se déroulera le samedi 28 juin au gymnase Beauséjour des Sables-d’Olonne.
Pour l’occasion, l’intérieur de 29 ans revient une saison qui lui a “donné la dalle” pour sa prochaine échéance : la Coupe d’Afrique des Nations avec la Côte d’Ivoire.
Vous avez été invité pour participer de nouveau aux HOMKiA All-Star Games. Qu’est-ce qui vous a convaincu de revenir représenter la Pro B ?
C’est ma troisième édition, et j’ai adoré chacune d’elle. L’ambiance est top, on y retrouve des amis, c’est un chouette moment basket dans la saison. C’est aussi une opportunité de se montrer, même si je n’y vais pas dans cette optique là.
Quel bilan faites-vous de la saison collective du CBC ?
Collectivement, c’est une réussite car nous voulions nous maintenir, ce que l’on a fait de manière excellente. Très vite, on est grimpé jusque dans le top 6, puis on est descendu petit à petit mais on a longtemps été dans la course aux play-offs et au play-in. On s’est relâché en fin de saison mais on a été bien pour un promu !
« Il y avait une vraie alchimie »
Si on vous avait dit que la saison allait se passer ainsi, avec un maintien assuré facilement, un Palais des Sports plein à craquer, une équipe qui fonctionne aussi bien… Y auriez-vous cru ?
Pour le Palais des Sports déjà, bien sûr ! Déjà en NM1, la salle était pleine. On avait vécu de superbes matchs avec des guichets fermés qui s’enchaînaient : ça ne pouvait que prendre encore plus d’ampleur en montant en Pro B ! Pour les résultats, je m’y attendais plus ou moins. J’avais confiance en mes coéquipiers, et les nouveaux ont été bien intégrés d’entrée. Je n’étais pas surpris, à part peut-être pour notre début de saison en boulet de canon.
Qu’est-ce qui a fait que le club a pu se maintenir “aussi facilement” pour un promu ?
Le groupe. On avait une grosse base restée de NM1, et nos recrues ont été top. L’ambiance a toujours été bonne. C’est tellement différent de partager une telle année entre amis plus que collègues… L’amitié, l’entraide étaient omniprésentes. On a toujours été ensemble, chacun se nourrissait de la force des autres. Il y avait une vraie alchimie.
Justement, ce groupe a vécu un traumatisme, avec l’accident arrivé à Louis Marnette. Est-ce que cela vous a encore plus fédéré ?
Totalement. ça a été choquant pour tout le monde, déstabilisant pour certains. Tout le monde s’est ressoudé ; et en même temps, cela nous a beaucoup affectés. C’était compliqué de reprendre ensuite, et les résultats l’ont montré, même si ce n’est pas une excuse. Louis n’est pas resté longtemps, mais inconsciemment, cela nous a tous fait quelque chose.
Quel bilan faites-vous de votre saison personnelle au sein de ce collectif qui a si bien fonctionné ?
C’était compliqué… On était trois poste 5, cinq intérieurs ; j’ai eu du mal à trouver ma place dans ce collectif. Je suis un joueur qui se donne toujours à fond, j’ai tout fait du mieux possible malgré les circonstances. J’ai aidé mon équipe autant que possible sur ce que l’on me donne. C’était ma première saison en Pro B, j’ai réussi à sortir de bons matchs en peu de temps : j’ai pu répondre présent sur un faible temps de jeu. On peut pointer un manque de consistance par moment, mais ce n’était pas évident d’aborder les rencontres sans savoir si j’allais les jouer… J’ai tout fait pour rester positif et rester prêt.
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Est-ce ce rôle frustrant qui vous a conduit à quitter le club cet été ?
J’étais en fin de contrat, mais effectivement, je ne comptais pas rester au vu de mon utilisation cette année. Le club ne m’aurait sans doute pas reconduit non plus, car le club a des objectifs toujours plus hauts, et Stéphane [Eberlin, le coach du CBC, ndlr.] voulait des joueurs de la division.
Le club est monté en Pro B sur votre tir, qui a fait exploser de joie toute la salle. Que retenez-vous de vos deux années à Caen ?
J’ai adoré ! Caen est une ville qui m’a très bien accueilli, où j’ai eu de très belles rencontres. Humainement, j’en ressors grandi. Je repars avec plein de souvenirs, et la confirmation que je peux jouer en Pro B.
« La sélection, c’est un second souffle »
Vous allez écrire une nouvelle page à partir de cet été, quelle est la suite pour vous ?
Je veux retrouver le terrain, reprendre du plaisir. Quand on sait que l’on peut jouer et que l’on ne joue pas, c’est frustrant. Aujourd’hui, cette frustration est devenue une bonne énergie pour mieux faire l’année prochaine. Je veux montrer que je suis toujours le joueur que je suis.
Avez-vous craint pour votre place en sélection à cause de cette saison ?
Non au contraire, ça m’a donné la dalle ! L’enjeu en club est totalement différent de la sélection : je vais jouer pour la patrie ! Savoir que la Côte d’Ivoire joue une CAN et que l’on a frôlé le titre la dernière fois, ça motive plus que tout à aller chercher le trophée cette fois-ci. Je suis à 200%, je mets tout le reste de côté quand je retrouve mes camarades. Ma saison ratée m’a permis de retrouver du plaisir au contact de mes frères. La sélection, c’est un second souffle.
Dans cette sélection, vous retrouvez plusieurs joueurs naturalisés comme Pacôme Dadiet. Est-ce un témoignage des ambitions de la Côte d’Ivoire dans le présent comme dans le futur ?
Clairement ! J’ai vraiment pu voir tout le chemin parcouru depuis que j’ai commencé la sélection il y a 7-8 ans. C’est aussi ça qui nous motive à revenir à chaque fois : on avance, on évolue, on se surpasse de fenêtre en fenêtre. Si on m’avait dit que la Côte d’Ivoire allait être au TQO 2024 quand j’ai débuté, je n’y aurais pas cru. On retrouve enfin le basket ivoirien, quinze ans après les dernières grandes sélections ivoiriennes.
Il y aura fort à faire dans cette CAN, avec le Soudan du Sud, la Tunisie, le Maroc, l’Egypte… Le basket africain se développe et c’est très exaltant ! Ce pourrait même être un projet qui pourrait m’intéresser… Mais j’irai là où je pourrais jouer pour la gagner. Je veux regoûter à des titres.







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