Isaïa Cordinier raconte son nouveau défi à l’Anadolu Efes et envie de rebond avec les Bleus

Isaïa Cordinier a préféré rejoindre l’Anadolu Efes Istanbul que l’AS Monaco, à l’intersaison 2025
De passage chez lui à Vallauris, Isaïa Cordinier (1,96 m, 29 ans) a pris le temps de faire un point à la fois personnel et sportif. Après quatre saisons passées à la Virtus Bologne, l’international français vit une nouvelle étape de sa carrière à l’Anadolu Efes Istanbul, dans un contexte loin d’être linéaire.
Une adaptation en cours à Istanbul
L’arrière tricolore évoque d’abord son état physique et mental après ses premiers mois en Turquie. « Ça va. Une petite nouvelle adaptation avec une nouvelle équipe. On a un petit break, ça fait du bien à la tête et au corps », confie-t-il face aux caméras de TV Monaco.
Sur le terrain, le constat est lucide. « Je pense qu’on pourrait faire bien mieux. On a eu un bon début de saison, puis un début de saison assez compliqué, que ce soit par les résultats ou un peu de malchance avec pas mal de blessés de joueurs importants », analyse Isaïa Cordinier, qui insiste malgré tout sur la nécessité de garder le cap : « Le plus important, c’est qu’on continue à avancer, à s’entraîner, à progresser. »
La fin d’un cycle à la Virtus Bologne
Interrogé sur les raisons de son départ d’Italie, l’Azuréen parle sans détour d’une page qui devait se tourner. « C’était une fin de cycle à Bologne. J’ai passé quatre ans là-bas, il s’est passé beaucoup de choses. On a gagné des titres, on a eu des déceptions. C’est une ville et une équipe à qui je dois beaucoup », explique-t-il.
Très sollicité à l’intersaison, son choix s’est finalement porté sur Istanbul. « C’est l’équipe qui m’a montré le plus d’envie, où je me suis senti le plus désiré. Pouvoir rejoindre une équipe historique d’EuroLeague, c’était l’objectif », poursuit-il.
L’AS Monaco a bien fait partie des discussions. « Oui, on a été en contact. Mais je sentais que ce n’était pas le bon timing. À l’instant T, le projet de l’Anadolu Efes, c’est celui qui me parlait le plus », précise-t-il.
[Vidéo] Le superbe accueil des fans de la Virtus à Isaïa Cordinier, de retour pour un match à Bologne, où il a passé les 4 dernières saisons
🫶 « Merci pour tout cet amour les Virtussini »
(📸 : Sébastien Grasset)
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— BeBasket (@Be_BasketFr) November 12, 2025
NBA : une porte toujours entrouverte
Comme souvent avec les joueurs majeurs d’EuroLeague, la question NBA n’est jamais loin. « Il y a eu de l’intérêt, des conversations, mais ça ne s’est pas concrétisé », reconnaît Cordinier, qui tempère néanmoins : « Ce n’est pas une obsession, mais la NBA reste la plus grande ligue du monde. En tant que compétiteur, on a envie de se frotter aux meilleurs. La porte sera toujours ouverte. »
Le départ d’Igor Kokoškov, un échec collectif
Au moment de l’entretien, l’Anadolu Efes s’est séparé de son entraîneur Igor Kokoškov. Une décision qui a marqué l’effectif. « Je l’ai appris en même temps que vous. On dit toujours qu’on ne fait qu’un, joueurs et staff. C’est un échec, on n’a pas réussi à faire marcher ça sur ce début de saison », reconnaît l’international français.
Sans chercher de coupable, il appelle chacun à se remettre en question. « Chacun doit se regarder dans une glace pour savoir ce qu’il peut faire mieux », tout en gardant une ambition intacte : « La saison est encore assez longue. On est dans une mauvaise situation, mais pas irrévocable. On a toujours les playoffs en tête. »
Antibes, des souvenirs fondateurs
Face aux photos de ses débuts, Isaïa Cordinier replonge avec émotion dans ses années antiboises. « Je pense toujours que c’étaient mes meilleures années de basket, au centre de formation à Antibes », raconte-t-il, évoquant une génération soudée et des liens toujours forts.
Il insiste aussi sur le rôle déterminant de Christian Corderas, son formateur. « Christian, c’était mon père baskettement parlant. C’est grâce à lui que j’ai commencé à toucher un peu les équipes de France jeunes », confie-t-il, rappelant qu’il n’a pas été identifié très tôt comme un prospect majeur.
Blessures, résilience et renaissance
Un passage plus sombre de sa carrière revient naturellement dans la discussion, avec ses années vécues sur la touche, la faute aux blessures. « Physiquement, je stagnais. J’étais handicapé par de gros pépins aux genoux. La réflexion, c’était de savoir si je voulais vraiment maximiser mon potentiel », explique-t-il au sujet de sa saison blanche.
Une période qui l’a transformé. « Je ne pense pas que je serais le joueur, ni l’homme que je suis aujourd’hui si je n’étais pas passé par là », assure-t-il, avant d’évoquer la suite de son parcours, jusqu’à la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Paris. « Être le premier Cordinier à ramener une médaille olympique, c’est une fierté. Cette médaille, elle est aussi pour mon père (ancien international français de handball, NDLR). »
Isaia Cordinier ➡️ Ercan Osmani! 💪@AnadoluEfesSK 🔵⚪ pic.twitter.com/xfRTNq7W84
— EuroLeague Türkiye (@EuroLeagueTUR) December 11, 2025
L’équipe de France, entre déception et revanche
L’élimination en huitième de finale de l’EuroBasket 2025 reste douloureuse. « Très déçu pour le groupe. On avait une vraie énergie. Personnellement, je n’ai pas été content de mes performances », admet-il.
Pour autant, Cordinier voit dans cet échec un moteur. « Je pense que c’est une charge de revanche. On est un jeune groupe, avec énormément de talent. Il nous a manqué un peu d’expérience, surtout dans les moments importants », analyse-t-il.
Déjà tourné vers la suite, l’arrière français se projette sur les prochaines échéances. « Représenter son pays, c’est toujours un grand honneur. Il y a de la progression à faire, mais ça ne peut être que mieux », conclut-il, avec en ligne de mire la Coupe du monde 2027 et les Jeux Olympiques de 2028.

























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