« Je suis allée dormir parce qu’on avait entraînement » : comment Adja Kane a appris sa draft surprise en pleine nuit…
Dans l'ombre de Dominique Malonga, Adja Kane (1,91 m, 20 ans) a été la deuxième Française draftée la nuit dernière en WNBA. Une vraie surprise puisque même elle ne s'y attendait pas. L'intérieure de Landerneau raconte le moment où elle a appris que New York, le champion en titre, misait sur elle.
Joueuse de Landerneau, l’intérieure française Adja Kané a été choisie en 38e position de la Draft par New York
Crédit photo : FIBA
Adja, vous avez été draftée en 38e, et dernière position, par New York la nuit dernière. Comment l’avez-vous appris ?
En dernière minute ! Mon agent m’a appelé vers minuit pour me dire que j’allais sûrement être draftée, pendant la nuit, au troisième tour par New York. Je ne m’y attendais pas du tout. On n’en avait pas parlé avant, elle ne m’avait rien dit donc j’étais vraiment étonnée et contente.
La WNBA était-elle un objectif dans votre carrière ?
Oui, ça a toujours été un objectif. Mais je me disais que si ce n’était pas maintenant, ça pouvait arriver après. On a plein d’exemples de Françaises qui sont allées en WNBA un peu sur le tard, comme Janelle Salaün qui va la découvrir cet été ou Marième Badiane. Elles prouvent que c’est aussi possible d’aller en WNBA sans passer par la Draft.
Pour l’instant, au vu des dires de New York, le plan est plutôt de vous laisser en Europe…
C’est ça. Je n’ai pas eu de contact avec eux depuis cette nuit mais je sais que je ne vais pas aller en WNBA dès cet été. J’attends de voir ce que me réserve la suite mais il ne faut pas brûler les étapes. Cette draft m’encourage à continuer dans mon travail de tous les jours. Ça va encore plus me motiver.
« Dominique Malonga était autant excitée que moi ! »
Vous êtes la deuxième Française de cette Draft avec Dominique Malonga, choisie en deuxième position par Seattle…
C’est une très bonne amie à moi. J’avais un regard de copine donc j’étais vraiment très heureuse pour elle, très fière d’elle. Et de son côté, quand elle a appris que j’étais aussi draftée, elle était autant excitée que moi. On a le même agent donc elle a aussi été prévenue dans la nuit. On est mutuellement contentes pour l’une et l’autre.
J’ai commencé le basket à l’âge de 7 ans à l’USM Olivet, un club situé à côté d’Orléans. Je suis ensuite partie au Pôle Espoirs de Bourges à 13 ans, où je suis restée deux ans, avant de passer trois ans à l’INSEP. Et depuis deux saisons, je suis joueuse à Landerneau.
Quel regard portez-vous sur vos deux premières saisons professionnelles à Landerneau ?
Au début, je pense que je regardais un peu trop les choses. Puis j’ai commencé à prendre en confiance, surtout quand j’en ai ressenti de la part de mes coéquipières et du staff. Et franchement, ça va…
Déjà quadruple médaillée avec les Bleuettes, championne d’Europe U20 en titre, Adja Kane visera le doublé cet été (photo : FIBA)
Où situez-vous votre marge de progression ?
Je pense que le fait de plus tenter ma chance serait déjà un pas vers des progrès.
Votre actualité immédiate, c’est aussi le début des playdowns ce vendredi contre La Roche Vendée…
On les aborde sereinement. On sait de quoi nous sommes capables. On sait aussi qu’il y a de très bonnes équipes en playdowns mais on va tout donner pour se maintenir. C’est important pour le club. Quand je suis arrivée, le club était déjà en LFB et c’est important pour moi de le laisser à ce niveau.
L’œil de son coach, Wani Muganguzi
« Sa Draft m’inspire beaucoup de fierté, à la fois pour elle et pour le club, qui a été capable de l’accompagner jusqu’à ce stade. Landerneau a vocation de vouloir faire évoluer des jeunes joueuses et je suis content de voir que le travail que le club a fourni autour d’elle pour lui permettre de se développer paye.
Depuis qu’elle est arrivée à Landerneau (lors de l’été 2023), son évolution se ressent dans beaucoup d’aspects du jeu : en défense, par sa capacité de dissuasion, mais aussi en attaque, où elle se libère de plus en plus. Elle a moins peur de prendre des responsabilités, elle se met à tirer plus à 3-points, elle comprend mieux le jeu. Elle va encore beaucoup évoluer dans les futures années et elle a un très bel avenir devant elle. »
Adja Kane tourne à 4,9 points à 41%, 4 rebonds et 1,2 contre de moyenne avec Landerneau (photo : Olivier Martin)
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