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Laura Evrard, la jeunesse landernéenne aux commandes

LFB - Laura Evrard vit, à 19 ans, déjà sa troisième saison pleine en LFB. Lancée à Saint-Amand, la Varoise évolue depuis 2022 à Landerneau. Elle nous raconte son parcours et livre ses ambitions.
Laura Evrard, la jeunesse landernéenne aux commandes

Laura Evrard Landerneau 2023-24

Crédit photo : Alain Mevel / LBB

Laura Evrard, âgée de 19 ans, vit sa quatrième saison en Ligue Féminine de Basket (LFB). La jeune meneuse de Landerneau passée par le centre de formation de Saint-Amand est une des jeunes les plus responsabilisées à ce niveau en 2023-2024. Révélée en LFB à l’âge de 16 ans seulement, la Varoise a disputé l’été dernier la Coupe du monde U19 avec le brassard de capitaine.

Cette saison 2023-2024 marque le début de sa quinzième année de basket, elle qui a commencé à jouer au basket dès l’âge de quatre ans. Très tôt, la Toulonnaise a été consciente que le basket était une priorité dans sa vie. Elle nous raconte aujourd’hui son parcours, sa formation et ses ambitions. Suivant le parcours classique vers le très haut-niveau, Laura est passée par le Pôle espoir d’Aix-en-Provence (2017-2019), avant de rejoindre un centre de formation, celui des Green Girls de Saint-Amand, pour continuer son apprentissage au centre de formation (2019-2022). Elle évolue depuis maintenant deux saisons en Bretagne, à Landerneau.

« J’ai su faire ce qu’il fallait »

Laura Evrard Landerneau 2023-24
Laura Evrard partage la mène de Landerneau avec Virgine Brémont cette saison (photo : Didier Appere).

Pour atteindre le haut-niveau, la chance était du côté de la Toulonnaise. Elle est tombée sur les bons coachs, au bon moment. Des coachs qui lui ont fait confiance et qui l’ont poussée au plus haut niveau du basket féminin français : « J’ai été beaucoup accompagnée et il y a eu énormément de confiance en moi, que ce soit au centre de formation ou maintenant à Landerneau. C’était un élément déclencheur. On m’a laissé la chance de pouvoir m’exprimer et on m’a donné les moyens de le faire ».

Son premier match en Ligue Féminine remonte en 2021 et une rencontre entre Saint-Amand et Charleville-Mézières. Pour ses premiers pas sur un parquet du plus haut niveau du basket français, Laura, alors âgée de 16 ans, avait des étoiles plein les yeux. Elle a joué
ensuite son deuxième match face à son idole Céline Dumerc : « Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir la chance et la confiance d’un coach aussi jeune ».

Devenir basketteuse de haut niveau a toujours été quelque chose qui était dans la tête de Laura cependant, c’est grâce à tout le travail qu’elle a fait autour qui lui permet aujourd’hui de porter les couleurs d’un club de Ligue Féminine. « Mon objectif est de trouver un équilibre entre mon temps pour l’école et mon temps pour le basket. »

Laura Evrard Landerneau 2023-24
Laura Evrard devant le public fourni de Landerneau (photo : Albane)

Depuis le pôle espoir à Aix-en-Provence, concilier l’école et le basket est devenu quelque chose de normal pour Laura. Un arrangement qu’elle poursuit au centre de formation ou en plus de ses premiers pas en Ligue Féminine la Varoise a dû décrocher son bac. Cependant concilier basket et études dans un début de carrière de sportif professionnel fut compliqué et cela lui demanda beaucoup d’organisation. A son arrivée à Landerneau, elle s’est retrouvée dans une filière après bac qui lui plaisait, néanmoins le même problème se répéta : « J’ai commencé à faire STAPS, mais j’ai vite arrêté parce que je voyais que ce n’était pas possible de concilier les deux, les adaptations n’étaient pas forcément les meilleures. Le but n’était pas de m’handicaper dans la conciliation des deux. Mon objectif est de trouver un équilibre entre mon temps pour l’école et mon temps pour le basket. » Pour sa deuxième saison avec Landerneau, la meneuse ne voulait pas arrêter ses études, c’est pour cela qu’à l’heure actuelle, elle est en BTS diététique par le biais du CNED.

En dehors du basket et des cours, Laura Evrard s’assure également une vie sociale essentiellement pour son équilibre. « Je sais prendre le temps quand il faut le prendre, c’est-à-dire que quand on a des vacances, je sais couper avec le basket. Pour moi, le plus important, c’est de retourner voir ma famille quand j’en ai l’occasion. »

A Landerneau, dans une petite ville décrite très appréciée des coachs et joueurs passés par le LBB, les joueuses sont poussés par « des supporters fidèles. Le samedi soir, c’est le rendez-vous de tout Landerneau entre guillemets et nous sommes conscients avec le groupe que lorsque nous serons dans une phase où ils devront nous pousser, ils seront présents. » Un avantage pour l’équipe bretonne, qui profite à tous les spectateurs, une atmosphère chaleureuse qui peut stimuler, notamment sur les dernières minutes d’un match quand la différence se fait.

En 2022-2023, le LBB a su en profiter pour aller chercher son maintien à la toute fin des playdowns. Une riche expérience dans la carrière d’une basketteuse tout juste âgée de 19 ans. « Il fallait que nous gagnions quasiment tous nos matchs. Nous avions notre destin entre nos mains. C’était une période assez stressante parce que nous savions que nous n’avions pas le droit à l’erreur. » Une épreuve délicate qui demande beaucoup d’énergie et un repos important, cela représente six matchs en deux semaines. Avec un enjeu considérable, car pour tous les clubs, la descente n’est pas envisageable. « Tous les moments de récupération comptent encore plus, tous les efforts que tu vas faire sur le terrain comptent encore plus, que tu ne joues ou que tu joues pas, tous les encouragements, toute l’énergie que tu vas mettre. Tout compte plus que durant la saison. » Cette expérience pourrait servir pour le LBB, qui lutte de nouveau pour se maintenir en LFB sur cet exercice. « Il est essentiel de mettre l’accent sur la régularité de nos performances. Chaque fille a un rôle à jouer au sein de l’équipe, nous sommes un groupe complémentaire. »

« J’aimerais apporter des points »

Son tempérament est aussi très utile durant cette période. « Je suis une personne avec un fort caractère, je vais toujours essayer de travailler pour atteindre mes objectifs. Je suis très dure avec moi-même. » Pour la jeune internationale française, il est néanmoins important de ne pas brûler les étapes pour la poursuite de son développement. « Je travaille beaucoup, ce qui est pour moi le point principal pour être une joueuse de haut niveau. »

Au niveau purement basket, le point fort de la meneuse est de mettre en avant ses coéquipières : « J’ai toujours eu cette mentalité. Je préfère qu’une fille de mon équipe marque plutôt que moi. Je pense que c’est aussi mon jeu, j’ai une bonne lecture sur le terrain et j’essaie d’en jouer. C’est un peu ma force. » Cependant pour la Toulonnaise, ce n’est pas assez, son but aujourd’hui est d’ajouter à ses compétences du jeu pour elle, et ainsi être capable de marquer des points. « J’en apporte un petit peu, mais je voudrais être plus régulière dans le scoring, quand j’ai des tirs, il faut que je marque. De plus, cette année, je pense avoir plus confiance en moi, il est nécessaire que j’en profite. »

La confiance, Laura Evrard a du se la créer au gré de son parcours et notamment de ses blessures. « Je me suis fait deux ruptures des ligaments croisés, un à gauche et un à droite », énumère-t-elle. La première blessure importante qu’elle a subi remonte au Camp InterZone (TIZ) en 2018, une blessure qu’elle décrira comme complexe et très difficile, un moment de remise en question dans sa carrière de sportive. En 2021, lors de sa deuxième saison en centre de formation, elle a mieux appréhendée sa nouvelle blessure. « Je savais déjà par où j’étais passée, je connaissais déjà un peu le processus pour revenir. Donc, forcément, c’est plus facile. Il y a eu moins de remise en question sur le deuxième. »

Capitaine à la Coupe du monde U19 2023

Laura Evrard Coupe du monde U19
Laura Evrard lors de la Coupe du monde U19 à Madrid, à l’été 2023 (photo : FIBA).

Laura Evrard a su rebondir au point d’accéder au niveau professionnel et aux équipes de France jeunes. A l’issue des playdowns difficiles de 2023, la gauchère a participé à la campagne de l’équipe de France U19. La préparation avec le groupe a été très longue. « Nous n’avons eu deux jours de repos, c’étaient des grosses journées, je me suis servi de l’expérience de la saison, une bonne récupération, c’est très important. En équipe de France, nous sommes très bien suivis. Mais c’était un très long été », reconnait-elle.

Cette nouvelle expérience aura néanmoins été très enrichissante pour Laura. « J’avais double objectif, c’est-à-dire d’être là au maximum pour le groupe et d’apporter l’équipe vers le meilleur résultat. La découverte du capitanat a été une très bonne expérience, qui m’a beaucoup appris et qui me sert beaucoup aujourd’hui » Le rôle de capitaine est lié au rôle de meneuse que Laura occupe. Pour elle, c’est un mélange de ses compétences : « Ce rôle de meneuse est un rôle important dans une équipe, nous nous devons d’organiser le jeu, mais aussi de défendre fort Avec ce titre, je devais rester moi-même, ne pas en faire trop. Je pense que rester soi-même dans le sport, c’est le plus important parce que vouloir en faire trop, c’est aussi se perdre. »

Coupe du monde U19 women France
L’équipe de France U19 féminine a atteint le dernier carré de la Coupe du monde de la catégorie, en 2023. La génération 2004 veut finir avec le titre européen en U20 (photo : FIBA).

Les Bleuettes ont fini quatrième après une défaite (80-73) contre le Canada lors du match pour la troisième place. Un match compliqué pour la capitaine de l’équipe de France qui ne se sentait pas à 100% pour jouer le match. « Je savais que si je n’étais pas à 100%, je ne préférais pas jouer. Et c’est la meilleure décision que j’ai pu prendre pour l’équipe. Je pense avoir fait passer l’équipe avant tout, je préférais nettement laisser une fille qui est à 100% sur le terrain plutôt que moi qui ne pouvais pas faire un pas sur le côté. »

Le rêve de l’équipe de France A

Après avoir porté le titre de capitaine durant la compétition U19, la meneuse de l’équipe de France jeune ne veut pas brûler les étapes, son but est de finir sa dernière année en équipe de France jeunes, en U20. « J’aimerais bien qu’on finisse avec un titre européen. Je sais que ça ne va pas être facile. Ça me tient vraiment à cœur de bien les finir. » Le rêve ensuite d’aller en équipe de France A est dans un coin de sa tête. « Je vais tout faire pour y arriver, mais le plus important, c’est de ne pas brûler les étapes et si ça doit arriver alors ça arrivera. Il est essentiel que je ne ressente aucun regret à la fin et que je me dise : ‘J’ai tout donné’. »

A plus court terme, Laura Evrard aspire pouvoir jouer une coupe d’Europe : « J’aimerais beaucoup découvrir le niveau européen. Puis dans un plus long terme, forcément ça fait rêver de pouvoir jouer l’EuroLeague. Personnellement, c’est de pouvoir devenir
une meneuse majeure dans une équipe. »

Avec Landerneau, le groupe a longtemps parlé d’un objectif de huitième place : « Dans un premier temps, il ne faut pas qu’on descende, il faut qu’on reste en Ligue. Le club aimerait bien pouvoir jouer une Coupe d’Europe. Donc forcément, la Coupe d’Europe signifie la 8e place. Il faut alors essayer de rattacher le train de devant et cela rapidement. » Avant la trêve internationale, l’équipe de Wani Muganguzi a remporté trois de ses quatre derniers matches, dont une victoire prestigieuse à Bourges. Et Laura Evrard a retrouvé la compétition après une période d’arrêt.

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