Le Portel en grande difficulté financière : « Il va falloir se battre, séduire, convaincre », annonce le président de l’ESSM

L’ESSM Le Portel tente de survivre en Betclic ELITE malgré un budget en forte baisse
Le Portel tente d’exister sportivement malgré une réalité budgétaire de plus en plus lourde. À l’heure de recevoir l’Élan Chalon, l’ESSM doit composer avec un budget en nette baisse, des finances toujours fragiles et un contexte économique défavorable. Le président Yann Rivoal, très transparent dans La Voix du Nord, n’a éludé aucun sujet, des recettes en berne à l’éventuelle arrivée d’un repreneur.
Une saison lancée dans le brouillard
Le dirigeant nordiste l’a rappelé : l’été 2025 a été particulièrement compliqué pour bâtir un budget cohérent. La précédente saison n’avait pas été équilibrée et la participation à une Coupe d’Europe, la FIBA Europe Cup, espérée comme un accélérateur économique, a finalement coûté cher. L’engouement populaire et le soutien des partenaires n’ont joué qu’à moitié, très loin des prévisions initiales.
« On sait qu’au Portel, c’est plus difficile qu’ailleurs, il faut lutter contre des vents contraires. C’est un constat, la région est la plus pauvre de France, le Département est le 87e, notre Agglo n’est pas celle de Dunkerque et c’est Le Portel tout seul. Notre modèle repose sur l’engouement populaire et quand il diminue… »
Aujourd’hui encore, l’ESSM doit trouver environ 40 % de son chiffre d’affaires prévisionnel pour la saison 2025-2026. Une somme importante dans une agglomération qui n’a pas le poids économique d’autres territoires de l’élite. Le club doit convaincre, séduire, multiplier les contacts… tout en assumant encore certaines dettes sociales et fiscales. « On n’a même pas de sponsor maillot principal. Il faut absolument en trouver un », martèle Yann Rivoal.
Masse salariale en baisse et effectif fragilisé
Pour réduire les dépenses, l’ESSM a dû revoir drastiquement sa masse salariale à la baisse. Une équation difficile pour un club qui repose historiquement sur l’adhésion du public et le travail de fond du staff. La LNB, via la DNCCG, demande un budget équilibré et ne fera aucune concession, ce que Yann Rivoal reconnaît sans détour. « L’encadrement de la masse salariale est normal vu que l’atterrissage n’était pas celui attendu par la Ligue », explique-t-il.
À cela s’ajoutent des coups durs sportifs, dont le dernier en date : la blessure de Sean Armand (1,96 m, 34 ans). Arrivé comme joker médical de Mike Smith, l’arrière américain s’est fait une entorse dès son premier match, en Coupe de France à Nanterre. Sa cheville aurait « doublé de volume » selon un témoin cité par La Voix du Nord. Plusieurs semaines d’immobilisation sont désormais prévues, ce qui rend improbable son retour, Smith devant être opérationnel mi-décembre.
Une ouverture à de nouveaux investisseurs
Interrogé sur la possibilité d’une arrivée extérieure au capital, Yann Rivoal n’a fermé aucune porte. Le Portel réalise régulièrement des augmentations de capital et pourrait accueillir de nouveaux investisseurs. Le président évoque une volonté d’unité, une ouverture à des entreprises locales, et même la possibilité d’un mécène si l’offre était solide.
Il rappelle toutefois que le club doit continuer à considérer ceux qui l’ont maintenu en vie il y a dix à quinze ans. Mais si une offre majeure se présentait, il serait prêt à s’effacer pour le bien de l’ESSM.
Chalon, un match pour respirer ?
Malgré tout cela, le sportif reprend ses droits samedi. Dernier, mais toujours dans le sillage de Saint-Quentin et Gravelines, Le Portel peut encore s’accrocher. La réception de l’Élan Chalon, un adversaire coriace qui rentre d’un déplacement très lointain, en Azerbaïdjan, en Coupe d’Europe (BCL), est une occasion rare de se relancer… dans un contexte où chaque victoire peut faciliter la quête de partenaires et redonner de l’oxygène au club.























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