Lisa Berkani, l’exportation réussie à l’étranger : « Je voulais voir autre chose »
Lisa Berkani évolue cette saison avec le Reyer Venise.
Lisa Berkani (1,76 m, 26 ans) est un nom bien connu du championnat de Ligue Féminine de Basket. Révélée très tôt en LFB, dès ses 16-17 ans à Lattes-Montpellier ou encore Mondeville, la meneuse de jeu a fait son chemin dans l’Hexagone. Après trois saisons à Villeneuve d’Ascq et une dernière année aux Flamme Carolo, tout en passant par Bourges, Lisa Berkani était désireuse de « voir autre chose » à 24 ans.
Mi-mai, elle a d’ailleurs décrocher un nouveau titre collectif à l’étranger avec Venise, à l’occasion de la finale des playoffs du championnat italien contre Schio. L’Auvergnate a d’ailleurs particulièrement été en vue lors de cette finale.
La confirmation EuroLeague en Belgique
Quitter son championnat domestique peut se révéler être un léger saut dans l’inconnu. Cela n’a pas été le cas pour Lisa Berkani, que le doute habite peu. « Je suis encore jeune mais j’avais déjà beaucoup joué en LFB. Je n’avais pas eu l’occasion de beaucoup jouer en EuroLeague avec Bourges ou Villeneuve d’Ascq. » La native du Puy-de-Dôme a pu remédier à cela dès le début de son exportation, du côté de Malines, dans la province d’Anvers en Belgique, avec qui elle a notamment réalisé un doublé Championnat – Coupe à l’échelon national.
Arrivée en tant que remplaçante médicale, c’est malgré tout un rôle prépondérant que la meneuse a joué au sein de la meilleure des compétitions européennes. Avec 13,7 points et 4,4 passes décisives de moyenne sur 32 minutes de jeu en 14 matchs européens, elle a démontré par les chiffres sa capacité à évoluer et contribuer en EuroLeague : « Je ne veux pas paraître prétentieuse mais je savais que j’avais le niveau de l’EuroLeague. Il fallait juste que je le prouve sur le terrain. »
Une expérience surprenante au Mexique à l’été 2023
Se sentant à l’aise dans sa capacité à évoluer à ce niveau, Lisa Berkani n’a cependant pas pu y regoûter depuis. À la place, elle a pu s’essayer des expériences exotiques (mais pas moins formatrices), comme celle d’évoluer « un peu par hasard » au Mexique, à Guadalajara, à l’été 2023. Très commun chez les joueurs américains ou sud-américains lorsque les championnats européens sont terminés, cela l’est beaucoup moins pour une joueuse française.
Mais la championne du monde de 3×3 en 2015 a pu y découvrir encore un autre univers, un autre niveau de jeu, une expérience de plus. « On m’a proposé de jouer les playoffs au Mexique et j’ai été très surprise du niveau. Ils n’ont pas de quota de joueuses étrangères là-bas, tu peux avoir dix joueuses américaines. J’ai directement joué les playoffs avec l’équipe, il y avait match tous les 2-3 jours, c’était intense ». Celle qui a toujours le rêve d’évoluer un jour aux États-Unis a pu en avoir un léger aperçu, dans un championnat qui voit passer de nombreuses joueuses de WNBA.
« Je ne suis pas une bête de cirque. Je fais quelques actions spectaculaires mais c’est une petite partie de mon jeu. »
Lisa Berkani
Après cet intermède en Amérique Centrale, c’est à Venise que Lisa Berkani a posé ses valises cette saison. Comme en Belgique, la meneuse fait figure de leader, ayant terminé deuxième meilleure marqueuse et passeuse de son équipe en EuroCup. Une compétition où l’équipe italienne a été stoppée aux portes de la finale, battue par le futur champion, les Londres Lions.
Dernière apparition avec les Bleues lors du Mondial 2022 en Australie
Se challenger, se prouver des choses à elle-même et jouir d’un regard plus détaché sur son basket, voilà ce que Lisa Berkani recherchait de ses premières expériences à l’étranger. Ne plus parler d’elle uniquement à travers son jeu spectaculaire, dont elle aimerait bien justement « qu’on arrête de lui parler ». Mais plutôt pour la basketteuse à la panoplie de plus en plus complète qu’elle tente d’être. « Je fais aussi plein d’autres choses normales sur le terrain, je ne suis pas une bête de cirque. Je fais quelques actions spectaculaires mais c’est une petite partie de mon jeu. »
Le seul bémol du départ à l’étranger de Lisa Berkani est peut-être l’impact qu’à ce dernier sur son aventure en équipe de France, dont elle n’a plus revêtu le maillot depuis la Coupe du Monde 2022 en Australie. Impossible de savoir si cela a un lien de cause à effet, mais force est de constater que l’internationale française n’a plus connu de sélection en Bleue depuis ses premières aventures hors de l’Hexagone. « Je vis au jour le jour. Mais si l’on m’appelle pour venir jouer en Équipe de France, je répondrai présente. » Cela ne devrait toujours pas être le cas pour les Jeux olympiques de Paris 2024 , Lisa Berkani ne figurant pas dans la présélection des JO annoncée par Jean-Aimé Toupane, malgré le forfait d’une meneuse, Alix Duchet.
Mais Lisa Berkani se consolera en ayant permis au Reyer Venise de décrocher le 3e titre de champion d’Italie de son histoire, après 1946 et 2021. La Beaumontoise s’est ainsi offerte un joli cadeau pour son 27e anniversaire, qui a eu lieu le 19 mai dernier. Va-t-elle également nous en offrir un en revenant en France, pourquoi pas dès la saison prochaine ?
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