Matthew Strazel va quitter les Bleus : « Cette semaine m’a donné envie d’être capitaine de l’équipe de France ! »

Matthew Strazel va rentrer à Monaco vendredi pour poursuivre sa rééducation
« Arrête, t’as shooté », lance Guerschon Yabusele à Matthew Strazel au moment de traverser la zone mixte de la Spodek Arena à Katowice. Le meneur de l’AS Monaco venait de nous annoncer qu’il devrait être en mesure de recommencer à courir d’ici une semaine. « Ça fait deux – trois jours, déjà », lui répond son ancien coéquipier de l’ASVEL. « Mais courir et sauter, c’est autre chose. »
Resté au contact de l’équipe de France depuis sa blessure à la cuisse droite, Matthew Strazel assure « aller beaucoup mieux ». Après avoir effectué sa rééducation en compagnie du staff médical des Bleus, le vice-champion olympique dit avoir « presque totalement récupéré ».
« Des montagnes russes »
Il lui faudra toutefois un peu plus de temps pour guérir mentalement, lui qui a été énormément touché par l’annonce de son forfait pour la compétition. « Je n’ai pas de mots, que des larmes », tweetait-il le soir de l’officialisation, depuis Athènes. Dix jours après, il est toujours en phase de rémission. « Émotionnellement, cela a été des montagnes russes », image-t-il. « Au début, c’était frustrant puis ça allait. Ensuite, il y avait quand même des rappels où je me disais que j’aurais aimé y être. Mais dans l’ensemble, je suis content d’être là. »
Censé être assis entre le préparateur physique, Julien Colombo, et le coach-consultant Pascal Donnadieu, Matthew Strazel a, en réalité, passé ses quatre premiers matchs debout, à naviguer entre sa place et le banc, à glisser quelques mots aux adjoints, à aller distiller ses conseils aux uns, à calmer ou rassurer les autres. « On avait même fait la blague avec le staff que j’étais devenu assistant ! Ça m’a aidé d’observer les attitudes de l’extérieur, surtout quand c’était compliqué, j’ai tenté de transmettre un body langage positif aux autres. J’ai essayé d’apporter de l’énergie, des bonnes ondes, des messages positifs pour les gars un peu dans le doute. »

Exactement ce que Frédéric Fauthoux attendait de lui au moment de lui demander d’accompagner le groupe en Pologne. « Il a fait du Matthew et c’est pourquoi on a voulu qu’il vienne avec nous. Dans un groupe, il est solaire, vivant, bien avec tout le monde. Il transmet la volonté de gagner en permanence, il pouvait assurer la parole qu’il fallait, aller voir les joueurs au fur et à mesure qu’ils en avaient besoin. Je pense que c’était important pour lui d’être là. »
Des fourmis dans les jambes contre Israël…
Une dernière phrase que le principal intéressé confirme dans la foulée. « Ça m’a vraiment aidé, à 100% », acquiesce-t-il. « À ma manière, j’ai eu l’impression de pouvoir apporter quelque chose. » Même si ses jambes l’ont démangé deux ou trois fois… « Ah oui, contre Israël surtout », glisse-t-il, avec un grand sourire entendu. « Je pense que j’aurais pu aider l’équipe sur ce match-là. » Dans quel domaine ? « Disons que j’ai vu un petit manque d’organisation en fin de match, dans la gestion des possessions notamment. »
En partance pour Monaco vendredi, où « une grosse saison l’attend », Matthew Strazel n’accompagnera pas le groupe France à Riga pour les 1/8e de finale, comme Alexandre Sarr. Mais il repart avec l’envie de vite revenir, et surtout d’endosser de plus grandes responsabilités chez les Bleus. À la question de savoir si ce séjour polonais avait éveillé un désir de basculer vers le coaching à l’issue de sa carrière, l’ancien villeurbannais a eu une réponse surprenante. « Cette semaine m’a surtout donné envie d’être capitaine de l’équipe de France, et de succéder au grand Guerschon Yabusele. Je vais bosser pour cela. » Rendez-vous pour la fenêtre de février, sans Yabusele…
À Katowice,


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