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Confrontée au « pillage » de la NCAA, la LNB veut « éviter le gâchis » : l’interview de Philippe Ausseur

Alors que la Ligue Nationale de Basket a fait de l'exposition des prospects l'un de ses axes forts, elle se retrouve fragilisée par une NCAA en pleine mutation, boostée par la révolution NIL qui lui permet d'offrir des sommes astronomiques à tous les jeunes joueurs. Comment réagit la LNB face à l'exode croissant vers le championnat universitaire ? Le président, Philippe Ausseur, répond.
Confrontée au « pillage » de la NCAA, la LNB veut « éviter le gâchis » : l’interview de Philippe Ausseur

Roman Domon annoncé à Murray State, Ilias Kamardine à Ole Miss : deux jeunes figures de Betclic ÉLITE qui symbolisent l’exode vers la NCAA

Crédit photo : FOXAEP

Philippe Ausseur, la LNB est actuellement confrontée à une problématique majeure avec l’exode de nombreux jeunes Français vers la NCAA…

Ne nous mentons pas, il s’agit d’un réel sujet d’inquiétude puisque la réponse ne nous appartient pas, ou peu. Bien entendu, il faut continuer à valoriser et accompagner ces prospects, comme on le fait depuis quelques temps. Il va aussi probablement falloir revoir les conditions de rémunération mais on ne va pas rêver. Les sommes qui leur sont offertes en NCAA sont intenables en France et en Europe. Il faut avoir une réponse de régulation, qui passera par un dialogue avec la FIBA et probablement avec la NCAA, afin d’éviter ce pillage qui, à la fin, sera un gâchis.

Vous employez le terme de « pillage »…

Oui car les sommes que l’on entend sont réelles. Les contrats les plus bas commencent à 300 000 dollars, montent jusqu’à un million de dollars, pour des jeunes qui n’ont pas encore prouvé. Si l’on voulait faire une mauvaise conversion, on ne pourrait pas mettre 300 000 euros sur eux en France. Je voudrais éviter le gâchis. À la fin, il pourrait y avoir beaucoup de dégâts commis…

« Ça va poser problème aux clubs, à notre économie et peut-être aux joueurs »

Mais ce n’est pas un problème que vous découvrez. Cela ne remonte pas à avril 2025…

C’est exact. On avait, par exemple, abordé ce point avec les représentants de la NBA lorsqu’ils sont venus à Paris autour des matchs San Antonio – Indiana en janvier. On leur a fait passer une note pour leur dire tout le danger qu’il y avait sur la formation et la post-formation à la française. Il faut que l’on apporte nos réponses. Dans le cadre de l’association des ligues professionnelles, j’ai eu des réunions avec les politiques la semaine dernière, ne serait-ce que pour pousser une idée que nos contrats pros puissent être exonérés, tout ou en partie, sur une durée de trois ans dans un plafond. Cela pourrait permettre à nos clubs d’offrir plus. Mais cela ne nous permettra pas d’offrir les 700 000 dollars que l’on entend pour Ilias Kamardine…

Comment est-il possible de protéger les clubs face à la NCAA, une organisation indépendante de toute fédération sportive ? Même un contrat longue durée ne peut pas retenir un prospect en France.

C’est le vrai sujet. Je pense que l’on peut mettre en place une vraie négociation avec la NCAA, probablement faire en sorte qu’il y ait un cadre juridique qui vienne mieux rémunérer les clubs qui ont formé, ou post-formé, ces jeunes-là. Il y a le cas de ce joueur serbe (Andrej Kostic) qui fait l’objet d’une discussion entre son club (l’Étoile Rouge de Belgrade) et l’université où il souhaite aller (Kansas) autour d’une clause d’1,5 million de dollars qui ressemblerait à un prêt. Il y a sûrement des pistes à explorer et des discussions à mener. Le souci, c’est que quand on dit NCAA, ce n’est pas un seul interlocuteur mais pléthore d’interlocuteurs. Il faut arriver à mettre en place ce cadre.

Président de la LNB, Philippe Ausseur était présent à Bourg-en-Bresse samedi pour la rencontre JL Bourg – Le Portel (photo : Jacques Cormarèche)

Le risque n’est-il pas aussi de pousser certains clubs à ne plus vouloir investir sur la formation, puisqu’il n’y a plus aucune contrepartie à la fin ?

Oui. Ça va poser des problèmes à nos clubs. Ça va poser des problèmes à notre économie. Ça va poser des problèmes à la Pro B qui était devenue un championnat de développement. Et je pense que ça va aussi poser problème à ces joueurs. Pour tous ceux qui iront là-bas, je ne suis pas sûr que la NCAA soit la bonne voie de développement afin de réussir dans le basket. Après, du point de vue économique, il ne faut surtout pas leur jeter la pierre. C’est très compliqué de résister à une proposition de 700 000 dollars.

« La percée de la NCAA vient affaiblir l’un de nos piliers »

D’autant plus que cela va à l’encontre de tout ce que vous tentez de mettre en place ces derniers temps pour la valorisation des jeunes, à l’image du Young Star Game et le slogan « Révélons le basket français ». Dès votre première interview, vous disiez vouloir faire passer l’idée que la Betclic ÉLITE était le meilleur championnat de développement possible.

Tout à fait. C’est pour ça que c’est un vrai sujet pour nous. Nous avons probablement, en France, le deuxième ou troisième réservoir mondial de très bons basketteurs. Cela s’exprime aussi dans le slogan : « Révélons le basket français. » La percée de la NCAA vient affaiblir ce qui était un de nos piliers.

À ce sujet, où en êtes-vous au sujet de l’annonce d’un programme commun avec la NBA pour garder les jeunes en France ?

On travaille toujours, nous restons en discussions avec eux. Bien sûr, aujourd’hui, la NBA Europe est la priorité de la NBA. Justement, dans le cadre de la NBA Europe, je pense que la NBA a tout intérêt à disposer de ce vivier de potentiel en Europe. Il faudra en discuter avec eux mais la NBA pourrait effectivement être un allié.

Vous avez déjà été déclaré être favorable à la NBA Europe…

Nous le restons, tant que l’on ne se retrouve pas avec plus de fragmentations. S’appuyer sur le savoir-faire marketing de la NBA peut être un vrai atout. Ce qui est important est que l’on a entendu été entendu sur un certain nombre de points, avec l’union des ligues européennes. Le premier était que l’on respecte les championnats nationaux, ce qui a été fait. Nous étions aussi sensibles au respect des fenêtres internationales. Du point de vue de la NBA, il y a un vrai souci de dialogue et respect avec les ligues nationales.

« Cela va nous forcer à accélérer la réflexion autour des Espoirs »

Quelle conséquence l’exode vers le basket universitaire peut-il avoir sur le championnat Espoirs ? 

On avait engagé une réflexion, on va désormais l’accélérer. J’allais dire que nous sommes maintenant presque contraints et forcés de réformer le championnat Espoirs. Mais tant mieux. Nous n’avons pas d’autres choix que de le valoriser encore plus. Finalement, de ce point de vue, c’est un mal pour un bien car cela va nous forcer à accélérer notre réflexion.

Quelles sont les pistes concrètes ? 

Il y en a plusieurs. Il faut arriver à mieux comprendre ce que sera vraiment l’impact NIL mais il est clair qu’il faut encore plus d’intensité et de développement en Espoirs. Ce championnat doit clairement servir de mise en valeur pour nos meilleurs jeunes. Dans l’ensemble, le sujet NCAA va beaucoup nous occuper ces prochains temps.

Commentaires


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v92000
Le truc le plus facile à cours terme serait de baisser le nombre de NJFL en PROB et NM1 pour en faire de vrai ligue post U18.
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thorir
En NM1 il y'en a pas tant qu'ça... En PROB le problème c'est que c'est une ligue professionnelle qui doit respecter un minimum les principes du droit du travail européen et le libre emploi des ressortissants des zones Europe et ACP, j'suis vraiment pas certain qu'on puisse abaisser le seuil...
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cyrmans
Ca ne changera pas que le gars pour 300 000 il va partir en NCAA, il n'aura jamais ça en ProB. Le problème n'est pas le temps de jeux des jeunes en ProB. Il y a déjà pas mal de club qui misent beaucoup sur les moins de 23 ans dans leurs effectifs (voir article de bebasket très récemment).
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v92000
ça ne changera pas grand chose on est d'accord, mais je parle de la première mesure la plus simple à mettre en place.
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claude_e
a se demander si toutes ces théories ne cachent pas l'envie des NBA - NCAA etc.. de fracturer le basket européen qui semble à commencer à les concurrencer; ça ressemble au style américain
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thorir
Sauf que la mise en place du NIL est partie de revendications totalement internes aux USA, et d'ailleurs plutôt à l'initiative des représentants de jeunes footballeurs US, le sport N°1 pour lesquelles les sommes vont etre encore bien supérieures au basketteurs et qui n'ont aucune concurrence européenne ou exterieure. C'est plutôt une question d'opportunité en ce qui concerne les programmes basket universitaires
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thetruth
Beaucoup de blabla, on travaille, on discute, on a une réflexion, bref il n'y a rien de concret. Aucune avancée, la réponse ne nous appartient pas. Heureusement qu'il n'a pas d'entreprise ce monsieur, il aurait fait faillite. 1er problème et il se couche déjà. Allez on se bouge les fesses, on met en place un plan de bataille et on monte au combat au lieu d'attendre un geste de la nba Europe. Le manque d'anticipation, d'agilité pour repondre à la problématique est juste impressionnante. Après avoir fait 40 réunions, il va nous dire qu'il a un début de piste. Sérieusement, tu ne pourras pas empêcher les joueurs de partir avec de telles sommes mais tu peux mettre en place un programme pour les développer afin qu'ils signent pro 1 ou plusieurs saisons afin de rejoindre le programme ncaa avec un contrat max et une somme dédiée au club pour la formation. Il y a des possibilités.
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ko8be24
Voilà c'est exactement cela, des réunions dans des beaux resto à faire des courbettes à ceux qui ont 100 fois nos capacités financières... Chouiner dans les médias pour dire c'est pas nous qui décidons. Et à la fin, ils prennent tous leur chèque sans être responsable de rien ! ah pour créer leur young star game dans une salle de 1500 personnes, pour lequel il manquait la majorité des sélectionnés, il y a du monde. Et puis alors attention, on a créer l’événement de l'année avec ça ! ZERO anticipation, ZERO solution et ZERO responsabilité.
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halle_37
La concurrence est trop déloyale et la ncaa a une attractivité que n'auront jamais la pro B, la N1 La seule solution serait de faire payer une clause de sortis pour que les clubs s'y retrouvent financièrement mais c'est une autre histoire
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cyrmans
Même la ProA ne peut pas lutter (voir cas de Brice Dessert et Ilyas Kamardine)
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jeildo
L’Australie n’a pas attendu la NBA pour mettre en place son programme Next Star. Il faut combien d’années pour copier un truc simple ?
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glidos
Se fait endormir par la NBA, qui va le bouffer quand elle aura décidée de le bouffer...
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maddogg
Il a fallu que les jeunes commencent à se barrer pour qu'ils se disent que il faut enfin exposer le championnat espoir ptdrrrrrr. Un championnat ou les matchs sont à peine diffuser, les jeunes pas respectés. Les seuls équipes qui devraient pleurer c'est les équipes de PRO B, car eux ils font jouer les jeunes
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