Pour la première fois depuis son titre de champion, l’Élan Chalon retourne en playoffs !

32 points pour Jeremiah Hill !
Présent au premier rang du Colisée, transformé en bain bouillant à l’occasion de ce play-in, Axel Bouteille s’est sûrement retrouvé plongé dans de vieux souvenirs. Quelques petits flash-backs de ce 22 juin 2017 où l’Élan Chalon avait été couronné champion de France pour la deuxième fois de son histoire (74-65 contre Strasbourg).
Jusqu’à la venue de l’ASVEL la semaine prochaine, il fallait remonter jusqu’à cette chaude soirée de l’été 2017 pour trouver trace d’un match de playoffs dans l’antre des bords de Saône. Une éternité pour un club de l’envergure de l’Élan… Entre-temps, l’institution bourguignonne a failli sombrer dans les abîmes du basket français, frôlant la catastrophe, un temps renvoyée dans le ventre mou de la Pro B, devenue une équipe anonyme, sans âme jusqu’au redressement opéré à l’été 2022 par Savo Vucevic.
Direction la Coupe d’Europe ?
Et puis Elric Delord a pris le relais en novembre dernier, alors que le début de saison refaisait danser de vieux démons sous les yeux de l’Élan, de retour à une dangereuse place de barragiste. Et le second souffle a pris une autre ampleur : six mois après, voici Chalon-sur-Saône de retour à sa juste place, en playoffs de Betclic ÉLITE, et très certainement en Coupe d’Europe !
7e de la phase régulière, le club double champion de France a fait fructifier son classement en survolant le premier play-in de l’histoire de l’histoire de la Betclic ÉLITE (106-85), marchant sur son rival dijonnais dans le deuxième quart-temps (36-16) avant de le faire dégoupiller dans un final explosif, où Laurent Legname et Grevor Hrovat ont prématurément pris le chemin des vestiaires, expulsés par un trio arbitral qui n’a pas suscité énormément d’approbation côté JDA, sous les yeux de leur collègue du foot, Clément Turpin. « Il y a des erreurs qui ne sont pas de notre fait », a lâché le technicien varois, sans s’étendre. « Le sélectionneur national l’a très bien dit samedi, je n’en dirai pas plus. »
La JDA « trop soft »
Alors oui, la Jeanne était toujours largement dans le coup au moment de la première faute technique de son entraîneur (68-62, 29e minute) mais Laurent Legname connait aussi suffisamment le basket pour savoir que son équipe s’est d’abord mise toute seule dans une sale situation, incapable de se hisser au niveau d’intensité requis d’un match de playoffs – ou de play-in, mais l’idée est la même. Initialement bien en place (9-19, 7e place), avec l’option payante de placer Markis McDuffie sur Jeremiah Hill, la JDA a balancé tous ses principes par la fenêtre lors d’un deuxième quart-temps dévastateur. « On a fait tout ce qui ne fallait pas faire : comme à Bilbao, on a tout oublié », regrette l’entraîneur dijonnais. « On n’était pas dans l’attitude requise. En playoffs, il faut montrer une autre intensité et une autre dureté. On a été trop softs. »

Un chiffre résume l’apathie de la JDA : 106 points. Inenvisageable de composter son billet en quart de finale dans ces conditions, sauf à jouer trois prolongations à la limite… Dans sa préparation du deuxième play-in contre Saint-Quentin, décisif celui-là, Laurent Legname pourra peut-être prendre l’exemple de Yohan Choupas en exergue. L’ancien arrière de l’ASA n’a certes marqué que 2 points mais il a abattu un travail phénoménal, infranchissable défensivement, lançant la révolte chalonnaise lors de son entrée à la 7e minute. À la mi-temps, il était à +24 de +/- !
Le symbole Choupas
« C’est lui qui fait la bascule », insiste Elric Delord. « Quand j’explique aux joueurs que c’est à eux de me forcer à les laisser sur le terrain, lui l’a fait ! Je ne pouvais pas le sortir… » Et derrière, l’Élan a trouvé d’autres ingrédients : la folie d’un Colisée incandescent, le génie de Jeremiah Hill (32 points à 7/14, 7 rebonds et 5 passes décisives), l’énergie d’un Zac Cuthbertson qui ne mérite absolument pas son 0 d’évaluation, un jeu chatoyant (25 passes décisives pour 13 balles perdues)… « En plus, on ne peut pas perdre quand Michael Stockton met trois paniers à 3-points », se marre Jeremiah Hill.
Alors que l’Élan Chalon reste sur 11 victoires en 12 matchs au Colisée, le club bourguignon attend désormais son voisin villeurbannais en quart de finale, pour un autre derby. « C’est l’équipe qu’on voulait jouer », se délecte l’artiste américano-camerounais. « Vu la façon dont ils nous ont battu chez eux (95-116 le 30 mars), on voulait les retrouver. Et si on arrive à voler le premier match là-bas, attention, parce que pour venir gagner ici… » Nombreux sont ceux qui s’y sont cassés les dents ces derniers temps…







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