Sofiane Briki a choisi de jouer pour l’Algérie : « Les émotions sont multipliées au niveau familial ! »

Sofiane Briki est désormais international algérien
Ancien étendard de la génération 1999, sélectionné à trois reprises avec les équipes de France juniors (en U16, U18 et U20), Sofiane Briki (1,93 m, 26 ans) rêvait, comme tout jeune basketteur, de défendre un jour les couleurs des Bleus au plus haut niveau international. « Sans langue de bois, je me voyais en équipe de France quand j’étais plus jeune et je travaillais pour y jouer », admet-il. « Mais il y a une réalité. »
Le goût amer des blessures avec les Bleuets
La réalité d’une carrière professionnelle qui a mis du temps à décoller, notamment à cause de graves pépins physiques liés aux… équipes de France juniors. Une fracture du radius deux mois avant le coup d’envoi du Mondial U17 puis une rupture des ligaments croisés du genou gauche lors du troisième match en plein match de l’Euro U20 contre le Monténégro, qui l’a ensuite privée de la saison qui devait donner un coup de boost à sa trajectoire, en 2019/20 à Saint-Chamond.
De fait, Sofiane Briki ne jouera jamais pour l’équipe de France. Mais le Havrais épousera tout de même un destin international avec l’Algérie, le pays de ses deux parents, qui ont vécu à Annaba jusqu’au milieu de leur vingtaine. « Depuis que je suis passé pro, j’ai toujours eu l’idée de représenter mon pays d’origine, en regardant certains joueurs de ma génération, ou d’autres comme Maxence Dadiet. Mais personne ne m’avait contacté jusque-là. »
Le tournant Bouziane
Les choses ont changé avec la nomination d’Ali Bouziane à la tête des Verts au printemps dernier. Vice-champion d’Afrique en 2001, membre de l’équipe qui a qualifié l’Algérie pour le seul Mondial de son histoire (en 2002), l’actuel entraîneur de Denain s’est lancé dans une grande prospection, rappelant Tommy Ghezala ou Nadyr Labouize, tout en faisant venir des nouvelles têtes comme le Roannais Marvin Sarkis et Sofiane Briki donc. Adversaires en ÉLITE 2, les deux hommes se sont côtoyés en U20, où Bouziane était l’assistant de Jean-Aimé Toupane. « Il y a un vrai projet sur moyen et long terme pour réorganiser et faire renaître le basket algérien », apprécie l’ancien arrière du SCABB.
Ainsi, au sortir de sa meilleure saison dans le circuit professionnel (9,1 points à 45%, 3,3 rebonds et 3 passes décisives), Sofiane Briki a accepté de se lancer dans l’aventure algérienne, avec une première échéance à Bahreïn pour le championnat arabe des nations, que les Fennecs n’ont remporté qu’une seule fois, en 2005, avec… Ali Bouziane sur le parquet !
Pour l’instant, tout se passe bien avec un exploit en ouverture contre la Tunisie (86-81), double championne d’Afrique en titre, puis une démonstration contre les Émirats Arabes Unis (99-61). La suite du programme emmènera Sofiane Briki (11 points et 7 passes décisives de moyenne) face au Qatar, au Koweït, à Bahreïn et à l’Égypte.
« Un grand honneur et une fierté ! »
Alors que la formule d’un championnat, sans playoffs, autorise l’Algérie à rêver d’un deuxième sacre avec un bilan immaculé pour l’instant, pas question de s’enflammer pour les coéquipiers du futur joueur de Caen. « L’objectif est avant tout de construire une nouvelle ADN et une culture du basket algérien, de construire une base et des habitudes de travail solide », explique-t-il. « À travers ce tournoi, nous voulons essayer d’instaurer une culture de la gagne. Notre équipe est très jeune : il n’y a que quatre joueurs au-dessus de 25 ans, tout le reste oscille entre 19 et 23 ans maximum. Sincèrement, ils possèdent tous des potentiels de haut niveau et sont super talentueux. Ce tournoi leur permet de s’exprimer au niveau international. Bien sûr qu’on veut aller le plus loin possible mais l’objectif est surtout de construire pour le futur, avec en horizon 2027 les qualifications pour la CAN (à laquelle l’Algérie n’a plus participé depuis 2015, ndlr). »

Cerise sur le gâteau, Sofiane Briki a directement été propulsé capitaine de l’Algérie. « Comme ce fut le cas avec l’équipe de France chez les jeunes, c’est évidemment un grand honneur et une fierté de porter le maillot de l’Algérie », savoure-t-il. « C’est sûr qu’au niveau familial, les émotions sont multipliées. C’est peut-être encore plus une fierté pour eux. En tant que joueur, on est quand même assez focalisé sur la performance mais représenter une sélection nationale à laquelle on est vraiment rattaché, et pas juste naturalisé pour le business, c’est très spécial… Il faut savoir que le peuple algérien est très fier et passionné pour son pays. On sent un gros engouement autour de ce projet. On espère tous les représenter et les rendre fiers. »


Commentaires