Son parcours, ses erreurs, son renouveau : Sekou Doumbouya se livre sans filtre dans une vidéo de 28 minutes

Sekou Doumbouya a retrouvé le jeu et le sourire
Sekou Doumbouya (2,06 m, 24 ans) n’a jamais vraiment cessé de fasciner. Passé par le club de Fleury-les-Aubrais, le pôle Espoirs d’Orléans puis le pôle France avec un an d’avance, avant Poitiers, Limoges et une draft NBA au premier tour en 2018, l’ailier français a connu une trajectoire hors norme. Dans une vidéo de 28 minutes publiée par Bestiway, Sekou Doumbouya revient longuement sur son parcours, ses erreurs, ses blessures, mais aussi sur ce qui l’anime encore aujourd’hui. Un témoignage rare, sincère et profondément humain.
Un regard lucide sur un parcours scruté et jugé
Sekou Doumbouya ne fuit pas les critiques qui ont accompagné sa carrière. Il sait ce que certains disent de lui, ce que son nom évoque encore chez beaucoup. « Il y a des gens qui vont dire “talent gâché”. Mais quoi que tu fasses, les gens seront toujours insatisfaits », explique-t-il calmement. Sans amertume, il assume les aléas d’un parcours où tout ne s’est pas déroulé comme prévu, rappelant que si c’était facile, tout le monde y arriverait.
Des racines fortes et un basket découvert presque par hasard
Né en Guinée, arrivé en France à l’âge de neuf ans, Sekou Doumbouya raconte une enfance marquée par le football, puis une rencontre presque accidentelle avec le basket à Fleury-les-Aubrais. Un concours de circonstances, une mère dépassée, et un coach attentif changent sa trajectoire. C’est là qu’intervient Benoist Burguet, son premier entraîneur, qui lui ouvre les portes d’une classe basket. Le début d’une histoire qui l’emmènera rapidement vers le haut niveau.
Le pôle Espoirs, le pôle France et l’importance des formateurs
Au fil du récit, Sekou Doumbouya insiste sur les figures clés qui ont jalonné sa formation. Il cite Benoist Burguet, Lamine Kébé, Nicolas Corbé, mais aussi Jean-Denys-Choulet, qu’il remercie pour la confiance accordée à Roanne au moment de sa relance. Plus que le terrain, c’est l’aspect humain qui l’a accroché à ce sport. « J’ai trouvé une communauté. Ce n’était pas que du basket, on rigolait, on vivait ensemble », se souvient-il au propos de ses premières années sur les parquets.
Poitiers, Limoges et l’explosion internationale
A Poitiers, Sekou Doumbouya signe son premier contrat professionnel, avant de rejoindre Limoges. Entre-temps, sa naturalisation lui permet de disputer le championnat d’Europe U18 avec l’équipe de France fin 2016, qu’il remporte sans la moindre défaite. Il y devient l’un des visages les plus prometteurs du basket français, attirant l’attention bien au-delà de l’Hexagone.
La Draft NBA, Detroit et l’apprentissage brutal
Drafté au premier tour en 2018 par les Detroit Pistons, Sekou Doumbouya découvre un autre monde. Il raconte une Draft vécue avec simplicité, sans euphorie excessive. « Quand j’entends mon nom, j’étais juste content, normal ». À Detroit, il devient le plus jeune joueur de la NBA, enchaîne les minutes et connaît même une période prometteuse. Mais l’arrivée du Covid va tout bouleverser.
Covid, isolement et premières fractures
Bloqué aux États-Unis pendant la pandémie, loin des siens, Sekou Doumbouya traverse une période mentalement éprouvante. Les relations avec la franchise se dégradent, l’organisation change, et il se retrouve rapidement mis de côté. « Trop de problèmes, trop de choses que je ne contrôlais pas », résume-t-il, reconnaissant qu’il est rentré en France sans même prévenir son employeur pendant le confinement.
Los Angeles, la blessure et le tournant
Envoyé aux Lakers après un passage éclair à Brooklyn, Sekou Doumbouya voit une opportunité d’apprentissage au contact de légendes comme LeBron James ou Anthony Davis. Mais une blessure au pied survient au pire moment. Revenu trop tôt, il rechute, et la dynamique se brise net. « Quand je reviens, je reviens beaucoup trop tôt. Après ça, c’était fini », confie-t-il.
La période sombre : blessure, prise de poids et ménage dans l’entourage
S’ensuit une phase très difficile. Sekou Doumbouya retourne auprès de ses proches, coupe avec certaines relations et fait le tri. « Les gens qui étaient là pour profiter de moi, je les ai enlevés ». Blessé, inactif, il passe de 105 à 122 kilos en un an et demi. Une période de doute, mais aussi de reconstruction.
La force de l’entourage et la foi en soi
Ce qui l’aide à tenir, c’est son entourage proche, sa famille, ses amis de toujours. « Rendre fier mon entourage, c’est primordial. Si eux vont bien, moi je vais bien », explique-t-il. Il insiste sur sa générosité naturelle et sur l’importance de s’entourer de personnes présentes pour l’homme, pas pour le statut. Des amis qui sont à ses côtés tout au long de la vidéo.
Un retour progressif et un regard critique sur l’Europe
Relancé par Jean-Denys Choulet qui l’a ramené en France en 2024, à Roanne, Sekou Doumbouya retrouve les parquets professionnels, avant de jouer en Andorre en Liga Endesa. Mais après cette saison, il a de nouveau quitté le Vieux Continent. Il dresse aussi un constat sévère sur le basket européen. Il regrette que certains profils soient enfermés dans des rôles restrictifs. « On te met dans une case, on ne reconnaît pas ton jeu. Moi, je veux m’exprimer », martèle-t-il.
Le Japon, un choix assumé pour retrouver la liberté
Son départ au Japon s’inscrit dans cette logique. Sekou Doumbouya veut jouer, toucher des ballons, prendre du plaisir. « Je fais du basket pour m’amuser. Si je ne peux pas m’exprimer, c’est mort », tranche-t-il, lui qui tourne à 18,9 points et 8,2 rebonds en 28 minutes chez les Koshigaya Alphas cette saison. Un message fort, qui explique mieux son rapport au basket qui se résume essentiellement à l’essence même, le jeu.
Une vidéo précieuse pour comprendre l’homme derrière le joueur
Avec cette immersion de 28 minutes, Bestiway propose bien plus qu’un portrait de joueur. La chaîne YouTube, donne accès à l’intimité d’un Sekou Doumbouya jovial, accessible, lucide et toujours animé par l’envie de revenir au plus haut niveau. Une vidéo sincère, sans filtre, qui permet enfin de comprendre le parcours, les blessures et les choix d’un joueur longtemps réduit à des raccourcis.























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