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Un duel XXL entre Victor Wembanyama et Giánnis Antetokoúnmpo, une défaite sur le fil… Que retenir après le match des Bucks ?

Dans un duel très engagé face à Giánnis Antetokoúnmpo, Victor Wembanyama, avec un temps de jeu toujours limité (26 minutes), a inscrit le panier de l'égalisation sans pour autant permettre aux Spurs de l'emporter face aux Bucks (125-121). Le jour de ses 20 ans, le rookie français a livré un match accompli, avec ses 27 points, 9 rebonds et 5 contres.
Crédit photo : Théo Quintard

La main sur le cœur, Victor Wembanyama a pris le temps de célébrer. À son arrivée sur le terrain une bonne heure avant le début de la rencontre, une poignée de privilégiés ayant accès à l’échauffement a poussé la chansonnette pour souhaiter un joyeux anniversaire à leur nouvelle coqueluche. Alors qu’il soufflait sa 20e bougie en ce 4 janvier 2023, le n°1 de la dernière draft NBA a visiblement été touché par ce geste. Il a applaudi, salué l’initiative avant d’esquisser un large sourire et de commencer sa routine d’avant-match. Accueilli comme une rock-star aux Spurs pour ses débuts en NBA, Victor Wembanyama a cette fois été célébré comme un jeune homme presque lambda.

Le match face aux Bucks avait tout pour être une soirée d’anniversaire parfaite, presque inoubliable. Auteur d’un très bon match (27 points, 9 rebonds, 5 contres mais 5 balles perdues en 26 minutes), il n’a pas déçu pour son premier duel face à Giánnis Antetokoúnmpo, l’un de ses modèles, après avoir raté le déplacement à Milwaukee il y a trois semaines à cause d’une cheville droite douloureuse. Le Grec, irrésistible, a frôlé le triple double avec ses 44 points à 19/28 aux tirs14 rebonds et 7 passes en 39 minutes. « C’est l’un des joueurs que j’ai le plus observé », souligne Wemby, en expliquant que les Bucks sont l’équipe qu’il a le plus regardé depuis trois, quatre ans. « Giánnis exploite son corps à 100 % et c’est quelque chose que j’admire et que je continue d’admirer. »

Des actions venues d’ailleurs

Devant près de 18 000 spectateurs au Frost Bank Center, Wemby a régalé ses convives avec des prouesses dont lui seul à le secret. Après son dunk à une main en très haute altitude contre les Celtics, Wemby, trop court sur son dribble, a lancé le ballon contre la planche avant de claquer un gros dunk (38-42, 13’). Une sorte d’auto alley oop pensé « sur le moment ». « Je suis plein de ressources ! », s’amuse-t-il. « Si je ne peux plus dribbler, je peux toujours faire quelque chose d’autre. » Victor Wembanyama a continué de tutoyer l’irréel dans le troisième quart-temps en passant le ballon dans son dos pour dunker sur Brook Lopez et obtenir le 2+1 (63-70, 26’).

La superstar grecque n’a pas tardé à répondre à Wemby en lui dunkant dessus, deux jours après cette même prouesse de Ja Morant. « Victor est merveilleux », s’émerveille Gregg Popovich. « Est-ce que j’ai déjà vu quelqu’un réussir ce qu’il a fait ce soir ? La réponse est non, que voulez-vous que je vous dise de plus ? »

En plus d’assurer le spectacle et de tenir la dragée haute au MVP des finales 2021, le « French Freak » a permis aux Spurs de faire douter les Bucks après leur défaite de la veille contre les Indiana Pacers de Tyrese Haliburton (142-130). Auteur de 13 unités dans le seul troisième quart-temps, Wemby, bien aidé par Devin Vassell et ses 34 points, voulait vraiment décrocher une sixième victoire en 34 matchs.

Dans la salle, les décibels sont montés crescendo. En tribunes, Michael Bur (entraîneur des Espoirs de La Rochelle) et Philippe Da Silva (assistant à Nanterre), joliment vêtus d’un maillot n°1 de Wemby, et Karim Boubekri (son entraîneur en U13), étaient visiblement enamourés par la performance de leur ancien poulain face au double MVP, familier du talent du n°1 de la draft pour l’avoir vu jouer plusieurs fois en 2021-2022 lorsque son frère, Kostas, était son coéquipier à l’ASVEL, notamment à Feurs en match amical.

« Je n’ai jamais vu personne comme lui, je pense que vous non plus, note Giánnis Antetokoúnmpo. « Il doit faire 2,23-26 m, je ne sais pas à quel point il est grand. Mais il ne fait pas 2,20 m, c’est une certitude, celui qui a dit ça est un menteur. Le ciel est sa limite. Tant qu’il travaille dur et continue d’avoir une attitude positive, de dédier son énergie au jeu, tout ce dont il rêve va arriver. »

« À partir de maintenant, chaque match est une déclaration »

Alors que l’issue du match était encore indécise, le Grec a pris le match à son compte en inscrivant ses deux seuls paniers primés en l’espace de quarante secondes (118-121, 46’) avant que Wemby ne réponde à son tour à l’entame de la dernière minute par un primé plein axe (121-121, 47’).

La suite ? Un dunk de Giánnis Antetokoúnmpo avec la faute, la colère de coach Pop envers le corps arbitral et un contre venu d’ailleurs de Wemby sur le Grec pour maintenir un semblant d’espoirs. La feinte de pick and roll avec Devin Vassell pour un tir primé du sniper texan n’a pas marché. Les Spurs échouent face aux Bucks (125-121) et manquent une belle occasion d’offrir un joli cadeau d’anniversaire à Wemby…

Quoi qu’il en soit, Victor Wembanyama semblait avoir un petit supplément d’âme en cette soirée du 4 janvier 2023. Parce qu’il soufflait sa 20e bougie, bien sûr, mais aussi parce que Chet Holmgren lui a chipé le titre de rookie du mois pour la deuxième fois de suite et parce que les premiers résultats du vote du public pour le All Star Game (8e parmi les intérieurs à l’Ouest) n’étaient peut-être pas à la hauteur de ses attentes. « Je suis dévoué à ce que je fais et à un moment donné, je sais que j’aurai ce que je mérite, chaque match est une déclaration (“statement”) à partir de maintenant », assure-t-il le regard déterminé, la voix posée.

De notre correspondant Théo Quintard à San Antonio (États-Unis).

Victor Wembanyama, 20 ans, et la quête d’une « deuxième vie »

Quatrième joueur à avoir inscrit le plus de points en NBA avant ses vingt ans en vingt-neuf matchs (derrière Kevin Durant, LeBron James et Carmelo Anthony), Victor Wembanyama se dit très satisfait du chemin parcouru jusque-là. « Ces vingt dernières années ont compté, j’ai atteint des buts et des rêves », relève-t-il. « Ces vingt prochaines années, j’espère les faire compter tout autant. C’est un peu comme une deuxième vie qui se présente à moi. »

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