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Une saison blanche sans champion ni relégations : « la moins mauvaise des solutions » selon Le Portel

Alors que la France est confinée depuis midi, et ce pour au moins quinze jours, la Ligue Nationale de Basket va bientôt devoir prendre l’une des décisions les plus délicates de son histoire : que faut-il faire de la saison 2019/20, actuellement en cours ? Jusque-là, il y avait autant de clubs que d’avis différents : la JL Bourg espérait reprendre, Strasbourg restait indécis, Châlons-Reims optait pour une saison blanche, etc… Peut-être que l’annonce lundi soir d’un confinement total, dont la durée de seulement deux semaines parait totalement illusoire, permettra de mettre tout le monde d’accord. Il parait de plus en plus compliqué de pouvoir reprendre la saison actuelle. C’est notamment l’avis du club de Le Portel, représenté par la voix de son manager général Éric Girard, joint ce mardi.

« Premièrement, la priorité n’est pas la situation de l’ESSM Le Portel mais bel et bien de vaincre cette pandémie mondiale. Néanmoins, les circonstances nous placent dans une situation financière qui va rapidement devenir dramatique. À part quelques personnes qui sont en télétravail, l’ensemble des salariés du club va passer en chômage technique ou partiel. Nous voyons difficilement une reprise du championnat pour plusieurs raisons. Puisque des joueurs étrangers vont partir et ne reviendront pas, comment les clubs qui n’ont plus de joker feront-ils pour les remplacer ? Comment fera-t-on si jamais on doit reprendre avec des matchs à huis clos ou à moins de 1 000 personnes ? L’équité sportive sera bafouée, j’en donne un exemple tout simple : nous sommes allés à Limoges lors de la 2e journée du championnat, tout le monde connait l’ambiance de Limoges, on a perdu d’un panier là-bas et l’on devait recevoir le CSP à huis clos avant la dernière décision du comité directeur. L’équité sportive n’est plus du tout la même, par rapport à nous, aux concurrents de Limoges et les nôtres. De plus, comment va-t-on faire pour reprendre la saison après une aussi longue période d’inactivité pour les joueurs ? Au bout de combien de temps va-t-on leur demander d’être à 100% ? Si on leur demande de revenir rapidement à la compétition de très haut niveau, on risque d’avoir de la casse, des blessés supplémentaires alors que les clubs n’ont plus de jokers. D’autres gens disent que l’on peut jouer jusqu’au mois de juin, ou au-delà, alors que les contrats se terminent le 30 juin. Au mieux, nous pourrons reprendre l’entraînement collectif début avril, il faudra alors compter deux ou trois semaines pour remettre tout le monde en forme, ce qui veut dire qu’on ne pourrait pas faire redémarrer le championnat avant fin avril dans le meilleur des cas. Pourra-t-on alors faire tous les matchs qui restent, en étant dans une équité sportive avec des effectifs qui seront sans doute modifiés à la reprise puisqu’il y aura des étrangers qui ne seront pas revenus ? Pour toutes ces raisons, cela nous parait invraisemblable de reprendre la compétition. »

Néanmoins, reprendre la saison ou non n’est qu’une partie du problème. Si l’option d’en rester là avec l’exercice actuel est retenue, les interrogations seront encore plus nombreuses. En cas d’arrêt définitif de la saison, faudrait-il alors faire comme en Lituanie et en Belgique en sacrant le premier de la saison régulière, à savoir l’AS Monaco à ce jour ? Un titre qui ne manquerait pas d’être raillé et d’être considéré comme un trophée au rabais, puisque la Roca Team est à égalité avec l’ASVEL et Dijon en tête de Jeep ÉLITE. Alors, peut-on se passer de champion ? Cela semble encore assez irréaliste. Plus important, que faire concernant tous ces clubs qui ont lutté pour leur survie pendant de longs mois en Jeep ÉLITE et en Pro B, ainsi que ceux désirer d’arracher le seul ticket pour l’élite ?

L’ESSM étant actuellement lanterne rouge du championnat, quatre longueurs derrière le premier non-relégable (et un match en retard suite à l’annulation du déplacement à Strasbourg), l’opinion de Le Portel ne surprendra personne. À l’instar de Cédric Heitz, Éric Girard plaide pour une saison blanche et pour un retour à l’identique sur la ligne de départ en septembre 2020. Ou presque à l’identique, puisque le champion de France 2005 aimerait que la ligue en profite pour revenir sur sa décision de restreindre le cercle de la Jeep ÉLITE à seulement 16 équipes.

« Est-ce qu’il est capital d’avoir un champion ? Bien sûr, si une équipe avait dominé, on aurait pu faire comme en Lituanie et donner le titre. Or, ce n’est pas le cas chez nous. Aujourd’hui, je crois surtout qu’il faut pénaliser le moins de clubs possibles. Certains diront évidemment que je cherche d’abord à sauver mon club, que je ne pense cela qu’à cause de notre dernière place. Sachez que j’aurais tenu exactement le même discours il y a deux ans lorsque nous étions septièmes… Beaucoup de dirigeants ne pensaient pas être dans cette galère cette saison, avec le règlement des trois descentes. Presque les trois quarts des équipes ont été sous pression à un moment donné, de grands clubs comme Limoges, Pau ou Strasbourg se sont retrouvés avec l’inquiétude d’une descente potentielle. Quand on voit le nombre record de coachs remerciés ou qui ont préféré trouver une autre solution comme je l’ai fait, plus tous les joueurs licenciés, je crois qu’il serait judicieux de profiter de ce moment pour y réfléchir car on n’a jamais connu cela depuis le début de la ligue. Je pense que c’est l’effet d’avoir voulu faire passer le championnat de 18 à 16 clubs. Si l’on devait repartir, il faudrait alors reprendre tous les acteurs actuels de Jeep ÉLITE car y-a-t-il une équipe qui est aujourd’hui larguée ? Je ne le crois pas. Même nous, qui sommes derniers, nous y croyons toujours. Sinon, on n’aurait pas changé de coach ni recruté Michael Umeh qui a d’ailleurs été très performant sur le seul match qu’il a joué avec nous. C’est la solution qui nous parait adaptée pour éviter qu’il n’y ait trop de mécontents. On ne peut pas aujourd’hui sanctionner durement des clubs comme Boulazac, Gravelines, Roanne ou Le Portel alors que le championnat n’est pas terminé. Une saison blanche sans descentes et sans champion, avec les mêmes clubs européens que cette année, serait sans doute la moins mauvaise des solutions. Il resterait alors malheureusement le quid des équipes de Pro B qui ne pourraient pas monter. Alors, est-ce qu’il faut repartir à 18 ou exceptionnellement à 20, mais avec quelles équipes ? Car même si un club comme Blois domine la Pro B, rien ne garantit à ce jour que l’ADA aurait été capable de monter avec les playoffs. Je crois qu’il faut essayer de faire le moins de malheureux possible avec une saison blanche et en repartant de la sorte à l’automne. Le tout avec une réflexion sur la possibilité de finalement rester à 18 clubs car ce règlement de trois descentes a été traumatisant pour l’ensemble de la Jeep ÉLITE. »

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