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Zachery Peacock, un pigiste de luxe pour Fos-Provence : « Il va nous aider à franchir un palier »

143 jours après avoir quitté précipitamment le parquet de la Meilleraie, anéanti par le meurtre de son petit frère, Zachery Peacock est redevenu un joueur de basket ce mardi 19 octobre. Sur les coups de 18h15, il a débarqué en tenue sur le parquet de la Halle Parsemain pour un premier entraînement individuel en compagnie de l’assistant-coach Karim Remil et du préparateur physique Yann Latil.

Pendant une petite demi-heure, la légende de la JL Bourg a enchaîné les shoots, des lay-ups jusqu’aux tirs primés, avant de faire office de rebondeur pour l’échauffement de sa nouvelle équipe. Arrivé lundi à Fos-sur-Mer, le Floridien a découvert ses coéquipiers à l’occasion d’un 1/32e de finale de Coupe de France, difficilement remporté contre Andrézieux-Bouthéon (79-68). Présent sur le banc, aux côtés des nombreux blessés provençaux, son éternelle casquette noire vissée sur la tête, Zack Peacock est apparu impliqué, n’hésitant pas à donner de la voix entre deux textos envoyés, avant de se lever sur le panier décisif de Jean-Michel Mipoka. De quoi rassurer Rémi Giuitta, certes pas forcément inquiet, sur sa capacité à s’intégrer rapidement.

« Je le sens dans un très bon état d’esprit. Il a l’air content de nous rejoindre. On a eu de très longues discussions à ce sujet-là toute la semaine dernière. Il a l’air motivé par le challenge. Pour nous, il va être une plus-value, surtout qu’on avait besoin d’un joueur rapidement en l’absence de Parks (entorse de la cheville, retour espéré la semaine prochaine, ndlr). Mais on ne l’attend pas comme le Messie, il n’a pas joué depuis le mois de mai. Après, il a l’air plutôt en forme physique, frais mentalement, il est prêt à nous donner un coup de main rapidement. Des conversations que j’ai avec lui depuis son arrivée, ll se languit d’aider l’équipe. En peu de temps, on voit qu’il est impliqué, même sur un match où il ne participe pas. Dans le vestiaire, il donnait déjà des conseils. »

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Zack Peacock attentif pendant la rencontre, entre Allan Dokossi et Terell Parks
(photo : Sébastien Grasset)

Signataire d’un contrat de trois mois avec Fos-sur-Mer (ce qui va donc l’amener à affronter la JL Bourg début janvier, à Marseille, mais peut-être pas de croiser la route du Mans, l’équipe où il était censé jouer cette saison), Zachery Peacock va ainsi avoir disposer d’une période suffisante pour monter en régime. Salvateur au regard d’un corps qui a peut-être besoin d’un peu plus de temps qu’avant pour répondre aux exigences physiques du haut-niveau, même si sa toute première campagne européenne a prouvé l’an dernier qu’il lui en restait sous la semelle (10,6 points, 3,3 rebonds et 1,9 passe décisive en EuroCup). Très rarement blessé, « responsable n°1 du succès de la JL Bourg » selon le président Julien Desbottes, Zachery Peacock n’était aussi plus obligé de tourner à 20 points de moyenne comme à une certaine époque, beaucoup mieux entouré par des joueurs tels que Danilo Andjusic.

LIRE AUSSI, SON PORTRAIT :
Zachery Peacock, au-dessus de la mêlée

Débarqué avec de la « fraîcheur mentale » à Fos, le double All-Star avait quitté Ékinox en spectateur en juin dernier, regardant son maillot être hissé au sommet de la salle mais bien trop éprouvé psychologiquement par le terrible drame familial qu’il a vécu pour participer à la fin de la saison. Quatre mois plus tard, le revoici en basketteur, désireux de prendre part à une aventure collective.

« Ça s’est bouclé relativement vite », raconte Rémi Giuitta. « S’il ne venait que pour se montrer, il aurait peut-être choisi un autre contexte que Fos. Il voulait s’inscrire un minimum dans le temps, je sais qu’il a refusé des piges plus courtes que chez nous. En fonction de l’évolution de la blessure de Nik, on verra comment ça se passe. L’avantage de prendre un joueur d’expérience comme lui, c’est qu’il ne va pas venir avec l’approche que pourrait avoir un jeune en se disant qu’il a trois mois pour se montrer et rebondir. Il n’a plus rien à prouver, si ce n’est à lui-même… Je crois qu’il a été rassuré par l’état d’esprit de l’équipe, il y attache beaucoup d’importance. On a un très bon groupe, avec d’excellentes personnes. À un certain âge, tu as aussi envie d’être bien entouré. »

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Après Ékinox, la Halle Parsemain nouvelle terre d’accueil de Zachery Peacock
(photo : Sébastien Grasset)

Avec un coach tourné vers les vétérans, Fos-Provence a souvent accueilli des joueurs référencés. Celui que vient remplacer Peacock en est d’ailleurs le plus bel exemple : Nik Caner-Medley, ancien meilleur ailier de l’EuroCup, recruté à l’époque de la Pro B. Il y eut aussi des internationaux français en fin de parcours (Tariq Kirksay, Sacha Giffa), un champion NBA (Jarvis Varnado), un ex-meilleur marqueur du championnat de France (Derrick Obasohan)… Mais jamais un MVP, honneur suprême décroché par Zachery Peacock en 2018.

« J’ai un peu l’impression de revivre ce que j’ai vécu avec Nik Caner-Medley il y a un an. Au départ, quand on va les démarcher, ce ne sont pas des joueurs du calibre de Fos-sur-Mer mais tout se passe ensuite bien dès qu’il y a un bon feeling humain. Comme avec Tariq Kirksay à l’époque aussi… Pour moi, ce qui est intéressant aussi, c’est que je l’ai toujours vu comme un joueur de club. Quand tu restes six ans au même endroit, avec tous les accomplissements qu’on connaît… Il a sûrement eu des sollicitations externes mais c’était quelqu’un d’impliqué dans le projet Bourg. Au-delà de sa qualité de joueur, c’est positif de pouvoir compter sur quelqu’un disposant de ses valeurs club. Ça correspond aussi avec ce qu’on veut faire et il va nous aider à franchir un palier. »

Personnage à part, taiseux, presque secret, Zachery Peacock a refusé de répondre à nos questions, préférant « se faire discret et se concentrer sur le basket ». Tout juste a-t-il consenti à glisser dans un sourire qu’il était « content d’être à Fos et impatient de justifier la confiance placée en [lui] ». Avant de s’éclipser dans la nuit de Parsemain, sa grosse valise à la main. Prêt à s’installer pour trois minimum sur les bords de la Méditerranée…

À Fos-sur-Mer,

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