ITW Frédéric Fauthoux : « C’est un échec qu’il faudra assumer »

Frédéric Fauthoux a connu un échec pour sa première campagne à la tête de l’équipe de France
Pour sa première compétition internationale en tant que sélectionneur de l’équipe de France, Frédéric Fauthoux a connu un échec. Malgré les forfaits, les blessés en cours de campagne (Sarr) ou juste avant (Strazel), les Bleus restaient favoris de le huitième de finale contre la Géorgie. Mais les tricolores ont mal démarré la rencontre (7-14), courant après le score face à une sélection qui avait pris confiance.
Malgré plusieurs retours, un bon début de deuxième mi-temps (44-40), le match a fini par échapper aux Français, notamment en raison de leur grande maladresse à 3-points (6/36). Après la rencontre, perdue sur le score de 80 à 70, celui qui est aussi le coach de la JL Bourg ne s’est pas échappé et est revenu devant la presse sur les raisons de cet échec, assumant pleinement sa responsabilité.
Frédéric, quels sont selon vous les gros points qui n’ont pas fonctionné ce dimanche ?
L’entame de match, qui n’était pas en termes d’intensité ce que l’on attendait. C’était la première fois de la compétition où on a laissé autant de pénétrations en début de match. On regardera pourquoi. Il faudra aussi discuter avec les gars. Mais oui, c’est une grosse déception parce qu’on ne s’est pas mis dans l’intensité nécessaire pour faire un match de cette importance-là. A partir du moment où on court derrière le score en permanence, où les Géorgiens ont marqué des tirs de très haut niveau à la fin des 24 secondes, ils étaient en confiance et nous on a jamais réussir à avoir cette confiance là.
On parle de la mauvaise entame de match. Mais est-ce que ça se sentait en avant match ? Il n’y avait rien de particulier à l’échauffement ou plus tôt dans la journée qui pouvait laisser penser que vous démarreriez mal ?
On peut toujours trouver mille raisons. Je ne pense pas. Je pense qu’on a fait ce qui était nécessaire. Je pense que les gars voulaient aussi, mais on n’est pas toujours dans la tête des joueurs. Je pense que ce ne sont pas des mecs qui trichent. On le voit pendant toute la compétition. Je trouve qu’ils ont donné tout ce qu’ils avaient, tout ce qu’il fallait. On s’est accrochés. L’état d’esprit était excellent. Maintenant, le basket, il faut mettre le ballon dans la raquette. Ils ont marqué 80 points en marquant des paniers au buzzer des 24 secondes régulièrement, ou des fautes sur le buzzer des 24 secondes. Nous, les tirs, avant, ouverts, on ne les a pas mis.
« Les gars ont mouillé le maillot »
Comment expliquer cette maladresse à 3-points ?
Il faut aussi poser la question aux joueurs. C’est eux qui tirent. On essaie de les mettre en confiance. On essaie de les rassurer. Je prends aussi ma part de responsabilité. Est-ce que j’aurais dû mettre dans le confort des joueurs ? Il a fallu rééquilibrer l’équipe avant de partir. Après le match d’Athènes, vous l’avez vu. On a toujours été en train de reconstruire au sein du groupe. Tout ça cumulé, c’était peut-être un peu trop dur pour nous tous.
Le manque d’expérience, les forfaits, ce sont deux gros facteurs d’explication sur le résultat final ?
Surtout les forfaits en cours de compétition. Les forfaits qu’on a eu un cour de route nous font mal, on a été obligé de rééquilibrer tout ça, et de hiérarchiser tout ça. Oui, il y a eu un peu de manque d’expérience de la gestion émotionnelle de ces matches-là. Mais je le répète, les gars ont mouillé le maillot, je suis déçu pour nous tous, pour le basket français car forcément, on voulait beaucoup mieux faire. J’espère qu’on se servira de cela pour être meilleur sur les prochaines compétitions.

On connaît les circonstances atténuantes mais quelle est la responsabilité qui est la vôtre dans cet échec ?
D’abord, n’oubliez jamais que les Géorgiens ont fait un gros match, avec des joueurs de très haut niveau. Je pense que la responsabilité du staff est aussi importante que celle des joueurs. Après chaque match, on se pose toujours des questions. Qu’est-ce qu’on peut faire pour évoluer ? J’aurais pu mettre dans le confort certains joueurs beaucoup plus tôt et faire des choix plus forts beaucoup plus tôt. Mais ils ont été fait et sur certains matches ça a bien marché.
A posteriori, n’était-ce pas trop risqué de partir avec seulement quatre intérieurs ?
Je ne pense pas que ce soit là où on ait pêché. Si on regarde la Finlande, la Lituanie, l’Italie, etc., vous en prenez beaucoup d’autres, combien ont-ils d’intérieurs ? Je ne cherche pas d’excuses, vous avez des questions, j’y vais. Je trouve qu’en France, on fait aussi des différences parce qu’on a des joueurs que les autres nations n’ont pas. Et c’est vrai aussi qu’on est très forts quand d’autres joueurs peuvent s’exprimer autour. Quand à un moment donné on ne peut pas les utiliser, on devient une nation comme les autres. Du coup, on est obligé de changer un petit peu ce qu’on a fait depuis quelques temps. On a encore dominé le rebond donc ce n’est pas ça. On ne s’est pas fait enfoncer sur des post-ups, peut-être un peu Shengeila, mais pas plus que ça. Donc le choix était posé, mesuré. Il faut l’admettre, cela reste du sport et il a manqué ce petit brin de chance.

Sur les choix forts que vous évoquiez, pouvez-vous préciser ? Est-ce qu’il s’agissait de changer le cinq majeur à un moment donné ? Est-ce installer une hiérarchie plus précise ?
Le cinq majeur, vous parlez souvent de ça. Il y a mille questions. Il y a eu a moins deux matches où ç’a été un peu facile, on a su gagner avec écart et on a pu tourner. La Géorgie, c’était à la vie à la mort à chaque match, et donc ils ont construit un groupe plus solide que nous dans la difficulté.
« Il y a des joueurs qui ont énormément grandi pendant cet Euro »
Qu’avez-vous ressenti quand le match vous a échappé à la fin ?
A 20-30 secondes de la fin, il y a beaucoup de déception de regrets, plein de choses… Ça fait mal d’être à la tête de cette équipe, (on sait) l’attente, la responsabilité qu’il y a autour de cette équipe, pour tous ceux qui aiment le basket. On pense aux bénévoles, les pros qui aiment le basket, et c’est un échec qu’il faudra assumer.
Un an après la médaille d’argent à Paris, est-ce inquiétant ?
Je ne sais pas. Je ne pense pas, loin de là. On peut regarder l’autre côté de la médaille. Il y a des joueurs qui ont énormément grandi pendant cet Euro, cela donne des enseignements. C’est jamais inintéressant. En début de prépa, j’avais dit : l’expérience ne s’achète pas.
C’est une riche expérience à prendre aussi pour vous votre staff qui vivaient leur première campagne à la tête des Bleus.
Oui, cela vaut aussi pour le staff. Je m’échappe rarement et quand je dis on ou eux, je me mets toujours avec. Tout le monde est déçu, les joueurs les premiers, parce qu’ils donnent beaucoup, s’investissent beaucoup. Mais croyez moi le staff aussi mais peut-être qu’on fera les choses différemment à l’avenir.
A Riga,


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