ITW Lionel Gaudoux, la perf’ d’une vie pour qualifier Chalon en BCL : « Fier d’avoir pu réaliser mon meilleur match en carrière à ce moment-là ! »

Lionel Gaudoux, de la Départementale à la Champions League
Depuis l’aéroport de Sofia, en ce jeudi matin, Lionel Gaudoux rigole quand on le remercie de répondre aussi rapidement. « J’ai du temps de toute façon ! »
Car oui, si la nuit a été courte, la journée s’annonce effectivement interminable pour les Chalonnais. Plus de dix heures de voyage jusqu’en Bourgogne, via une escale à Vienne. Mais les hommes d’Elric Delord ont quitté la Bulgarie avec ce qu’ils étaient venus chercher : un ticket d’accès pour la Champions League, la première Coupe d’Europe du club depuis 2017/18, grâce à une finale de haute volée contre Murcie (96-88).
Un match marqué par la performance majuscule de Lionel Gaudoux, auteur de 23 points à 9/12, 12 rebonds, 5 passes décisives, 4 interceptions, 1 contre et 0 balle perdue en 30 minutes. « Et on peut rajouter son exclusion dans les stats ?! », se marre Matheo Leray, en écho à la deuxième faute technique du capitaine, « coupable » d’avoir chambré l’ex-monégasque Dylan Ennis sur un contre à 15 secondes du buzzer.
Une gourmandise qui lui sera rapidement pardonnée au vu de son abattage dans l’un des matchs les plus importants de sa carrière. Novice en Coupe d’Europe, arrivé en Saône-et-Loire alors que le club végétait en Pro B, l’ancien gardien de but a atteint la barre des 40 d’évaluation pour la première fois à l’échelon professionnel, effaçant des tablettes son ancien record de 36 d’évaluation avec… Pont-de-Chéruy (NM1), lors de la réception du BC Orchies en janvier 2021.
Lionel, content de quitter Samokov après une semaine sur place ?
La semaine était cool mais je ne vous cache pas qu’elle était longue quand même (il rit). On était dans de bonnes dispositions, avec un bel hôtel. Il y avait les 24 équipes dedans et quand on les voyait toutes partir au fur et à mesure, on se rendait compte que ça prenait du temps. Le point positif, c’est qu’on a bien profité avec les gars et ça a rapproché tout le monde. Reste que je suis content de rentrer en France !
Samokov n’est vraiment pas le cadre que l’on imagine pour un tournoi européen. Racontez-nous à quoi ça ressemblait…
C’est une station de ski dans les montagnes bulgares en fait. Il n’y a pas grand-chose à faire. Notre temps libre, on le passait en marchant à côté de l’hôtel, à profiter comme on pouvait. Pour le coup, on n’était pas en centre-ville, avec plein de distractions possibles. Ça nous a réussi. Peut-être que de se retrouver dans un endroit un peu perdu, où il n’y avait pas grand chose à faire, nous a permis de rester concentrés sur notre objectif. C’était peut-être un mal pour un bien.
« On a fêté la qualification tous ensemble
dans la même chambre ! »
Avez-vous quand même pu fêter votre qualification mercredi soir ?
On l’a fêté à notre manière. On est restés à l’hôtel, tous dans la même chambre, à rigoler et jouer. Franchement, c’était cool ! On s’est endormi tard du coup (il rit) mais c’était vraiment sympa. On a pu profiter comme il le fallait, c’est la preuve que le groupe vit bien. Tous ensemble dans une chambre, je vous laisse imaginer comment c’était (il rit).
Vous étiez en mission BCL. Était-ce un vrai objectif pour le club ou simplement un bonus au final ?
Je ne suis pas sûr que le club ait annoncé officiellement vouloir la Champions League. Mais entre nous, joueurs et staff, on partait clairement pour aller se qualifier car franchement, on avait l’équipe pour. On se l’est dit, on ne s’est pas menti, on s’est regardé droit dans les yeux. On y allait pour gagner.

Sur la finale, face à l’UCAM Murcie, vous ne partiez pas forcément favoris mais vous avez pourtant livré un match plein de maîtrise…
Avant le match, tout le monde pronostiquait une victoire de Murcie. On le voyait bien dans les journaux. Mais nos deux premiers matchs, contre Fribourg et le FC Porto, ont permis de créer quelque chose à l’intérieur du groupe, une forme d’alchimie. On s’y attendait mais peut-être pas de cette manière-là. C’était encore plus que ce que l’on espérait. Aujourd’hui, on a vraiment un groupe soudé, ce qui nous a permis de livrer cette performance hier. Sans cela, je ne sais pas si on est capables de le faire. On s’est tous poussé au maximum, dans nos retranchements. Personne n’a cherché à briller plus que l’autre, tout le monde est resté dans son rôle. C’est nous qui leur sommes rentrés dedans en premier, c’est ce que l’on voulait. On a pu voir nos forces ! Très honnêtement, c’était un beau match ! Les très peu de personnes présentes dans la salle ont dû apprécier la rencontre, l’intensité permanente, les gros shoots… On est fiers de ce qu’on a montré sur le terrain !
Qu’est-ce que cela signifie de ramener l’Élan Chalon en Coupe d’Europe sept ans après, et en Champions League surtout ?
Je suis vachement content. Pour moi, c’est une grosse fierté. J’entame ma quatrième saison avec l’Élan, ça fait longtemps que je suis là. Quand je vois que j’arrive de Pro B et que je vais jouer la BCL, c’est une fierté, encore plus d’y parvenir avec le même club. J’avais dit que je voulais disputer une Coupe d’Europe avec Chalon. De savoir que l’on va participer à la plus haute compétition européenne possible pour nous, c’est super pour le club où les gens travaillent énormément dans les bureaux pour nous accompagner vers ces objectifs-là.
« J’ai dit au coach que j’étais prêt pour ce match-là »
Au vu de votre prestation XXL, 40 d’évaluation, cela vous tenait visiblement à cœur…
Pour le coup, oui (il sourit). J’avais un peu discuté avec le coach le matin du match. On a mis quelques petites choses en place et je lui ai clairement dit que j’étais prêt pour cette rencontre-là. Encore une fois, je pense que très peu de personnes auraient imaginé que Lionel Gaudoux soit en Coupe d’Europe aujourd’hui. De voir que j’ai pu le faire avec des gens qui ont confiance en moi, avec un groupe qui m’a aidé à sortir ce genre de performance en me mettant dans de bonnes dispositions, je ne pouvais pas espérer mieux. C’est une grosse fierté d’avoir pu réaliser le meilleur match de ma carrière à ce moment-là.
C’est effectivement votre meilleur match en carrière dans les chiffres. L’est-ce aussi dans les faits ?
Oui. J’en discutais un peu avec les gars. Sur le coup, je ne réalisais pas forcément la performance que j’étais en train de signer. C’est après le match que j’ai entendu les gars me dire que j’avais fait 40 d’évaluation ! C’est là que j’ai réalisé que c’était peut-être vraiment mon meilleur match en carrière. Il faut en profiter mais il faut aussi rester humble, ce n’était que le début de saison et les qualifications. Il y a pas mal de fierté derrière tout ça mais je garde toujours la tête sur les épaules.

Pour vous qui avez clamé publiquement votre envie d’être sélectionné avec les Bleus pour la prochaine fenêtre internationale, cela ne peut pas faire de mal…
C’est vrai que ça peut aider pour mes autres objectifs aussi. Me montrer et exister en Coupe d’Europe, je pense que ce serait le meilleur moyen pour moi d’aller chercher une place en équipe de France pour les fenêtres internationales. Si ça peut se faire, ce serait top !
Maintenant que la qualification est acquise, avez-vous pu prendre connaissance de vos futurs adversaires en Champions League ?
On a regardé, oui. On sait contre qui on va jouer, ce sont des grosses équipes (ALBA Berlin, Nymburk et Sabah BC, ndlr). Visiblement, c’est l’une des poules les plus difficiles du tournoi. On a déjà pas mal parlé entre nous de ce match contre l’ALBA Berlin. J’ai hâte de voir ce qu’on vaut face à ce genre d’équipe. C’est un nouveau challenge mais on a envie d’exister en Champions League maintenant, on ne veut pas juste faire acte de présence.
De nombreux observateurs imaginent l’Élan Chalon en outsider majeur derrière le Top 5 cette saison en Betclic ÉLITE. Cette semaine bulgare tend à prouver que vous avez le potentiel pour réaliser de grandes choses…
On ne se fixe pas de limites. On ne sait pas à quelle place on finira le championnat mais on a envie de montrer qu’on peut exister comme en fin de saison dernière. On avait réalisé quelque chose d’intéressant en Betclic ÉLITE. On part sur la même optique : gagner un maximum de matchs, sans se fixer de limite. On a un groupe capable de répéter les efforts à haute intensité, on espère qu’on réussira à intégrer notre philosophie de jeu dans ce championnat et que ça nous réussira.
Les grands joueurs se montrent dans les grands moments 🤷♂️
La performance XXL du capi hier soir 😤#RougeEtBlanc #BasketballCL pic.twitter.com/aNs3687HiV
— Elan Chalon (@ELANCHALON) September 25, 2025


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