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De Marie-Eve Paget à « MEP », portrait d’une amoureuse du basket sous toutes ses formes

Au sortir d’une année 2024 entièrement consacrée au 3x3, Marie-Eve Paget profite de quelques jours de repos pour replonger dans ses souvenirs. À 29 ans, la Haut-Savoyarde se remémore – sans langue de bois – ses premiers pas dans l’univers professionnel, son ascension avec Basket Landes ainsi que ses nombreuses campagnes sous le maillot bleu, teintées parfois de sourires, parfois d’amertume, toujours d’émotions. Portrait.
De Marie-Eve Paget à « MEP », portrait d’une amoureuse du basket sous toutes ses formes

Marie-Eve Paget a découvert le basket un peu par hasard.

Crédit photo : FIBA

« Le hasard fait bien les choses, je le remercie ». C’est par hasard que Marie-Eve Paget a découvert le basket, alors qu’elle n’était que petite fille. Quelques années plus tard, c’est aussi de façon fortuite qu’elle découvrira le basket 3×3, en tant que jeune femme. La première fois que celle que l’on surnomme désormais « MEP » a touché un ballon de basket, c’était à l’âge de 5 ans, dans sa Haute-Savoie natale. « J’avais beaucoup d’énergie à revendre alors mes parents cherchaient une activité dans laquelle je pouvais me dépenser. J’étais le genre d’enfant qu’il ne fallait pas ramener au supermarché parce que je courais dans les rayons. Quelque part, je pense que mon énergie sur le terrain vient de là », s’esclaffe-t-elle. Très tôt, l’Annécienne se prend de passion pour la balle orange et, à force de travail, se rapproche des toutes meilleures de sa génération. Si elle manque le Pôle France pour une place, elle n’y voit aucune fatalité : « Il n’y a pas qu’un chemin pour réussir. Surtout, les années que j’ai vécu à Challes-les-Eaux, où j’ai pu côtoyer le monde professionnel très tôt, m’ont été bénéfiques ». C’est là-bas que Marie-Eve Paget fait ses premiers pas en Ligue Féminine de Basket, en plus d’être sacrée championne de France Espoirs, lors de la saison 2011-2012.

À la découverte du monde professionnel

À l’été suivant, alors que le club de Challes-les-Eaux est rétrogradé en Nationale 3 pour des problèmes financiers, la jeune meneuse cherche un nouveau point de chute. « J’avais quelques pistes, notamment en LFB. Mais entre-temps, « Rach’ » a signé à Nice, en deuxième division (LF2), et ça a penché dans la balance. » Celui que Marie-Eve Paget surnomme « Rach’ », c’est Rachid Méziane, son entraineur en cadettes qu’elle a retrouvé au centre de formation de Challes. « Il m’a pris sous son aile, m’a énormément appris et bien formée. L’univers que j’allais rejoindre à Nice était totalement différent car c’était le monde professionnel, c’était de la performance, alors le retrouver là-bas m’a amené de la confiance. » Sur la Côte d’Azur, la Haut-Savoyarde se réjouit de son rôle de deuxième meneuse et continue sa progression.

C’est au cours de cette saison complète, ponctuée d’une montée en LFB, que la jeune basketteuse prend ses marques dans un sport alors reconnu à l’international depuis deux ans seulement : le basket 3×3. « L’Open de France avait lieu à Nice cette année-là, et il manquait deux équipes pour constituer le tableau. Alors, la Fédération a demandé à l’équipe locale si elle pouvait fournir des joueuses. » La jeune meneuse se prend au jeu et remporte le tournoi avec ses coéquipières en club. « Ce qu’on proposait était certainement loin d’être du vrai 3×3. Mais c’était sympa, j’avais adoré cette expérience, c’était mixte, moins protocolaire, il y avait de la musique… Alors dès que je pouvais faire un petit tournoi comme ça, je n’hésitais pas. » Cependant, en 2012, l’objectif estival pour MEP est plutôt de renouer avec l’équipe de France jeunes. Un objectif qu’elle atteint, direction le Mondial U19 en Lituanie. « Être prise, c’était déjà une revanche sur l’année d’avant, où je n’avais pas été sélectionnée (l’EuroBasket U18 en Roumanie, où la France est sacrée contre la Russie, ndlr). » Les Bleuettes terminent une campagne mémorable avec l’argent autour du cou, défaites par les États-Unis de Breanna Stewart, Kelsey Plum et A’ja Wilson en finale.

De la saison noire à la génération dorée

« La saison suivante a été la pire de ma vie. On ne faisait que perdre, c’était la première fois que j’étais confrontée à ça. En plus des défaites, il y avait les enjeux financiers, la pression qui s’ensuit… Je n’étais pas protégée pour prendre du recul sur ça et j’ai pris toutes les émotions décuplées en pleine tête. » À Nice pour son deuxième exercice, Marie-Eve Paget connait une première année complète en LFB qu’elle décrit comme « horrible ». Seulement 5 victoires en 26 rencontres de championnat avec le Cavigal pour une joueuse de 19 ans assoiffée de succès. « En parallèle du basket, je suivais une licence STAPS pour devenir professeur d’EPS et préparer mon après-basket. Pendant cette saison si compliquée, aller à la fac, c’était vraiment mon échappatoire », se souvient celle qui a grandi dans une famille dans laquelle « la culture des études est ancrée ». « Je savais toujours que le basket était ma passion, ce qui me permet aujourd’hui encore de vivre tant d’émotions et de rencontrer des gens exceptionnels. Mais j’avais besoin aussi de rencontrer des personnes loin de ça, pour m’apporter une balance. » La jeune femme multiplie les allers-retours à scooter entre l’université et le gymnase, un rythme effréné auquel elle s’est faite sans difficulté mais non sans fatigue.

Quelques années après ses sélections en équipes de France jeunes, Marie-Eve Paget jouera la coupe du Monde 2022 sous le maillot bleu. (Photo : FIBA).

Arrivé l’été, la meneuse tricolore ne compte cependant pas souffler : « J’ai été présélectionnée pour la coupe d’Europe U20 2014 (en Italie, ndlr). Le sélectionneur Jérôme Fournier m’a demandé quels étaient mes objectifs pour la campagne à venir. Quand je lui ai répondu que j’avais envie de reprendre du plaisir à jouer au basket et de ne plus arriver à l’entrainement avec une boule au ventre, il avait été assez choqué. Ce n’était pas le genre de discours que je tenais d’habitude. »

Finalement sélectionnée pour l’EuroBasket U20, Marie-Eve Paget a retrouvé le goût du basket lors d’une fantastique campagne, achevée par un sacre en prolongation contre l’Espagne (47-42). « C’était vraiment génial, un moment magique. D’autant que, plus les années passaient, plus j’avais un rôle important en équipe de France jeunes, c’était une fierté de pouvoir contribuer à ces résultats. On a bouclé une boucle : troisièmes aux championnats d’Europe U16, vice-championnes du monde U19, championnes d’Europe U18 et U20… On s’est autoproclamé génération dorée, je pense qu’on a le droit ».

Premières batailles au sommet

Encore loin de l’univers du 3×3, MEP quitte Nice après trois saisons pour rejoindre Angers, à l’été 2015. « Je prenais un peu mon envol par rapport à Rachid (Méziane) et à ce que je connaissais déjà. Je devais faire mes preuves avec un autre coach, dans un autre contexte, et au sein d’un projet alléchant avec une équipe jeune. » Deux ans fructueux pour l’Annécienne, où elle estime avoir « élevé son niveau de jeu ». Puis en 2017, direction les Flammes Carolo, pour seconder Amel Bouderra. « Même si je n’ai pas beaucoup joué, j’y ai énormément appris. M’entraîner avec Amel au quotidien m’a vraiment apporté, je me suis beaucoup inspirée d’elle. Et comme le jeu de Charleville était très tourné vers la meneuse même à l’entrainement, ça m’a fait passer un cap. » Marie-Eve Paget prend part à ses 14 premières rencontres d’Euroleague avec les Flammes Carolo lors de la saison 2018-2019 : « C’était une chance, d’autant que l’on jouait aussi les premières places du championnat, ce qui n’était pas le cas lors de mes saisons précédentes ». MEP est également appelée en équipe de France A’ où elle continue d’«engranger de l’expérience en jouant des compétitions internationales, et en espérant, à terme, rejoindre l’équipe de France A ».

« Je suis et je serai une Landaise pour toujours ! » 

Le 13 avril 2019, Basket Landes annonce son effectif pour la saison à venir. Marie-Eve Paget fait partie des nouvelles têtes qui défendront les couleurs du club de Mont-de-Marsan. Mais elle est encore loin de se douter où la mènera cette signature. Cinq ans et demi plus tard, le constat est clair : « Je suis et je serai une landaise pour toujours ! Je suis profondément attachée à ce club, il m’a tellement donné, je lui ai tellement donné… Je pense que c’est difficile de comprendre la ferveur de ce club tant qu’on ne la vit pas », raconte la landaise d’adoption. « Et puis, quand je suis arrivée à Basket Landes, je suis arrivée dans un environnement totalement sain où on m’a laissé l’opportunité de m’exprimer. Tout en continuant évidemment à travailler très dur, parce que je suis stakhanoviste et j’ai besoin de ça pour me rassurer et progresser. » Après une première saison écourtée par la pandémie de Covid-19, la meneuse française trouve sa place au cœur d’un effectif relevé. Elle y réalise sa meilleure saison statistique jusqu’alors (7,3 points, 2,1 rebonds et 3,5 passes décisives en 22 minutes de jeu). Collectivement, les Landaises brillent et glanent le premier titre de champion de France du club, en 2021 : « C’était une année très spéciale car on n’avait toujours pas de public après le Covid, c’était une saison faite pour notre équipe avec un Final Four au bout. On est venu mettre de la joie dans un environnement un peu morose. On s’entendait toutes bien dans l’équipe et on est allé chercher ce titre, le premier de l’histoire du club, c’était génial. » La belle histoire aurait pu s’arrêter là, mais elle continuera de s’écrire à plus de 700 kilomètres de Mont-de-Marsan, à l’Arena de Bercy (Paris).

Un doublé historique en coupe de France

« Je pense que cette finale de coupe de France, Basket Landes l’attendait depuis très longtemps, donc le simple fait d’y être était déjà une victoire. » Vainqueur de Lyon en quart puis de Landerneau en demi-finale, Basket Landes accède à sa première finale de coupe de France face à Bourges, le 23 avril 2022. « On est décomplexé parce qu’on arrive en tant qu’outsider », raconte Marie-Eve Paget.

« Cette tribune bleue et blanche, j’en ai des frissons rien que d’y penser »
Marie-Eve Paget, à propos des supporters de Basket Landes ayant fait le déplacement pour la finale de la coupe de France 2022, à Bercy.
Avec Basket Landes, Marie-Eve Paget a remporté le championnat de France LFB et deux coupes de France. (Photo : Olivier Martin)

« À partir du moment où on s’est qualifié, les gens ne nous parlaient que de ça, c’était le plus important à leurs yeux. Ils avaient hâte de vivre l’expérience de Bercy. » Le jour J, près de 1500 Landais ont fait le déplacement pour encourager leurs joueuses : « Quand on est entré pour l’échauffement et qu’on s’est tourné vers cette tribune bleue et blanche… (elle marque une pause) C’était tellement impressionnant, j’en ai des frissons rien que d’y penser », se souvient la meneuse. Au terme d’un match haletant achevé en double prolongation (91-88), Basket Landes remporte sa première coupe de France. « On était vraiment dans l’euphorie car on écrit une fois de plus l’histoire du club. On a vécu cette campagne intensément et on a fini en apothéose. On a fait la fête tout le week-end, parce qu’en plus on a la culture de la fête dans la région, le retour en train a été épique… De sacrés souvenirs ! »

La saison suivante, malgré un début de championnat compliqué, rebelote pour la désormais capitaine de Basket Landes et ses coéquipières. « Cette fois, les supporters nous parlaient de Bercy depuis le début de l’année, sans même savoir si on allait se maintenir en LFB. » Le club basé à Mont-de-Marsan atteint à nouveau la finale, face à Lyon. « On les avait battues au buzzer, en championnat, trois jours avant. Je me suis dit qu’elles allaient arriver avec un esprit de revanche, qu’elles allaient vouloir nous tuer. Mais finalement on a réussi à tout de suite les prendre à la gorge et on a fait ce qu’il fallait pour s’offrir cette deuxième coupe de France. Plus qu’à kiffer et à partager ça avec le public ! » Des moments gravés pour la Haut-Savoyarde qui, en tant que capitaine, a pu soulever le trophée lors de la cérémonie. « Je voulais encore que ce soit Caps’ (Céline Dumerc) qui le porte parce que c’était sa dernière année. Mais elle m’a dit : ‘Non, non, c’est toi la capitaine’. Elle a tellement soulevé cette coupe, je pense qu’elle s’est dit : ‘on va voir comment la p’tite se débrouille.’ »

Souvenirs de la joueuse la plus titrée du 3×3 français

Outre le 5×5, Marie-Eve Paget brille depuis de nombreuses années en basket 3×3. Ses huit médailles internationales et ses succès sur le World Tour font d’elle la joueuse la plus titrée du 3×3 français. Parmi les podiums décrochés avec l’équipe de France, elle compile deux titres de championne d’Europe (2018, 2019) et un sacre de championne du monde (2022). « Toutes ces campagnes sont très importantes pour moi. En 2018, on découvrait le 3×3, on était avec les garçons dans un lieu insolite (au Cirque d’Hiver de Bucarest, en Roumanie). En plus, c’était mon premier titre senior et on l’avait fait avec la manière en dominant le tournoi (avec une victoire finale 21-5 face aux Pays-Bas, ndlr). En 2022, aux mondiaux, je ne m’attendais pas à ce qu’on fasse ce résultat. Évidemment, on y va pour performer, mais à aucun moment je me dis qu’on va finir championnes du monde, parce qu’on est sur un nouveau cycle. Quand on gagne, on se dit ‘Waouh ! Qu’est-ce qu’on vient de faire ?!’ Gagner le Canada en finale, sortir la Chine et l’Espagne avant dans des matchs couperets, c’était fou. Et on a pu partager ça aussi avec les garçons qui ont remporté le bronze après un match épique (18-17 contre la Belgique en petite finale, ndlr). Forcément ça a une saveur particulière, tout le monde ne peut pas dire ‘Je suis championne du monde’. »

Une année consacrée au 3×3, « la meilleure façon de préparer les JO »

Fin novembre 2023, Marie-Eve Paget fait partie des huit joueuses débauchées par la Fédération française de basketball pour rejoindre l’équipe de La Plagne AuRA 3×3, créée pour préparer les Jeux Olympiques de Paris 2024. « Je pense que c’était la meilleure façon de préparer les JO. Ce projet et les moyens alloués nous ont vraiment permis de passer des caps, tant individuellement que collectivement, et je reste persuadée qu’on a un meilleur groupe France, malgré les hauts et les bas », livre-t-elle. Sélectionnée pour les Jeux en compagnie d’Hortense Limouzin, Laetitia Guapo et Myriam Djekoundade, la meneuse a bien à cœur de monter sur un podium olympique pour la première fois, après une amère quatrième place à Tokyo concédée contre la Chine (14-16).

« Un échec que l’on va devoir porter le reste de notre vie. »
Marie-Eve Paget, à propos de la défaite en poule de l’équipe de France aux 3×3 aux JO 2024.

À l’aube du tournoi, les Bleues font partie des favorites, devant leur public. Mais le rêve olympique s’arrête brusquement en phase de poule, les Françaises terminant dernières avec seulement deux victoires (contre l’Azerbaïdjan et l’Australie). « À l’heure actuelle, il est difficile d’avoir une réponse précise sur ce qu’il nous a manqué », déclare MEP. « Peut-être que le fait de ne pas être passées par un TQO et donc de ne pas avoir eu de pression toute l’année a joué. Il y avait aussi beaucoup d’attentes placées sur nos épaules parce qu’on était venu pour être championnes olympiques, peut-être que l’on a subi ça inconsciemment. On n’a pas réussi à vraiment s’installer dans le jeu… On l’a fait avec parcimonie, je pense qu’on est tout de même monté en puissance lors du tournoi. Mais rien n’est tombé de notre côté. Ce n’est qu’un début de réponse, il faudrait creuser un peu plus. Ce qui est sûr, c’est que c’est très douloureux. Les Jeux à la maison, c’est quelque chose qui n’arrivera plus jamais. C’est un échec que l’on va devoir porter le reste de notre vie », raconte-t-elle d’une voix tremblante, envahie par les émotions encore vives. Lorsqu’on lui demande si elle pense déjà aux JO de 2028, elle répond : « Paris 2024, c’était l’échéance de ma vie. Évidemment je vais repartir vers une olympiade et Los Angeles sera l’objectif final. Je suis déterminée à y aller mais quatre ans, c’est long, on ne sait pas ce qui peut se passer. Et puis, je vais avoir 30 ans… Dans tous les cas, Los Angeles est mon prochain objectif sur le long terme. »

Retrouver le sourire

Durement touchée mais pas coulée, Marie-Eve Paget a réendossé le maillot bleu moins d’un mois après les JO pour disputer les deux dernières compétitions de l’été : la coupe d’Europe, à Vienne (Autriche), et la finale des Women’s Series – le World Tour 3×3 féminin – à Hangzhou (Chine). « Après les Jeux, je n’avais pas la force de me dire que je devais ramener une médaille ou que je devais performer. Je ne vais pas à la guerre pour la perdre, mais c’était trop dur de fixer un objectif. Parce que je ne m’en étais mis un pour Paris 2024 et qu’il n’a pas été atteint. Je ne voulais pas me prendre la tête et juste kiffer. » Cheffe d’orchestre d’une équipe de France jeune et largement remaniée (Brochant, Droguet, Milapie), MEP a guidé les siennes jusqu’à la médaille d’argent à la coupe d’Europe, avant de remporter la finale des Women’s Series avec ses coéquipières de La Plagne (Limouzin, Mané, Ngo Ndjock) deux semaines plus tard.

«  Le 3×3, je l’aime autant que je le déteste !  »

Marie-Eve Paget
Au terme d’un été 2024 riche en émotions, Marie-Eve Paget et ses coéquipières de l’équipe de France ont triomphé lors de la finale des Women’s Series, à Hangzhou (Photo : FIBA).

« Ce n’était pas facile de reprendre mais j’ai passé une super fin d’été, qui va forcément m’aider à avancer dans mon deuil des Jeux. C’étaient mes deux dernières compétitions après un an consacré au 3×3, il était important pour moi de participer et de me donner pour ce maillot bleu. En fait, le 3×3… Je l’aime autant que je le déteste, ce sport à la con ! Donc non, c’est toujours un plaisir de jouer. » Un amour du 3×3 aux multiples facettes que la Haut-Savoyarde revendique pleinement : « Tout peut aller très vite, il n’y a pas d’ultra domination et c’est ça qui fait la beauté de notre sport. Et puis, il y a une bonne ambiance, c’est vraiment un microcosme où on se connait et où il y a beaucoup de respect entre les joueuses, même si on ne se fait pas de cadeau sur le terrain. On est tous dans une aventure qui nous dépasse, et le fait d’avoir la chance de pouvoir voyager, de découvrir d’autres cultures, de rencontrer d’autres personnes… C’est ultra riche pour ma vie, pour moi en tant que femme. Quand j’étais petite, je voyais ma vie à Annecy. Mais je me rends compte aujourd’hui qu’être vagabond est quelque chose qui me plait, qui me nourrit. Peut-être que plus tard on se souviendra des performances. En réalité, ce qui restera, ce sont les souvenirs et ce que j’aurais appris de toutes les personnes qui auront croisé mon chemin dans cette aventure. »

Avant un retour en 3×3, l’avenir s’écrira d’abord en 5×5 pour MEP, elle qui trouve son équilibre entre les deux disciplines. « J’ai besoin de combiner les deux. Je me suis vraiment rendu compte de la dimension du 5×5 lors de la coupe du Monde, à Sydney (Australie), en 2022. Honorer ces sélections, dans la continuité des équipes de France jeunes, c’était un rêve d’enfant, et j’ai adoré mon aventure. » À 29 ans, l’Annécienne appréhende tout de même un futur plus lointain : « Le basket, ça a été toute ma vie et ce sera toujours toute ma vie… Me dire qu’un jour, je ne pourrai plus jouer, ça me fait peur. » De quoi la guider vers le coaching à la fin de sa carrière ? « Ça peut être une option, j’ai passé mes diplômes d’entraineur. Aujourd’hui, en tant que joueuse, j’ai tout ce qu’il me faut en termes d’ambition, de détermination, d’émotions. Je me laisse le temps de choisir en temps voulu pour m’épanouir dans ce que je fais. » D’ici-là, ce ne sont ni la volonté, ni l’amour du jeu qui éloigneront Marie-Eve Paget des parquets de 5×5 et des demi-terrains de 3×3.

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yo1935
"ça a penché dans la balance. » ca a pesé dans la balance ou fait pencher la balance.
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