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Les meilleures anecdotes des 10 ans de Catch & Shoot / BeBasket : Perdu dans le centre d’entraînement du Real Madrid (9/10)

Le basket français étant un milieu restreint, il convient de souligner (et de les en remercier pour cela !) l’accessibilité et la disponibilité de tous les acteurs. Très rares sont les interviews qui nous ont été refusées, et nous n’avons presque jamais eu de restriction quant à la durée d’un entretien, ou les sujets abordés lors de celui-ci.

Toutefois, lorsque l’on sollicite une interview auprès du Real Madrid, on peut s’attendre à ce que le club pose certaines conditions. Ce fut le cas lors d’une demande concernant Fabien Causeur, avec un cadre bien précis imposé par la cellule presse de l’équipe madrilène. Mais là n’était pas le souci. Un inexplicable problème d’orientation a bien failli tout faire capoter à la dernière minute.

À lire ci-dessous, l’envers du décor de cet entretien publié le 14 novembre 2017

« Le week-end du 11 novembre 2017, je suis parti rendre visite à un ami espagnol pendant quatre jours à Madrid. Le hasard (ou pas ?) faisant bien les choses, le calendrier basket offrait un alléchant Real Madrid – FC Barcelone en Liga Endesa. Le contexte était particulier avec une situation politique tendue, que l’on remarquait notamment avec tous ces drapeaux espagnols qui fleurissaient de partout aux fenêtres en réponse aux velleités d’indépendance de la Catalogne. Le Clasico était l’évènement sportif du week-end dans le pays,  avec la seule concurrence du match amical de foot disputé le samedi soir à Malaga entre l’Espagne et le Costa Rica. De plus, au Real Madrid, tous les yeux sont tournés vers le prodige Luka Doncic qui avait ébloui le continent moins de deux mois auparavant en remportant l’EuroBasket avec la Slovénie… Résultat, il y avait cinq fois plus de journalistes qu’à l’accoutumée.

En plus de pouvoir assister à la rencontre, je demande l’autorisation à la cellule presse du Real Madrid de pouvoir interviewer Fabien Causeur, nouvellement arrivé chez les Merengues en provenance de Bamberg. Bien que le timing ne soit pas idéal avec la perspective d’une rencontre aussi importante le lendemain, le Real accepte ma demande. À une seule condition : rendez-vous à 10h30 dans la salle d’entraînement, pour 10 minutes d’entretien, pas une de plus.

La Ciudad Real Madrid est située dans le quartier de Valdebebas, à une quinzaine de kilomètres au Nord-Est du centre-ville. Mon ami vit dans le quartier multiculturel de Lavapies, en plein cœur de Madrid. À l’époque, j’ai un vieux téléphone et je n’ai pas accès à Internet à l’étranger. Du coup, je prends mes dispositions, je prépare l’itinéraire au préalable. Le samedi matin, je prends le train de la gare d’Atocha une bonne heure en avance et 30 minutes plus tard, le C1 me dépose à la station de Valdebebas. Je suis plutôt dans les temps et Google Maps m’indiquait seulement dix minutes de marche pour rejoindre l’entrée de la Ciudad Real Madrid, située selon l’application juste à côté de la salle de basket.


Quatre terrains comme celui-ci au sein du « Pabellon » de la Ciudad Real Madrid
(photo : Alexandre Lacoste)

Sauf que problème, une fois arrivé à proximité de la salle que l’on aperçoit depuis la route derrière de grands grillages, je me rends vite compris qu’il n’y a aucun chemin d’accès à proximité. Alors je continue à faire le tour du complexe mais celui-ci est immense  : plus de 150 hectares dédiés aux sections foot et basket du géant madrilène. L’heure tourne, j’ai la deadline de 10h30 en tête, toujours aucune entrée en vue et pas de connexion Internet, je le rappelle. Je marche de plus en plus vite, je ne sais pas trop ce qui se passe mais je me retrouve de l’autre côté de l’autoroute, sur le site de l’IFEMA Madrid (le parc des expositions de la capitale qui héberge actuellement un hôpital de campagne destiné à lutter contre le Coronavirus, trois mois après avoir accueilli la COP 25) à demander mon chemin à des vigiles. Avec deux résultats : soit ils ne savent pas où se trouve la Ciudad Real Madrid, soit ils ne parlent pas anglais et ce n’était pas avec mon Espagnol LV2 au collège que j’allais pouvoir me faire comprendre… Entre-temps, j’ai l’attaché de presse au téléphone qui, évidemment, s’agace quand je lui dis que je ne trouve pas l’entrée. Je tente de lui décrire l’endroit où je suis, il ne voit pas et me répète juste de commander un Uber. Compliqué sans Internet ! Et il n’y a aucun taxi à proximité… Il me dit que Fabien Causeur m’attend d’ores et déjà à la salle, qu’il peut le faire patienter jusqu’à 10h45 grand maximum car l’entraînement est à 11h. Autant dire que c’est presque la panique. Je me revois en train de pratiquement courir sur le pont de l’autoroute. En préparant cet article, j’ai fouillé dans mes SMS et j’ai trouvé ce message daté de 10h36 : « I don’t think I can be there before 10h45, I guess we just cancel the interview. » En français, je ne pourrais pas arriver avant 10h45, j’imagine qu’il faut annuler l’entretien.


Rien n’a changé sur Google Maps : toujours le mauvais accès indiqué,
le véritable se situe en dessous du stade Alfredo Di Stefano, au niveau du rond-point

Et puis, miracle, je ne me souviens plus trop comment mais je trouve enfin l’entrée du centre d’entraînement, je préviens vite l’attaché de presse, le garde de l’entrée m’indique le chemin de la salle d’entraînement et j’arrive devant la porte où m’attend l’employé du Real, le regard lourd de reproches. Je me confonds ensuite en excuses pour mon retard devant Fabien Causeur qui m’attendait en shootant, lui semble assez compréhensif. Le Real Madrid m’avait promis 10 minutes d’interview à partir de 10h30, le dictaphone s’enclenche à 10h48 pour 10 minutes et 5 secondes. 10 minutes chrono pour synthétiser cette formidable ascension de Plouzané jusqu’au Real Madrid, c’est très court et je m’étais initialement dit qu’il serait peut-être possible de gratter 5 minutes supplémentaires, histoire d’aborder quelques autres sujets. Là, je sais qu’il n’y a même pas moyen. L’essentiel est assuré mais avec du recul, cela parait tellement idiot de tourner en rond comme cela pour trouver l’entrée. Tellement idiot que ça valait le coup d’enfin l’écrire pour ne plus être le seul à se trouver ridicule.


Six mois plus tard, Fabien Causeur allait devenir le héros de la finale de l’EuroLeague à Belgrade
(photo : Alexandre Lacoste)

Dans l’attente du quart d’heure d’entraînement ouvert aux médias, j’aurais une discussion plus détendue avec l’attaché de presse qui admettra que les indications sont difficilement compréhensibles pour les néophytes mais que ce n’est que parce que je suis venu de France qu’il a maintenu le rendez-vous avec Fabien Causeur. Malheureusement, Pablo Laso n’accordera aux journalistes que le loisir d’observer une séance de petits tirs avec la planche (cf, photo de une). Rien de bien instructif, donc.h Puis le lendemain, une vraie victoire : je trouve l’entrée de la salle du premier coup ! Du coup, tout se déroulera ensuite sans aucune anicroche : le match où le FC Barcelone s’impose grâce à un Thomas Heurtel décisif (84-80), le débrief avec les trois Frenchies du Barça (Heurtel, Moerman, Séraphin) dans le vestiaire juste après la rencontre. Puis 200 mètres aux côtés de Luka Doncic et de sa mère pour regagner la sortie du WiZink Center. L’essentiel était ailleurs, j’ai retenu la leçon : trois mois après, au moment d’interviewer Kim Tillie à proximité de son domicile grec de la banlieue huppée d’Athènes à Glyfada, j’y suis allé en taxi… »

 
Ici interrogé par la télévision slovène, Luka Doncic était évidemment le joueur le plus sollicité après la rencontre
(photo : Alexandre Lacoste)

Les meilleures anecdotes des 10 ans de Catch & Shoot / BeBasket :

À lire demain : Les photographes (10/10)

 

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