Élie Okobo, le meneur qu’il faut pour les Bleus ? « Il essaie de tout organiser sur le terrain »

Elie Okobo a livré contre la Pologne ce qui est peut-être son meilleur match en carrière en équipe de France, dans un rôle de véritable meneur
Après un début d’EuroBasket frustrant, Élie Okobo (1,91 m, 27 ans) a signé mardi soir à Katowice sa prestation la plus aboutie en Bleu. Meneur gestionnaire et scoreur décisif, il a compilé 14 points et 10 passes décisives (pour une seule balle perdue en toute fin de match) lors de la victoire de l’équipe de France face à la Pologne (83-76). Signe de son impact positif, l’enfant des JSA Bordeaux a par ailleurs terminé avec le meilleur +/- de l’équipe (+13), loin devant Jaylen Hoard (+8).
Un rôle plus clair, une confiance retrouvée
Cantonné jusqu’ici à un rôle plus secondaire dans la mise en place du jeu, Elie Okobo a cette fois eu les clés de l’attaque tricolore. Utilisé en sixième homme mais laissé sur le parquet tout au long de la deuxième mi-temps, il a contrôlé le tempo, parfaitement alimenté Guerschon Yabusele (36 points) et défendu fort sur son coéquipier monégasque Jordan Loyd.
Après la rencontre, il a expliqué son état d’esprit : « Je suis satisfait de l’équipe, de ce qu’on a pu proposer ce soir. On a mis beaucoup plus d’intensité. […] Je suis content d’avoir participé de cette manière-là à cette victoire. » Plus à l’aise dans son rôle de meneur, il a apprécié de pouvoir « prendre le contrôle, jouer avec confiance » et « trouver Guerschon et aussi les intérieurs ».
Des choix décisifs dans le money-time
Si tout n’a pas été parfait (« La dernière balle perdue a été très vilaine », a-t-il reconnu), Okobo a assumé ses responsabilités dans le money-time. « Je me sentais toujours en confiance pour prendre ces tirs. Ce step-back, je le travaille depuis que je suis tout jeune. Je l’ai pris avec confiance, c’est rentré. »
ELIE "CLUTH" OKOBO DID IT AGAIN 🗡️#EuroBasket x @FRABasketball pic.twitter.com/GFWURuwdZf
— FIBA EuroBasket (@EuroBasket) September 2, 2025
Défensivement, il a aussi tenu son duel face à Loyd : « On se chambre tous les jours aux entraînements à Monaco. […] J’ai essayé de lui rendre la tâche difficile. Même s’il a mis 18 points, je pense que ça a été 18 points plus compliqués que ses 28 ou 32 des autres jours. »
Avec Fauthoux, la discussion puis le repositionnement
Le sélectionneur Frédéric Fauthoux, qui le connaît depuis ses jeunes années à l’Élan Béarnais, a confirmé ce repositionnement plus marqué au poste 1 : « C’était prévu depuis la blessure de Matthew (Strazel). On a deux vrais meneurs de jeu, Sylvain (Francisco) et Théo (Maledon). »
Si les deux hommes ont conservé une très bonne relation depuis qu’ils se sont croisés à l’EBPLO, Elie Okobo n’avait pas caché au sélectionneur sa frustration quant à son utilisation, plus au poste 2, sur la préparation et le début du tournoi. De plus en plus efficace en tant que meneur à Monaco, avec Mike James et Matthew Strazel dans un registre de scoreur / deuxième créateur, le Bordelais espérait tenir un rôle similaire sur l’Euro pour exprimer l’étendue de son basket. Mais parfois contraint par les annonces de système de Théo Maledon et Sylvain Francisco, pour eux mêmes ou d’autres joueurs, il n’avait pas eu jusqu’ici le rayonnement attendu, hormis lors d’un passage éclair contre Israël en deuxième mi-temps dimanche. Un match raté par l’ensemble de l’équipe qui a peut-être changé la donne, et contribué à ce repositionnement bénéfique. Du moins face à la Pologne, déjà.

Soutien du vestiaire
Ses coéquipiers n’ont pas manqué de souligner son impact. Jaylen Hoard a apprécié ses choix : « Il a été fort dans ses décisions de pick and roll, même avec moi, sur les short-rolls, les choses comme ça, il m’a donné plein de paniers faciles. Et il joue de mieux en mieux chaque match. »
Le capitaine Guerschon Yabusele a aussi mis en avant son rôle moteur : « Là on a eu un Elie des grands jours. Forcément, il a mis des shoots super importants, il a ramené le rythme, il défendait, il essaie vraiment de parler, de vraiment être sûr de tout organiser sur le terrain. […] Aujourd’hui, il a été incroyable. Forcément, sa performance a été super importante pour nous. »
Un déclic attendu ?
En préparation, Elie Okobo confiait vouloir « enfin être lui-même » en équipe de France, ce qui n’avait pas pu être le cas lors des précédentes campagnes (Euro 2022, Mondial 2023 et prépa des JO 2024), sous les ordres de Vincent Collet. Face à la Pologne, ce souhait s’est concrétisé. Plus serein, plus posé, il a montré qu’il pouvait être à la fois un gestionnaire et un scoreur. Pour les Bleus, c’est peut-être le signe que leur meneur a trouvé la formule au meilleur moment.
A Katowice,


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