« Il n’y a plus ce truc de #BeatSpain » : Un France – Espagne en demi-finale, est-ce toujours particulier ?

Un énième France – Espagne pour les taulières Ayayi et Torrens : rendez-vous à 16h30 sur TMC pour une place en finale de l’Euro !
C’est long quatre ans. Une éternité, même, lorsqu’il s’agit de fouiller dans notre mémoire pour retrouver le dernier France – Espagne chez les filles. Et (pour une fois) c’est un bon souvenir : un quart de finale olympique, remporté 67-64 en 2021, avec seulement deux survivantes de Saitama présentes au Pirée, Valériane Ayayi et Iliana Rupert.
Un bilan en faveur de l’Espagne
Sont-ce ces vieux démons japonais qui font dire à Alba Torrens que « la France et l’Espagne ont joué tellement de matchs, certains gagnés (par la Roja), d’autres perdus » ? Car excepté cette parenthèse tokyoïte, le ratio penche considérablement en faveur des Ibériques (8v-4d en compétitions officielles), souvent transformées en bourreaux des Bleues. Sur les cinq finales européennes perdues d’affilée par les tricolores, trois l’ont été face à l’Espagne : Prague 2017 (55-71), Belgrade 2019 (66-86) et la plus cruelle d’entre toutes, Orchies 2013 (69-70), devant une salle entièrement acquise à leur cause.

« On connait l’Espagne, cela donne des matchs épiques dans tous les sports. Les deux nations se challengent sur beaucoup d’aspects », appuie Jean-Aimé Toupane. « Je pense que cette rivalité nous a mutuellement fait progresser. Cela a été positif pour le basket féminin, ça a toujours des belles rencontres à jouer face à la France », ajoute l’éternelle Alba Torrens.
« On veut gagner contre tout le monde,
mais encore plus contre l’Espagne ! »
Mais y-a-t-il toujours une rivalité justement ? Pour l’une des benjamines du groupe bleu, Pauline Astier, c’est plutôt oui. Interrogée sur la dimension de cette demi-finale dans sa carrière, elle met spontanément en avant le côté symbolique de l’affrontement. « On a hâte de jouer, d’autant plus que c’est un France – Espagne. On sait que c’est une affiche assez emblématique. Il y a toujours eu cette rivalité chez les jeunes ou chez les A avec les récentes finales. On veut évidemment gagner contre tout le monde, mais encore plus contre l’Espagne. »
Mais paradoxalement, c’est moins le cas pour les plus anciennes. « Je ne pense plus au passé », souffle Alba Torrens. « C’est une nouvelle compétition, une nouvelle équipe pour la France, une nouvelle équipe pour nous. J’essaye simplement d’être dans le moment présent. »

« En jeunes, on sentait vraiment cette animosité »
Présente lors des trois désillusions vécues face à la Roja en finale d’un EuroBasket, Valériane Ayayi dédramatise également complètement la portée d’un France – Espagne. « Il y a un moment où les France – Espagne, c’était vraiment quelque chose. Mais plus maintenant. On en parlait avec les filles, on a toutes joué des France – Espagne en jeunes, où on sentait vraiment cette animosité. Là, ça fait un moment déjà qu’on ne les a pas jouées. Les joueuses ont changé, les mentalités aussi. Forcément, on sait que c’est un classique et qu’on sait que les France – Espagne sont toujours un peu chauds. Mais il n’y a plus ce truc en plus où l’on se disait vraiment : « Ah ouais, là, c’est LE match, beat Spain et machin. »
Plutôt non, donc, pour une équipe simplement concentrée sur sa quête d’or, « peu importe l’identité » de l’adversaire. « On sait où on veut aller. Que ce soit l’Espagne ou quelqu’un d’autre, ça ne change finalement pas grand chose », jure Valériane Ayayi. Même si face à l’Espagne plus que quiconque, il pourrait suffire d’une simple étincelle pour rallumer la braise…








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