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ITW Maxence Lemoine : « Je ne sais pas si je reviendrai à la SIG la saison prochaine »

Alors que Maxence Lemoine entame sa saison d'ÉLITE 2 ce vendredi à Rouen, le nouvel arrière du Stade Rochelais (prêté par la SIG Strasbourg) nous a accordé un long entretien.
ITW Maxence Lemoine : « Je ne sais pas si je reviendrai à la SIG la saison prochaine »

Lemoine, un vrai leader du banc, voire de l’équipe cette saison ?

Crédit photo : Stade Rochelais Basket

Après son interview commune avec Yannis Allard pour parler de leur forte aventure à l’Euro U18, Maxence Lemoine (1,88 m, 18 ans), décidément bavard, a accepté une autre interview individuelle. Le but, parler de sa saison à venir en prêt du côté de La Rochelle, qui pourrait être une vraie rampe de lancement pour lui. Élu dans le 5 majeur de l’Euro U18, le combo-guard gaucher doté de vraies qualités offensives n’a pas eu les garanties nécessaires de la part du nouveau coach strasbourgeois Janis Gailitis, pour continuer à Strasbourg en 2025-2026.

L’Isérois va davantage avoir le champ libre du côté du Stade Rochelais, qui lui réserve un rôle important pour qu’il puisse exprimer sa panoplie offensive. Lors des cinq matchs de pré-saison, il est d’ailleurs le meilleur marqueur de l’équipe avec 11,2 points, en plus de ses 3,2 passes décisives de moyenne.

Maxence, comment se passent tes premières semaines à La Rochelle ? Tu es bien installé, tu te familiarises avec cette belle ville ?

C’est sûr qu’on est dans une belle ville ici. Le cadre est sympa. C’est plus petit que Strasbourg forcément, mais c’est tout aussi bien. Personnellement, je suis arrivé directement après l’équipe de France, le 4 août, au lendemain de la défaite. Je me suis directement installé dans mon appartement, j’en ai un très beau pour moi tout seul, je suis très très bien. Plus les semaines passent, plus je m’intègre dans le collectif, et en dehors du terrain on a un bon groupe avec les gars. On va devoir traduire ça dès vendredi pour le premier match à Rouen. Donc voilà, une bonne intégration, je me sens bien, je prends mes marques dans la ville.

Tu as un vétéran attitré pour t’intégrer ?

Il y en a plusieurs. Au tout début quand je suis arrivé, j’étais plus avec Jérôme [Sanchez] parce qu’il m’amenait un peu partout en voiture [sourires]. C’est un peu lui le vétéran attitré. Il est très marrant, très drôle, mais il sait aussi être sérieux sur le terrain. Gaëtan [Clerc] aussi est là sur le terrain pour me donner des bons mots vu que c’est le capitaine. Les deux sont incroyables. Après il y a Lucas [Hergott] qui est entre les deux, ni vétéran ni jeune.

« Il ne faut pas que je dépasse les limites
mais je vais pouvoir jouer mon jeu »

Es-tu satisfait de votre pré-saison, peut-être pas collectivement [1 victoire pour 4 défaites], mais individuellement ?

Collectivement il y a eu quelques défaites, mais rien de grave. On perd de 2 points à Nantes, de 2 points contre Poitiers… Peut-être que contre Caen on prend un peu cher [-18], mais ça reste de la pré-saison. On fait des ajustements, on essaye de trouver des formations qui marchent. On ne s’inquiète pas pour le bilan. On s’entraîne très très bien, il y a beaucoup d’intensité, on court beaucoup. On verra vendredi ce que ça va donner sur le premier match de championnat, mais je suis sûr qu’on va produire de très bonnes choses, du bon basket. C’est un premier déplacement, ça ne va pas être évident. On a hâte de retrouver Gaston Neveur la semaine prochaine, on va jouer trois fois à domicile, on espère trois victoires.

Après individuellement, j’ai eu des très bons matchs, des moins bons matchs, d’autres corrects… J’essaye de m’ajuster dans ce collectif. Après la réussite ce n’est pas grave, ce n’est que de la pré-saison, ça va ça vient. C’est à moi de monter en puissance au fur et à mesure, de jauger sur les premières journées puis de monter en flèche pendant la saison. J’ai vraiment hâte. Mais j’essaye de ne pas être trop excité, trop d’adrénaline ce n’est pas bon non plus. Il faut un peu de sérénité.

Lemoine est aussi un excellent dribbleur (photo : Stade Rochelais Basket)

Comment t’adaptes-tu à ce nouveau contexte sportif ? En équipe de France U18 tu étais leader offensif, en Espoirs l’année dernière aussi, et là tu vas être le petit jeune qui va devoir faire ses preuves en sortie de banc ?

C’était une année très enrichissante pour moi, en termes de responsabilités offensives. Quand on était dans des moments compliqués, on se reposait sur moi pour marquer des points, que ce soit en Espoirs ou avec l’équipe de France U18. J’arrive dans une nouvelle équipe, mais Germain [Castano, le coach] me laisse vraiment de la liberté offensive. C’est super pour moi. Bien sûr qu’il y a un cadre, il ne faut pas que je dépasse les limites, mais franchement je vais pouvoir jouer mon jeu ici. Être créateur pour les autres, et pour moi. L’année dernière, je termine deuxième meilleur passeur du championnat Espoirs, donc je sais aussi créer pour les autres. Ça va être à moi de trouver l’équilibre. Avec Germain, on arrive à mettre des curseurs sur ça. Avec la SIG, j’ai aussi joué avec les pros, mais c’était pour apporter de l’énergie, défendre dur et prendre les tirs ouverts. Là, j’aurais un nouveau rôle.

« Je pensais que j’allais rester à la SIG »

Pourquoi ce choix de La Rochelle, et de l’ÉLITE 2 ? Comment ça s’est fait ?

À la base avec mon agent, on pensait que j’allais rester à la SIG. Après, la prolongation de Jean-Baptiste Maille en meneur back-up (Maille était, en réalité, sous contrat jusqu’en 2026, ndlr) a fait que j’allais avoir presque le même rôle que cette année (2,7 points en 8 minutes de moyenne), Nicola Alberani [directeur sportif] me l’avait dit. Ils voulaient que je reste, mais ne pouvaient pas me donner un meilleur rôle. Du coup, forcément, le mieux pour eux était de me prêter. Il y a eu quelques équipes de Betclic ÉLITE intéressées, mais elles avaient trop d’incertitudes vu que je n’ai quasiment pas joué la deuxième partie de saison, je n’avais quasiment aucune minute. Donc ces clubs n’allaient pas payer un buy-out pour ça. Après, je me suis dirigé vers la Pro B, avec plusieurs équipes intéressées, mais le Stade Rochelais est celle qui m’a contacté en premier et m’a montré le meilleur projet. Franchement, je ne suis vraiment pas déçu d’arriver ici cet été. Je pense que, personnellement, je vais pouvoir produire mon basket à moi, et que collectivement on va faire une bonne saison.

Tu as eu des offres à l’étranger, en NCAA peut-être ?

[Lucas Hergott, qui passe derrière en riant] : Vas-y, dis-lui combien t’as refusé pour venir ici !

Maxence Lemoine : Oui j’avais des très très bonnes offres là-bas, avec beaucoup d’argent comme Lucas dit [rires]. Mais si je vois un peu plus loin pour moi, par rapport peut-être à la Draft NBA ou l’EuroLeague, le mieux était de rester encore une année en France. On verra si je reviendrai à la SIG après je ne sais pas, c’est encore trop tôt. Mais oui j’avais beaucoup d’offres en Pro B (ELITE 2), en NCAA, à l’étranger… C’était à moi de trancher, j’ai pris ma décision.

Quels sont tes contacts avec la SIG aujourd’hui ?

Évidemment j’ai des contacts avec eux, ils me surveillent. Ils vont me regarder toute la saison, que ce soit le nouveau coach, le directeur sportif ou même le staff. Moi, je vais regarder ce qu’ils font, mais le plus important pour moi sera de faire une bonne saison avec le Stade Rochelais. À la fin, on décidera, je ne sais pas encore si je reviendrai là-bas.

Maxence Lemoine est sous contrat avec la SIG jusqu’en 2026 (photo : Cécile Thomas)

Tu as eu des mots avec ton coach à propos de ton rôle, tu seras leader du banc, en tant que dynamiteur, organisateur ?

En préparation parfois je commençais le match, parfois je sortais du banc. En équipe de France c’est vrai que j’étais sixième homme. Apporter cette création dans la second unit, que ce soit pour moi ou pour les autres, ça me plaît. Après, je n’ai jamais vraiment eu un rôle d’organisateur, même si je sais le faire. Je me considère comme créateur, ni poste 1 ni poste 2. Ça va être une année d’apprentissage, pour prendre de l’expérience, qui va me faire mûrir encore plus.

« Élie Okobo m’encourageait et me donnait des conseils »

Ton modèle dans le jeu est toujours Élie Okobo ? Tu as des contacts avec lui ?

Oui bien sûr. Ça a commencé dans ma deuxième année à Strasbourg. Quand j’ai fini l’ANGT à Dubaï, c’est là que les gens ont commencé à parler du style Élie Okobo, mais moi je le regardais déjà depuis longtemps. Je regarde tous ses matchs, sa création sur les pick, sur les 1-contre-1, les isolations… J’ai beaucoup de contacts avec lui, encore plus maintenant qu’avant. Pendant l’Euro U18 il m’encourageait, me disait ce que je faisais de bien, des conseils sur mon jeu, sur ce que je pourrais améliorer.

Élie Okobo, le modèle de Maxence Lemoine (photo : Cécile Thomas)

Et inversement, je lui envoie un petit message quand il fait quelque chose de bien. Pendant l’Euro adulte, je trouve qu’il a fait une très belle compétition individuellement. Il n’avait pas été sélectionné aux Jeux olympiques, mais là il a été très solide. Il a montré qu’il pouvait être un leader offensif dans cette nouvelle ère de l’équipe de France. Je suis très content pour lui, je lui souhaite une très bonne saison avec Monaco. J’espère qu’il pourra gagner le titre EuroLeague qu’ils n’ont pas eu l’année dernière. Donc oui c’est sûr qu’on est en contact avec Élie, on s’écrit de temps en temps. Ça reste mon modèle prioritaire.

Sinon quand j’étais vraiment plus petit, en 2017-2018, mon joueur préféré était James Harden. Forcément j’étais gaucher et je le voyais avec ses step-backs, ses isolations etc. Ça me faisait rêver. Je l’ai beaucoup regardé en débutant ma carrière. Mais plus j’avançais, plus je regardais le jeu européen donc forcément Élie. Je m’inspire de James Harden, de sa création sur les picks, de ses 1-contre-1. Ce sont vraiment les deux joueurs que je regarde le plus.

« À long-terme, j’ai l’objectif de la Draft NBA »

Quels sont tes axes de progression dans ton jeu, et même niveau comportement ?

Déjà savoir gérer mes émotions, par exemple mes moments de frustration. Il faut que j’apprenne à gérer l’image que je donne sur le terrain. Ça va un peu mieux qu’avant. C’est juste que je déteste perdre, c’est la chose que je déteste le plus dans la vie [sourires]. Mais je suis totalement différent sur le terrain et en dehors. Sinon dans le jeu, je veux continuer à m’étoffer physiquement, à prendre des kilos, savoir mettre des coups. C’est un des plus gros axes de progression. Je veux continuer à travailler sur mon côté athlétique, j’ai beaucoup travaillé dessus l’année dernière, maintenant j’arrive à mettre quelques dunks [rires]. Sinon continuer à travailler sur ma technique, ma vision de jeu sur pick-and-roll, savoir trouver les bons plays aux bons moments.

26% à 3-points en pré-saison, 27% cet été en U18, mais 38% en Espoirs la saison dernière : Lemoine doit gagner en régularité dans son shoot (photo : Stade Rochelais Basket)

Quelles sont tes ambitions personnelles comme collectives ?

Collectivement j’espère gagner le plus de matchs possible. Le but c’est d’atteindre les playoffs, être haut dans le classement. Sinon personnellement, je veux faire une bonne saison, monter en puissance pour revenir vite dans un championnat de première division. Ça peut être en Betclic ÉLITE, en Espagne, je sais pas… Les chiffres, on verra, ce n’est pas le plus important. Au long-terme, bien sûr la Draft NBA. Pendant l’Euro, je pense que des scouts m’ont remarqué, il y en avait beaucoup là-bas. Je suis aussi allé à Trévise pour l’Eurocamp et ça s’est bien passé pour moi. Sur certains matchs Espoirs ou en pro l’année dernière j’étais aussi un peu observé. L’EuroLeague aussi, c’est un environnement où j’ai envie de jouer et performer. Inscrire mon nom dans cette ligue c’est un de mes objectifs au long-terme. Ça va être à moi de performer au fil des années, et de montrer qui je suis.

« À moi de montrer ce que je vaux »

Selon toi, quels sont les Français de ta génération [2007] susceptibles d’être draftés en NBA ?

Je pense à Noa Kouakou-Heugue en priorité. Il vient d’arriver en Australie, et là-bas c’est beaucoup regardé par les scouts. Beaucoup de Français sont passés par là, Ousmane Dieng, Alex Sarr, et ils ont tous été draftés. Noa est le premier client, je pense que s’il fait le taff il peut être drafté dès 2026. Adam [Atamna] sinon avec l’ASVEL, ça va être à lui de montrer ce qu’il vaut. Il va avoir des minutes en Betclic ÉLITE, j’espère pour lui qu’il en aura en EuroLeague, s’il y a des blessés ou quoi. Peut-être Hugo Facorat même si je ne sais plus trop ce qu’il devient (il a refait surface dans un lycée à New York, ndlr).

Sinon moi, Akram [Naji], Meissa [Faye], Jahel [Trefle], on est des bons prospects qui ont le profil NBA ou EuroLeague. Si ce n’est pas cette année 2026, je pense qu’on pourra arriver en nombre en 2027. Il faudrait qu’on fasse une bonne saison et qu’on explose l’année d’après. Forcément la génération 2008 avec Hugo [Yimga-Moukouri] et Cameron [Houindo] pourra être draftée vraiment haut l’année d’après, dans le Top 5 je pense.

Toi, tu pourrais être patient pour te présenter ?

Oui, je pense que je peux attendre. On verra après cette année, si je fais une grosse saison. Il faut que j’explose, que je montre mon côté athlétique. Je me vois peut-être plus dans la Draft 2027, si je reviens en première division et que je performe vraiment. Je pense que ça pourrait arriver. Mais ça va être à moi de montrer ce que je vaux.

Propos recueillis à La Rochelle,

Image Tom Compayrot
Tom Compayrot a rejoint BeBasket en novembre 2023, où il suit de près l’actualité de la NBA. Curieux et rigoureux, il s’intéresse autant aux stars qu’aux rôles clés dans l’ombre, avec l’envie de raconter ce qui fait vibrer la ligue au quotidien. Récemment, il s’est rendu aux Etats-Unis pour couvrir la Draft NBA 2025 sur place et nous faire vivre cet événement majeur de l’intérieur.
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