Yoan Makoundou désabusé par son retour à l’AS Monaco : « Je l’ai appris sur les réseaux sociaux »

Yoan Makoundou rattrapé par l’AS Monaco au dernier moment
L’été 2025 de Yoan Makoundou est un drôle de parallélisme. À quelques jours d’intervalle, le voici embarqué dans deux situations où l’on ne voulait pas trop de lui à la base, où il ne rentrait pas dans les plans initiaux, mais où il revient par la fenêtre après avoir été sorti par la porte. À quelques différences près…
La première est plutôt réjouissante, un retour imprévu en équipe de France qui le fait vibrer. « Je suis vraiment super content qu’ils aient pensé à moi. Il y a beaucoup d’autres très bons joueurs en France. Je vais faire en sorte que cet appel soit cohérent et qu’on voit pas Fred (Fauthoux) comme un fou parce qu’il a fait ce choix. »
« On est tous nouveaux, je kiffe de ouf ! »
Absent de la première présélection, Yoan Makoundou remplace Mathias Lessort, forfait pour l’EuroBasket, comme en 2023 lorsqu’il avait accompagné le groupe France jusqu’au Japon face à l’incertitude concernant la présence du Martiniquais à la Coupe du Monde. La récompense de quatre sorties convaincantes en fenêtre pour le début de l’ère Fauthoux (11,8 points de moyenne).
« Je ne devais pas être là mais j’arrive, c’est cool : pour moi, ça rend le truc un peu plus intense », souffle-t-il. « Je serais vraiment fier de moi si j’arrivais à être dans l’équipe. » Ce qui ne serait pas tellement une surprise tant l’ancien intérieur de Cholet Basket incarne l’enthousiasme de cette jeune escouade bleue et correspond aux critères athlétiques du basket total prôné par Frédéric Fauthoux.
« On sent la fougue sur le terrain, qu’on veut tous bien faire, jouer les uns pour les autres. On est tous nouveaux, c’est ça que je kiffe de ouf, on est tous là pour prouver quelque chose, même Freddy Fauthoux. Le staff est nouveau, on repart tous à zéro. L’expérience équipe de France change mais avec les mêmes ambitions, j’aime bien cette idée-là. »
Monaco, un retour décidé « du jour au lendemain »
Le sourire immuable sur son visage devient pourtant légèrement plus jaune lorsqu’on aborde la deuxième situation, celle d’un retour tout aussi imprévu, à l’AS Monaco cette fois-ci. Un rapatriement décidé de manière unilatérale par les dirigeants monégasques, alors que le natif de Melun était en négociations avancées avec le FC Barcelone.
« Ça s’est fait du jour au lendemain, j’ai appris la nouvelle sur les réseaux sociaux », indique-t-il, lui qui est sous contrat avec l’ASM jusqu’en 2026. « Je n’en savais rien. Je n’avais aucun contact jusqu’à ce qu’on me dise que je retournais là-bas. » Pas la meilleure façon de se sentir valorisé et désiré dans un projet…
Pour cause, Yoan Makoundou a conscience de n’être qu’une roue de secours pour le club de la Principauté, qui l’a successivement prêté à Ankara et Podgorica ces deux dernières saisons, sans jamais réellement prendre de nouvelles de lui. Confrontée aux départs de Mam Jaiteh (vers Dubaï) et Petr Cornelie (vers l’Erokspor Istanbul), la Roca Team a exploré de nombreuses pistes sur des intérieurs JFL, de Brice Dessert à Bodian Massa qui s’était vu offrir un pont d’or, sans jamais réussir à verrouiller une signature. De quoi pousser le président Aleksej Fedorychev à indiquer à Nice Matin le 22 juillet que Makoundou était maintenant « prêt à assumer un vrai rôle » pour l’ASM. « Ils ont décidé du jour au lendemain que j’étais prêt, maintenant il faut le montrer. »
« J’y vais sans attente »
Car oui, il y a tout de même dans ce « transfert » frustrant une belle opportunité pour le joueur, celle d’un retour sur la plus haute scène européenne, ce qui était son objectif assumé depuis deux ans. « J’avais dit que je reviendrai en EuroLeague. Les conditions font que je retourne à Monaco mais ça reste l’EuroLeague. C’est un défi à relever, je vais donner le meilleur de moi-même pour cette équipe, pour les supporters et pour voir où ça m’amène. Il y a du lourd dans le recrutement. Ce sera bien, je vais apprendre beaucoup avec Nikola Mirotic. »
Alors qu’il a déjà pu s’entretenir avec son futur coach Vassilis Spanoulis, Yoan Makoundou reviendra avec « les armes acquises à l’étranger », entre le Monténégro et la Turquie, notamment une meilleure gestion des situations. « Je suis plus dans le contrôle, plus tranquille, je prends mon temps. Je fais moins les choses sans trop réfléchir. »
De quoi lui permettre de grappiller du temps de jeu, loin de sa douloureuse expérience en 2022/23 où il n’avait eu droit qu’aux miettes en EuroLeague (8 apparitions seulement) ? « La première saison à Monaco était tellement tricky (délicate) que j’y vais sans attente », évacue-t-il, avant d’admettre qu’il ne se sent pas encore vraiment comme un joueur monégasque. « Pas encore, mais ça viendra », promet-il. « Il n’y a pas le choix de toute façon ». Mais avant, il a surtout déjà l’opportunité de se sentir comme un joueur de l’équipe de France…
Propos recueillis à l’INSEP,


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