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Kevin Kokila, chef de chantier contre Prometey : « Je pense avoir donné la meilleure réponse »

EuroCup - Dominé dans le combat face à Cholet samedi en Betclic ÉLITE, Kevin Kokila a eu une discussion lundi avec son coach Frédéric Fauthoux, qui a exprimé son insatisfaction. Mardi, en quart de finale d'EuroCup, sa réaction a été exceptionnelle.
Kevin Kokila, chef de chantier contre Prometey : « Je pense avoir donné la meilleure réponse »

Kevin Kokila, toute rage dehors

Crédit photo : Jacques Cormarèche

Alors que les demandes du staff se faisaient de plus en plus pressantes pour rentrer au vestiaire, notre confrère de L’Équipe a tenté une dernière question auprès de Zaccharie Risacher. « Le passage de Kevin ? C’était incroyable. Kevin, il est incroyable de toute façon. » Trois secondes chrono avant de partir en courant fêter la qualification. Mais trois secondes suffisantes pour résumer l’impact du Francilien contre Prometey (95-82) : Kevin Kokila a bel et bien été incroyable, surtout dans le troisième quart-temps.

Piqué par Frédéric Fauthoux après Cholet

Auteur d’une première mi-temps très discrète (0 point et 1 rebond en 11 minutes), où Maksim Salash avait magnifiquement pris le relais au poste 5 (11 points à la pause), l’intérieur bressan a signé une séquence exceptionnelle au retour des vestiaires. 5 minutes et 51 secondes passées dans un tourbillon d’énergie, d’intensité et d’émotions, surtout extériorisées au moment de contrer Ondrej Balvin, à qui il rend 13 centimètres, un joueur autrement plus référencé qui, en 2021, disputait les Jeux Olympiques pendant que lui devait se contenter du Trophée du Futur. Peu importe les CV, le Franco-Angolais a dominé son homologue tchèque pour créer l’écart décisif (45-44 à la mi-temps, 66-54 au moment de sa sortie).

Un passage clef dans ce quart de finale qui trouve sa source dans la fade prestation proposée samedi face à Cholet (4 points et 2 rebonds), où lui et Bodian Massa s’étaient fait manger par Emmanuel Nzekwesi (22 points et 13 rebonds). « Je n’avais pas été dedans dans l’intensité et le combat », admet-il. « Or, sur ce point-là, c’est moi qui dois donner l’exemple à mon équipe. Contre Prometey, j’avais à cœur de faire cela. » Lundi, les deux pivots de la JL Bourg avaient même été bousculés par leur entraîneur Frédéric Fauthoux, mécontent de la passivité burgienne sous les cercles ce week-end contre CB. « On a eu une discussion avec eux. Le match de Cholet avait été très décevant dans ce qu’ils pouvaient donner. »

« J’ai assumé le statut de pivot titulaire d’une équipe demi-finaliste d’EuroCup »

Face à Prometey, Kokila a été en tête de ligne dans le combat (photo : Jacques Cormarèche)

Message pleinement reçu par Kevin Kokila. « Quand ça va mal, le coach nous le dit. On a bien discuté sur ce que je devais faire, sur là où je devais plus me concentrer. Ça fait toujours mal de se faire marcher dessus, de se faire dominer aux rebonds, dominer physiquement. C’est une question de fierté, je devais remettre les points sur les i. Et je pense avoir donné la meilleure réponse. » Un sursaut d’orgueil, matérialisé dans les stats (9 points à 100%, 3 rebonds, 2 passes décisives, 2 contres et 5 fautes provoquées pour 16 d’évaluation en 22 minutes, +/- de +16), qui a effectivement convaincu Freddy Fauthoux. « Leur réaction (avec Massa) a été superbe. Kevin a été déterminant dans le troisième quart-temps. Mais en défense, autant il se défonce tout seul et va chercher les rebonds, autant quand il finit les possessions en attaque, c’est que le travail a été bien fait autour de lui. » 

Soit un nouveau passage marquant dans l’ascension météorique de Kevin Kokila, qui a signé sa première licence en quatrième division départementale à l’âge de 15 ans, sous les couleurs de l’AS Fontenay-le-Fleury. Ensuite repéré par les cadets France de l’Entente Le Chesnay Versailles et façonné au centre de formation de l’ASVEL, il avait été l’une des bonnes surprises de la saison 2022/23 de Betclic ÉLITE, directement titulaire avec la Jeunesse Laïque alors qu’il débarquait de Nationale 1. De quoi lui ouvrir les portes de la Coupe du Monde avec la sélection angolaise, puis lui valoir un contrat étendu jusqu’en 2027 dans l’Ain. « C’est vrai que je viens de loin mais c’est le passé maintenant », sourit-il. « Je ne regarde plus que le futur. À Bourg, je progresse tous les jours avec les entraînements individuels, collectifs, les séances de musculation. J’ai joué un quart de finale d’EuroCup en étant titulaire, j’ai démarré et terminé le match : c’est une grosse marque de confiance de la part du coach. Je pense avoir assumé ce statut de pivot titulaire d’une équipe demi-finaliste d’EuroCup et ça me prouve que j’ai évolué depuis que je suis arrivé ici. » Et bientôt en pivot titulaire d’une équipe finaliste d’EuroCup ?

Kevin Kokila – Bodian Massa,
rare doublette française

C’est peu dire que les deux n’étaient pas attendus à un tel niveau : en 2017, lorsque la JL Bourg retrouvait la Betclic ÉLITE, Kevin Kokila n’avait qu’une saison de basket dans les jambes, en D4 départementale, tandis que Bodian Massa faisait ses gammes en Nationale 3 avec la réserve de Fos-Provence. Pourtant, depuis le départ de Godwin Omenaka vers Nancy, les voici dans une situation quasi unique au haut niveau européen : seule doublette 100% française de pivots, avec la paire villeurbannaise Youssoupha Fall – Joffrey Lauvergne, « orpheline » elle de John Egbunu.

« Le club nous a fait comprendre dès le début de saison qu’il comptait sur nous », apprécie Bodian Massa, qui a renoncé à deux ans de contrat à Strasbourg pour rejoindre la JL en dernière minute. « On nous a dit qu’on serait deux joueurs majeurs, qu’il n’y avait pas forcément besoin d’étrangers sur notre poste pour faire une bonne saison. Quand tu es mis dans ces conditions-là, tu as tout pour réussir et c’est ce qu’on essaye de faire au maximum. »

« Il faut qu’on prouve que les Français peuvent évoluer au plus haut niveau »

Mieux sur le parquet qu’en civil ! (photo : Jacques Cormarèche)

« C’est une opportunité à saisir pour eux », martèle Frédéric Fauthoux, qui a insisté sur ce point auprès d’eux lors de la fameuse réunion de lundi. « Je n’avais pas fait attention à ce détail avant qu’il nous le dise », admet Kevin Kokila. « Mais c’est une fierté. Maintenant que j’ai ça en tête, il faut qu’on prouve que les joueurs français peuvent évoluer au plus haut niveau. »

D’autant que le spectre du départ de Godwin Omenaka aurait facilement pu revenir planer au-dessus d’Ékinox en cas de désillusion contre Prometey. Malheureux dans son rôle de troisième pivot, souvent surnuméraire depuis la prolongation d’E.J. Rowland, le Nigérian a fait le forcing pour rejoindre Nancy et son départ n’a pas été numériquement remplacé. Or, il était le meilleur rebondeur de la JL Bourg et le sixième plus rentable à la minute en Betclic ÉLITE. « Oui, il y a une rotation en moins mais Godwin ne jouait pas beaucoup », répond Kevin Kokila, qui a tout de même reçu le précieux appui de Maksim Salash en fin de première période lorsque lui (2) et Massa (3) étaient embêtés par les fautes. « Si on jouait de façon propre et intelligente, on pouvait déjà normalement tourner à deux. Maintenant, nous sommes obligés mais il n’y a pas de pression supplémentaire, c’est le même boulot. » Les deux compères peuvent déjà se tourner vers leur nouveau défi : les tours jumelles du Besiktas Istanbul, avec Angel Delgado, ancien meilleur rebondeur de Liga Endesa, et Marko Simonovic, vu aux Chicago Bulls ces deux dernières saisons.

À Bourg-en-Bresse,

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