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La JA Vichy rêve d’un retour en Betclic ÉLITE à l’horizon 2030 : le plan du président Guillaume Sereaud

ELITE 2 - Petit budget, masse salariale modeste, salle vieillissante … et pourtant, la JA Vichy enchaîne les victoires et truste le podium ÉLITE 2. Son président Guillaume Sereaud nous ouvre les coulisses d’un club à part. Résultats, limites, ambitions, structuration, projet jeunes, supporters, il détaille tout et fixe un cap clair : faire de la JAV un club crédible pour la Betclic ELITE à l’horizon 2030.
La JA Vichy rêve d’un retour en Betclic ÉLITE à l’horizon 2030 : le plan du président Guillaume Sereaud

La JA Vichy, un club populaire localement, dirigé par le président Guillaume Sereaud, que l’on voit ici exulter en costume au premier rang

Crédit photo : Alain Chenevière

10 novembre 2025. Le ciel est bas et la température ne dépasse pas les 10 degrés ce lundi matin sur le parking de la salle Pierre Coulon du Centre Omnisports de Vichy-Bellerive. L’automne s’installe doucement en Auvergne. À l’intérieur, dans le chaudron vichyssois, les tribunes sont vides et le parquet silencieux. Seuls quelques échos venant des employés s’entendent au loin dans les bureaux. Dans un coin de la salle, Guillaume Sereaud (45 ans) nous attend. Le président de la la Jeanne d’Arc Vichy Basket nous reçoit pour décrypter les secrets d’un club qui réussit l’improbable sportivement avec des moyens dérisoires.

Guillaume Sereaud dirige la JA Vichy depuis l’été 2024 (photo : JAV)

Sensation de l’année 2025, la JAV impressionne. Petit budget, moyens limités… et pourtant, une dynamique sportive qui force le respect. Comment ce club parvient-il à bousculer l’ordre établi de l’ÉLITE 2 ? Comment construire un projet ambitieux dans un contexte aussi restreint ? À travers cet échange, l’ancien partenaire puis membre du conseil d’administration avant de devenir président en juin 2024, nous ouvre les coulisses d’un modèle qui intrigue et d’un rêve qui s’affirme : celui d’une pérennisation à ce niveau pour un club historique du championnat de France.

Demi-finaliste des derniers barrages d’accession, Vichy remet ça en étant de nouveau l’attraction de ce début d’exercice 2025-2026. Portée par un collectif jeune et affamé, elle pointe aujourd’hui à une incroyable 3ᵉ place en ÉLITE 2 derrière le poids lourd Orléans, candidat déclaré à la montée et Blois un habitué du haut de tableau. Avec un bilan de 7 victoires pour seulement 3 défaites, la JAV se classe au niveau de l’Élan béarnais, Roanne et Denain, des clubs aux budgets solides, aux structures bien huilées, avec des staffs étoffés et des salles modernes. Vichy, de son coté, joue dans une autre cour : celle des moyens comptés, d’un effectif de minots, d’un personnel de bureau réduit, et d’une salle vieillissante. Mais les résultats, eux, ne mentent pas.   

« L’équipe la plus jeune du championnat »

Avec un budget d’environ 2,7 millions d’euros et une masse salariale fixée à 755 000 €, la JAV aborde la saison avec le 16ᵉ budget et la 17ᵉ masse salariale du championnat. Des moyens parmi les plus faibles de la division, loin des standards des cadors d’ELITE 2 et en dessous du budget moyen d’ÉLITE 2 qui s’établit à 3,5 millions d’euros. Et pourtant, sur le parquet, Vichy joue les trouble-fêtes. De quoi donner le sourire à son président.

« La première chose, c’est que je suis très satisfait de l’état d’esprit du groupe, qui reste le socle du projet que nous construisons. Sur le plan sportif, le bilan est très positif : sept victoires en dix rencontres, c’est un excellent départ, surtout quand on considère d’où nous venons. Ce bilan est même presque flatteur au regard du scénario de certaines rencontres : on pourrait tout aussi bien compter quatre victoires que neuf, tant certaines fins de matchs se sont jouées sur des détails. Derrière ces résultats, il y a un vrai travail collectif, une belle cohésion, un groupe qui vit bien et un staff qui accomplit un travail remarquable.

Reste que, depuis quelques matchs, nous avons connu un léger coup de moins bien, avec une intensité en baisse, ce qui s’est traduit par deux revers à domicile, notamment face à Châlons-Reims et surtout Hyères-Toulon, loin de l’identité de jeu qui doit être la nôtre. J’attends une réaction forte, d’abord à Orléans, puis lors de la réception de Pau. Je rappelle par ailleurs que nous sommes, sauf erreur, l’équipe la plus jeune du championnat, avec une moyenne d’âge d’à peine 23 ans. C’est une immense fierté, mais aussi un défi au quotidien. La jeunesse, c’est l’énergie, l’audace, l’envie, parfois même une pointe d’insouciance, mais aussi, inévitablement, des moments d’irrégularité. Nous l’acceptons, car cela correspond à notre philosophie : bâtir dans la durée, miser sur la progression plutôt que sur le confort immédiat. Globalement, je suis fier de cette équipe et de son état d’esprit. »

La JAV, un groupe uni (Photo JAV / Alain Cheneviere)

 Survivre avec le 16ᵉ budget d’ELITE 2 : un exploit au quotidien

Si Vichy brille sur le terrain, en coulisses, les moyens restent limités. La réussite actuelle ne doit pas faire oublier le cadre dans lequel elle s’inscrit : celui d’un club qui vit avec des ressources très en dessous de la moyenne. Un quotidien marqué par la rigueur, les arbitrages, et des équilibres fragiles.

« Financièrement, nous restons un club à budget modeste, avec une masse salariale contenue. Cela implique une exigence de chaque instant : nous devons surperformer pour exister à ce niveau. Chaque euro compte, et c’est dans cette réalité que nous progressons. L’an passé, nous avions fait le choix de conserver le même groupe de joueurs, gage de stabilité et de continuité. En début de saison 2024-2025, malgré un démarrage difficile, nous avons su faire preuve de patience : il fallait laisser le temps aux nouveaux venus de s’adapter et de prendre la mesure du championnat.

Aujourd’hui, des joueurs comme Pape DiopBrice Eyaga ou Jordan Shepherd comptent parmi les meilleurs à leurs postes, preuve que ce choix était le bon. Cette saison encore, hormis la blessure d’Élian Benitezremplacé par Illan Pietrus – nous n’avons procédé à aucun changement dans notre effectif. Cela témoigne de la qualité de notre recrutement et de la cohérence de notre projet sportif : nous construisons dans la durée, sans gaspiller nos ressources ni céder à la tentation de tout bouleverser au moindre revers. »

Largement battue par le HTV à domicile le week-end dernier, la JAV doit repartir de l’avant (photo : Alain Chenevière)
Lorsqu’on évoque les finances, Guillaume Sereaud ne fuit pas le sujet. Il connaît ses chiffres par cœur et détaille la composition d’un budget aussi maîtrisé que fragile.

« Tout d’abord, nous avons clôturé le dernier exercice avec un résultat positif supérieur à 90 000 euros. Cela démontre la solidité financière du club, un élément essentiel à mes yeux, moi qui évolue quotidiennement dans un univers où la rigueur des chiffres est une seconde nature. Dans les grandes lignes, nos ressources se répartissent ainsi : environ 50 % proviennent de nos partenaires privés, 30 % des partenaires publics et 20 % de la billetterie et des autres revenus accessoires. Sur ce dernier point, la dynamique est encourageante : nous attirons en moyenne 2 600 spectateurs par rencontre, un chiffre en hausse par rapport à la saison précédente. C’est une belle satisfaction, même si notre Palais des Sports de 3 000 places nous offre encore une marge de progression. J’attache une importance particulière à la qualité de l’expérience spectateur, et je reste attentif à leurs retours pour continuer à l’améliorer.

S’agissant de nos partenaires privés, c’est un axe prioritaire de développement. Nous comptons aujourd’hui environ 250 entreprises engagées à nos côtés, des partenaires fidèles, passionnés, qui croient en notre projet. Nous devons poursuivre cette dynamique et faire croître ce chiffre de manière significative. Cela suppose de mieux comprendre leurs attentes, d’y répondre avec précision, et de renforcer notre proximité. Dans cet esprit, nous allons recruter un collaborateur commercial supplémentaire pour structurer et développer ce pôle stratégique. Concernant les partenaires publics, le contexte actuel, marqué par une exigence accrue d’efficacité de la dépense publique, nous conduit à adopter une démarche proactive. Nous avons ainsi initié une étude de poids économique visant à mesurer la valeur générée pour chaque euro investi par les collectivités. Les premiers résultats sont particulièrement significatifs. Afin de garantir la fiabilité et la reconnaissance scientifique de cette démarche, nous avons confié cette étude au Centre de Droit et d’Économie du Sport de Limoges (CDES), référence nationale en la matière. 

Je considère qu’il est essentiel que la JAV continue d’être soutenue par les collectivités publiques. Nous devons avancer ensemble, main dans la main, dans une logique de co-construction. La JAV, moteur économique du territoire, remplit selon moi trois missions fondamentales. Une mission sportive, d’abord, puisque nous sommes l’unique club professionnel du département de l’Allier. Une mission sociale, ensuite, car il n’existe guère d’autre lieu que le Palais des Sports Pierre Coulon où se rassemblent régulièrement entre 2 000 et 3 000 personnes issues de tous horizons. Enfin, une mission symbolique et identitaire, car à travers le basket, nous faisons rayonner la ville et la marque Vichy. La JAV fait partie intégrante du patrimoine vichyssois. C’est un emblème, un repère, une fierté locale. Quand on évoque Vichy, le basket revient naturellement dans la conversation. La JAV, club historique du basket français, porte haut les couleurs de la ville et contribue, à sa manière, à son rayonnement. »

 Un territoire aux limites visibles :
Vichy dans la diagonale du vide

Mais les ambitions de développement de la JAV se heurtent aussi à des limites géographiques et démographiques bien concrètes. L’agglomération de Vichy compte un peu plus de 85 000 habitants. Le club évolue dans un département rural, au cœur de l’Allier, lui-même situé dans une région auvergnate peu densément peuplée, loin des grandes métropoles économiques et sportives. Dans ce contexte restreint, chaque marge de progression compte. Et pour Guillaume Sereaud, le développement de la JAV passe d’abord par une structuration plus solide du club.

« Nous accomplissons déjà beaucoup avec des moyens limités, mais si nous voulons franchir un cap, il nous faudra professionnaliser davantage notre organisation, affirme-t-il. Nous avons encore de nombreux axes de progression, qu’il s’agisse de notre structuration interne, de notre fonctionnement ou de notre développement global. Tout repose aujourd’hui sur une équipe restreinte, engagée mais souvent à flux tendu. Pour aller plus haut, il sera indispensable de renforcer nos ressources et de consolider nos fondations. On ne peut durablement viser plus grand avec une structure aussi légère. »

Une salle qui freine le projet :
Pierre Coulon, témoin d’une époque et obstacle à la prochaine

Impossible de parler développement sans évoquer la salle. Pierre Coulon, l’antre historique de la JAV, a son charme… mais aussi ses limites. Construite en 1974, agrandie une seule fois en 2002, elle ne répond plus aux standards actuels d’un club professionnel ambitieux. Pas de loges, peu d’espaces partenaires, aucune vraie infrastructure pour travailler au quotidien dans des conditions optimales…

Pierre-Coulon commence à faire son âge à Vichy (photo : Laurent Staskiewicz)

« C’est une salle chargée d’histoire, une salle qui a une âme et qui respire le basket. Nous faisons avec, mais elle atteint aujourd’hui ses limites. Elle ne permet plus d’offrir aux spectateurs l’expérience qu’ils méritent, ni de répondre pleinement aux attentes de nos partenaires. Pour continuer à grandir, il nous faut désormais un outil à la hauteur de nos ambitions. »

Une enceinte modernisée :
« Le grand chantier des prochaines années »

En début d’année, un poisson d’avril publié sur les réseaux du club annonçait avec humour la construction d’une nouvelle enceinte de 4 500 places. Une plaisanterie ? Pas totalement…

« C’était un clin d’œil, une manière de faire passer un message, glisse le président. Si nous voulons franchir un véritable cap, il nous faudra tôt ou tard disposer d’un outil à la hauteur de nos ambitions. C’est une étape essentielle pour structurer durablement le club et lui permettre de continuer à exister à ce niveau. L’objectif, à terme, serait d’offrir à Vichy une enceinte modernisée, plus fonctionnelle, plus accueillante et adaptée aux exigences du sport professionnel. Il ne s’agit pas seulement d’en augmenter la capacité, mais bien de repenser l’ensemble de l’infrastructure pour en faire un lieu de vie, de partage et de développement, au service du public, des partenaires et du rayonnement du club.

C’est un chantier de grande ampleur, mais absolument indispensable si nous voulons permettre à la JAV de poursuivre sa progression. À mes yeux, c’est le projet majeur des prochaines années, celui qui conditionne la pérennité du basket professionnel à Vichy. Nous avons la chance de disposer d’un Centre Omnisports exceptionnel, moderne et récemment rénové. Il serait donc légitime d’ambitionner un Palais des Sports du même standing. Un tel équipement ouvrirait de nouvelles perspectives : il renforcerait l’attractivité du club, offrirait des opportunités économiques supplémentaires et permettrait d’accueillir, au-delà du basket, des événements sportifs et culturels d’envergure. Repenser et moderniser le Palais des Sports Pierre Coulon, c’est bien plus qu’un projet d’infrastructure : c’est un engagement pour l’avenir du club, de la ville et du territoire. »

Projection d’un Palais des Sports Pierre Coulon agrandi et modernisé avec la tribune du Kop du Dragon Club Auvergne. (Image IA)
Visualisation d’un Palais des Sports Pierre Coulon, repensé et agrandi avec la salle B transformée en loges partenaires. (image IA)

Reste que pour le moment, ce projet de nouvelle salle semble tout d’un vœu pieux : aucun

Le train de l’ELITE 2 s’accélère, la JAV doit suivre

Dans un championnat de plus en plus relevé, rester compétitif ne suffit plus : il faut progresser en permanence. L’ÉLITE 2 évolue. Les projets se professionnalisent, les budgets grimpent, les ambitions s’affichent. Autour de Vichy, des clubs historiques comme Orléans, Pau ou Roanne affichent des moyens supérieurs et des structures déjà armées pour l’élite.

Plus bas, en Nationale 1, des locomotives se préparent déjà à frapper à la porte, avec des projets ambitieux, parfois dopés par de fortes collectivités ou des mécènes.

En 2024, la JAV de Serge Mourtala avait éliminé l’Élan Béarnais en playoffs… mais combien de temps un tel rapport de force peut-il durer ? (photo : Laurent Staskiewicz)

« Si nous ne sommes pas en mouvement, nous sommes dépassés », résume Guillaume Sereaud qui dresse un constat sans pour autant nous partager – pour le moment ? – son stratégique. « C’est une compétition permanente, pas seulement sur le parquet, mais aussi dans les bureaux, dans la salle, dans nos stratégies de développement. Pour continuer d’exister à ce niveau, la JAV doit avancer, étape après étape, sans jamais se reposer sur ses acquis. Une pression, sans doute, mais surtout une formidable source de motivation. Ce contexte nous pousse à être plus ingénieux, plus audacieux, plus créatifs, et c’est très bien ainsi. »

Guillaume Vizade puis Dounia Issa,
la JAV pépinière à coachs
« Il ira loin ! » 

Sportivement, la JAV avance avec cohérence. Dans la continuité de la demi-finale de l’an dernier, le club s’est appuyé sur un noyau de jeunes joueurs prometteurs, encadrés par un staff qui connaît parfaitement l’environnement. En tête de file, l’entraîneur Dounia Issa. Ancien ministre de la défense de la JAV en tant que joueur entre 2007 et 2010, le Toulousain est revenu à Vichy lors de l’été 2024 cette fois dans le costume de coach avec pour mission de prendre la suite de Guillaume Vizade. Pas une mince affaire tant l’actuel entraîneur du Mans avait remis Vichy sur la carte du basket avec des qualifications pour les playoffs et un titre à la Leaders Cup. Au fil des mois, l’ancien international a imposé sa patte et son basket entre exigence, formation et confiance accordée aux jeunes.

« Ma relation avec Dounia est saine, directe et profondément solide, confie Guillaume Sereaud. Elle dépasse le strict cadre sportif. Dès le départ, c’était mon premier choix. Nous avons reçu plusieurs candidats pour succéder à Guillaume, mais dès les premières minutes d’échange avec Dounia, j’ai su que c’était lui. Une évidence. Il avait le profil idéal, en parfaite adéquation avec mes valeurs et celles du club. C’est un entraîneur qui partage notre vision : faire progresser les jeunes, développer une équipe performante dans un environnement à la fois exigeant et bienveillant. C’est une véritable chance de l’avoir avec nous. Dounia est un coach de grande qualité, passionné, travailleur et intelligent dans sa gestion humaine. Je suis fier de collaborer avec lui au quotidien, dans un climat de confiance mutuelle. J’en suis convaincu : il ira loin. »

Le président et l’entraîneur, un duo qui fonctionne à Vichy (photo JAV)

La JAV a l’effectif le plus jeune du championnat. Une force mais aussi une instabilité à apprivoiser. « Oui, nous sommes jeunes, nous manquons parfois d’expérience, mais nous pouvons être brillants. Et surtout, nous assumons pleinement ce projet. Au-delà de la dimension financière, c’est un véritable choix sportif, une orientation réfléchie qui fait partie intégrante de notre identité. Nous revendiquons cet ADN fait de jeunesse, de formation et de joueurs français : c’est notre marque de fabrique. »

Un tremplin pour les prospects :
« Ils viennent, ils explosent … puis s’envolent »

Une politique pleinement assumée, à contre-courant de certaines équipes qui misent avant tout sur l’expérience. À Vichy, on préfère construire, donner du temps de jeu, développer. Quitte à voir les talents s’envoler. « C’est la réalité du jeu, reconnaît-il. Sur le plan financier, nous ne pouvons pas rivaliser pour les retenir. Les joueurs viennent ici, se révèlent, progressent … puis saisissent naturellement de meilleures opportunités pour poursuivre leur carrière à l’échelon supérieur ». La liste est longue : Léopold Delaunay, Ilias Kamardine, Mamadou Guisse, Noah Penda, Lucas DufealUgo Doumbia, Assemian Moulare

« Nous avons eu la chance d’accueillir ces joueurs sous notre maillot. Aujourd’hui, certains évoluent en Betclic ÉLITE, d’autres en NCAA, et même en NBA, à Orlando, avec Noah Penda, c’est tout simplement exceptionnel ! Pour un club comme le nôtre, c’est une immense fierté d’avoir participé à leur parcours et de les avoir aidés à atteindre le très haut niveau. Je continue d’ailleurs à suivre leurs trajectoires avec une grande attention et beaucoup d’attachement. »
Noah Penda de l’Allier à la Floride (JAV / Mike Watters)
Un tel projet de jeu ne peut tenir debout que si l’entraîneur est au centre du processus. En ce sens Dounia Issa incarne parfaitement cette philosophie. C’est donc avec lui que la JAV trace sa feuille de route. Si le défi premier de cette saison 2025-2026 est d’abord d’obtenir le maintien le plus rapidement possible, le vrai objectif est de retourner en barrages d’accession au printemps prochain. « Les soirées de playoffs, c’est quand même le kiff. »
Ensuite une autre étape est fixée à l’horizon 2027, année où se terminent plusieurs contrats clés de différents joueurs français (Bouzidi, Kingue, Benitez) et surtout celui du coach pour lequel le président souhaite lui permettre de travailler dans les meilleurs conditions.

« D’ici 2030, Vichy doit devenir un
candidat crédible à la Betclic ÉLITE ! » 

L’autre cap, celui qui revient comme un mantra dans les discours du président, c’est 2030. « D’ici cinq ans, Vichy doit devenir un candidat crédible à la Betclic ÉLITE. Pas simplement en rêver, mais véritablement prétendre à y accéder. Cela suppose un club solidement structuré, une salle adaptée aux exigences du haut niveau, des bases financières renforcées, un encadrement administratif et sportif étoffé, et une régularité de performance sur le terrain. C’est l’horizon que nous nous sommes fixés. Il nous appartient désormais de nous en donner les moyens. L’ambition est élevée, sans doute, mais il faut savoir viser haut et accepter de gravir des sommets si l’on veut progresser. » 

Reste à connaître désormais la feuille de route pour tenir ce cap, des plus ambitieux.

Un club qui gagne ensemble (Photo JAV / Alain Cheneviere)

Guillaume Sereaud, président par passion

Après un an et demi à la tête du club, Guillaume Sereaud mesure le chemin parcouru… et ce qu’il reste à faire. Président bénévole sur son temps libre et passionné, il jongle entre sa vie professionnelle de dirigeant d’entreprise à ALIQUIS Conseil dans le secteur de la gestion de patrimoine, sa famille et la JAV. Par passion et par engagement.

« Je fais tout cela avec le cœur. Il y a ma famille, mon travail… et puis la JAV. J’essaie simplement de donner le meilleur de moi-même, toujours. J’ai eu la chance d’être très bien accompagné lors de la passation, avec Yann Le Diouris, l’ancien président, qui m’a transmis les clés du club avec beaucoup de bienveillance et de disponibilité. Je peux également m’appuyer sur un conseil d’administration solidaire, engagé, et profondément attaché à la réussite du projet. Enfin, je tiens à saluer le travail remarquable des salariés du club : par leur implication et leur dévouement, ils font vivre la JAV au quotidien. Rien ne serait possible sans eux. »

Guillaume Sereaud avec Sébastien Cape (Photo JAV / Alain cheneviere)

Le cœur invisible du club, bénévoles et supporters :
les fondations silencieuses de la JAV

Impossible de refermer cet entretien sans évoquer ceux qui font vivre le club au quotidien : les fans et les bénévoles. Ils ne signent pas de contrats, ne touchent pas de primes, ne montent jamais sur le parquet… et pourtant, sans eux, rien ne tournerait vraiment rond.

« Les bénévoles sont essentiels … essentiels ! insiste Guillaume Sereaud. Ils donnent de leur temps, de leur énergie, souvent dans l’ombre, pour que le club puisse fonctionner dans les meilleures conditions. Leur engagement est une véritable force, une richesse humaine inestimable. J’ai pour eux une immense reconnaissance et une profonde gratitude pour leur dévouement sans faille. »

La JAV, une ville, un club, des supporters (Photo JAV / Alain Cheneviere)
Même reconnaissance pour les supporters, toujours fidèles, toujours présents, même dans les soirs plus gris. « L’ambiance du Palais des Sports Pierre Coulon est une force incomparable. Nos supporters transcendent littéralement l’équipe : leur ferveur, leur passion et leur énergie créent une atmosphère unique, reconnue dans tout le milieu du basket et bien au-delà. Ils méritent une équipe qui joue avec le cœur, qui se bat à chaque instant, à la hauteur de l’amour qu’ils portent à la JAV. Un immense merci à eux pour leur fidélité, leur enthousiasme et leur soutien indéfectible. »
La JAV, un public de feu (Photo JAV / Alain Cheneviere)

Avancer sur un fil, mais avancer, toujours ….

La JAV avance en équilibre. Sur un fil, parfois. Mais dans cette ville qui a connu tant de belles soirées basket, ses manques structurels actuels ne l’empêchent pas d’être ambitieuse. « La JAV mérite d’aller plus haut. Et tant que je pourrai l’aider à progresser, je serai là », conclut Guillaume Sereaud.

Par Benjamin Guillot, à Vichy

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javich
Superbe coup de projecteur sur la JAV ! Cet entretien est vraiment très intéressant et apporte le point de vue d'un président sur son club avec ses objectifs et les moyens d'y parvenir. De tels articles sont trop rares, les supporters ne savent que trop rarement les projets portés par un club.
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