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[Rétro] Le Top 10 des évènements du basket français en 2022 (1/2)

Alors que 2022 se referme doucement, il est l'heure de jeter un dernier coup d’œil sur l'année qui vient de s'écouler, avec un classement, tout à fait subjectif, des dix évènements qui ont marqué le basket français. Premier volet de cette rétrospective, de la 10e à la 6e place.
Crédit photo : Pauline Ledez

10 – Iliana Rupert et Laëtitia Guapo, machines à gagner

L’une était attendue à un tel niveau, l’autre pas du tout. La première a coché tous les temps de passage d’une future star (championne d’Europe cadets et MVP de la compétition, élue dans le meilleur cinq de la Coupe du Monde U17), la seconde a dû emprunter les chemins de traverse, passant quatre années en LF2 tout en passant le concours de professeur d’EPS en parallèle, avant de devenir une figure du basket français. Mais en 2022, Iliana Rupert (21 ans) et Laëtitia Guapo (27 ans) ont vu leurs destins s’unir pour rafler tout ce qui leur passait sous la main. D’abord, en club, à Bourges, où elles ont remporté l’EuroCup et le championnat de France au printemps, avant que l’Auvergnate ne rajoute le Match des Champions en octobre.

Iliana Rupert championne WNBA ! (photo : Las Vegas Aces)

Et puis, aussi, dans leurs pérégrinations externes : la jeune intérieure a été sacrée championne WNBA cet été avec Las Vegas, devenant la troisième tricolore de l’histoire reine des États-Unis (après Sabrina Paliet et Sandrine Gruda), tandis que l’ailière a signé le doublé Coupe d’Europe – Coupe du Monde en 3×3 ! Avec une flopée de distinctions individuelles : MVP du Final Four de l’EuroCup et MVP de LFB pour la nouvelle recrue de la Virtus Bologne, MVP de la Coupe du Monde de 3×3 pour celle qui est restée Berruyère. Logiquement, ces deux-là étaient les favorites pour s’adjuger le Trophée Alain Gilles, récompensant le meilleur basketteur ou la meilleure basketteuse française de l’année. Et c’est « la guêpe » Guapo qui a été choisie ! « Si je pouvais vivre des saisons comme ça tous les ans, je signerais volontiers », a-t-elle déclaré dans Le Livre d’Or de l’année. « 2022 a été une année de folie. Tous les titres avec Bourges ou le 3×3, c’est extraordinaire. Ça serait bien de prendre sa retraite après ça ! »

9 – Le cauchemar américain de l’Élan Béarnais

Comment expliquer simplement la déconnexion entre les ex-propriétaires américains de l’Élan Béarnais et le système français ? Un exemple continue de marquer les esprits : voulant certainement bien faire, dans un souci de transparence optimal (eux qui ont toujours été prompts à répondre à la presse), CSG a transmis à plusieurs médias un document de 78 pages épluchant les comptes du club palois. Mais si cela était censé prouver leur bonne foi, le résultat produit est tout l’inverse : nul besoin d’être un expert financier pour comprendre dès la première lecture que l’EBPLO est en situation de cessation de paiement… Avec une phrase qui retient l’attention générale : « SNCF will survive », pour commenter les 58 200 euros réclamés par SNCF Voyageurs. Une légèreté coupable dans le meilleur des cas, du cynisme dans le pire.

Giovan Oniangue et les Palois ont du lutter pour leur survie tout au long de l’année (photo : Christophe Canet)

Plusieurs mois après les turbulences de l’été, le débat subsiste : l’Élan Béarnais a-t-il été racheté par des escrocs ou des incompétents ? On penche pour la deuxième option, puisque David Otto et compagnie ne se sont pas enrichis grâce à l’opération. Reste que les monts et merveilles promis lors de leur prise de pouvoir ont fait long feu : les tokens (une pensée pour les 500 passionnés ayant dépensé 450 euros…), le projet immobilier autour du Palais des Sports, le développement financier… Seul le domaine sportif a fait illusion pendant un temps, puisqu’on pourra mettre à leur actif la meilleure saison de l’histoire récente du club, avec une demi-finale de playoffs et une Coupe de France, même si les accusations de « titre à crédit » se sont évidemment faites entendre. Le reste aura été un vaudeville sans nom pendant plusieurs mois : un directeur général (Tom Huston) domicilié en Suisse qui ne connaissait rien au basket, son remplacement par un novice (Taqwa Pinero) qui s’est depuis lancé dans une croisade judiciaire en clamant avoir été écarté à cause de sa foi musulmane, une fracture entre les dirigeants français et américains puis une rétrogradation au niveau national qui n’a pas empêché le propriétaire, David Otto, de s’enfermer dans une posture de Caliméro, alors qu’il était simplement incapable d’appréhender le cadre règlementaire français. Pendant une heure en juillet, nous avions conversé avec l’avocat de Seattle, pour un entretien quasi-lunaire, où il semblait clair que l’Élan Béarnais fonçait droit dans le mur avec CSG aux manettes. La DNCCG réclamait deux millions d’euros sur les comptes français du club. Or, cette somme était tenue à disposition de l’EBPLO, par CSG, dans une banque américaine. Donc forcément l’obstacle majeur à la réintégration de Pau en LNB allait être levé ? « Non non, ça ne va pas se passer comme ça », riait, jaune, David Otto. « Comment être sûr que ce capital sera correctement géré. Il faut que l’on s’en occupe nous-mêmes. Cela n’a pas été très bien géré au cours des dernières années, et cela nous a menés dans cette situation. Et du coup, maintenant, on nous dit qu’il faut qu’on mette plus d’argent dans le club et laisser les opérateurs internes prendre les décisions ? Non, non… »

L’Élan Béarnais a finalement pu être sauvé in extremis fin juillet grâce au rachat par le groupe Eat4Good, piloté par Sébastien Ménard. De quoi sauvegarder un monument, menacé d’être rayé de la carte du basket français. Mais pas encore de quoi apaiser durablement les doutes, tant au niveau sportif, avec une équipe un temps lanterne rouge du championnat en décembre, que structurel, par le biais d’une nouvelle direction qui est loin de faire l’unanimité à Pau. L’Élan Béarnais n’est pas encore sorti de l’ornière, mais au moins, il est toujours debout !

8 – La razzia du 3×3

L’injustice est digérée, mais pas oubliée. Le 28 juillet 2021, l’équipe de France féminine de 3×3 a été privée d’une médaille olympique à cause d’une décision arbitrage quasiment scandaleuse en faveur des États-Unis dans les dernières minutes de la petite finale. Depuis, tout est mis en place pour que cette discipline permette à la délégation française de décrocher une médaille, si ce n’est deux, lors des JO de Paris 2024. À cet égard, l’année 2022 fut un pas en avant.

Cavaliere, Seguela, Eito et Vialaret en bronze ! (photo : FIBA)

Commençons par ce qui n’a pas marché : l’équipe de France masculine ne s’est pas qualifiée pour la Coupe d’Europe, défaite par la Slovénie en quart de finale du tournoi qualificatif de Tel-Aviv. Pourtant, les hommes de Karim Souchu y avaient certainement pleinement leur place puisqu’ils ont remporté, en parallèle, la médaille de bronze lors de la Coupe du Monde. Et de manière héroïque, en plus, sans remplaçant pour la petite finale contre la Belgique (18-17, a.p.), avec un Antoine Eïto blessé à la cheville. « Dans les points positifs de l’équipe de France, je dirais qu’on a une véritable identité défensive et des joueurs athlétiques », nous expliquait le sélectionneur en juin. « On essaie de ramener des joueurs de ce type dans le 3×3. Dans les points faibles, nous n’avons pas de joueurs spécialisés en 3×3. » Un problème qui commence à être solutionné avec l’émergence de 3×3 Paris, la première équipe professionnelle dédiée à la discipline avec sept joueurs (Sylvain Sautier, Paul Djoko, Alex Vialaret, Jules Rambaut, Alexandre Aygalenq, Franck Séguéla et Vincent Fauché).

Les Bleues championnes d’Europe ! (photo : FIBA)

En revanche, l’équipe de France féminine est la meilleure du monde ! L’or à la Coupe d’Europe, l’or à la Coupe du Monde : circulez, les Bleues ont tout gagné ! Un doublé absolument historique, jamais réalisé dans la jeune histoire du circuit 3×3, conquis par le trio Laëtitia Guapo – Hortense Limouzin – Myriam Djekoundade, avec Marie-Eve Paget pour le sacre planétaire et Marie Mané pour la couronne continentale. Soit un vrai rebond après les désillusions de 2021, la quatrième place olympique et une défaite en demi-finale de l’Euro contre l’Espagne. « Il y a toujours un peu [une envie de revanche] », admettait le coach Yann Julien en juillet. « Perdre contre l’Espagne à la maison, perdre contre la Chine aux JO alors qu’on avait des envies de médaille c’est forcément décevant. Seulement, on n’en a pas fait des obsessions. On était vraiment très concentré sur l’équipe et celle-ci est singulière. Elle a sa propre histoire maintenant. Même s’il y a deux joueuses qui étaient présentes lors de ces défaites, il y en a deux autres qui sont complètement nouvelles et donc cette équipe est aussi nouvelle. » Avec déjà une ossature au rendez-vous pour Paris 2024 ?

Enfin, la relève prépare également son heure. Sur six compétitions majeures de jeunes, cinq médailles au butin de la France, dont trois en or, avec deux trophées mondiaux (U18 masculin et U23 féminin) et un européen (U17 féminin). Autrement, si les U18 féminines ont échoué au pied du podium, les U17 et U23 masculins se sont adjugés une médaille de bronze. De bon augure pour la suite !

7 – Les promesses des Bleues

D’une défaite contre la Chine à une autre défaite contre la Chine d’un bout à l’autre de l’année, il semblerait que l’équipe de France n’a pas grandement évolué en 2022. Détrompez-vous : les Bleues ont énormément grandi ! Démarré dans une sorte de scepticisme général, le mandat de Jean-Aimé Toupane a même tourné à la défiance générale en février lors du tournoi de qualification pour la Coupe du Monde à Belgrade, avec une défaite embarrassante contre le Nigéria (65-67) et une humiliation face à la Chine (70-103).

Une nouvelle ère pour Marine Fauthoux et l’équipe de France ? (photo : Sébastien Grasset)

Presque un an plus tard, l’ancien bâtisseur de Clermont-Ferrand a pourtant fait taire un bon nombre de critiques, même si sa sélection est revenue bredouille du Mondial. Alors oui, les Bleues n’ont pas réussi à capitaliser sur leur médaille olympique mais elles ont, au moins, gagné le respect. Au vu des résultats hivernaux et de l’avalanche de forfaits (Sandrine Gruda, Marine Johannès, Endy Miyem, Olivia Epoupa, Alix Duchet, Valériane Vukosavljevic), l’équipe de France est partie en Australie, escortée d’aucune attente. Ce qui donne ensuite tout le loisir de surprendre, et c’est que les tricolores ont su faire : une victoire sensation pour démarrer face à l’hôte australien et une revanche face au Japon afin de se qualifier pour les quarts de finale. « C’était déjà un gros pari de nous mettre en quart de finale, pas grand monde ne nous voyait ici au départ », faisait remarquer la capitaine Sarah Michel avant le quart de finale. Il restera toutefois l’amertume d’une fin de rencontre en forme de gâchis contre la Serbie, ce qui aurait pu envoyer les Bleues dans une partie moins relevée du tableau des phases finales. Car les coéquipières d’une Marine Fauthoux épatante se sont retrouvés projetées dans les griffes de l’épouvantail chinois et n’ont pas pu rivaliser physiquement, malgré une belle résistance (71-85), bien plus honorable que sept mois auparavant à Belgrade.

Les deux rencontres de qualification fin novembre ont fini par confirmer que la greffe Toupane avait bel et bien pris, son équipe appliquant parfaitement ses principes premiers : du jeu rapide, du rythme, des courses, de l’intensité défensive… De quoi regarder l’avenir avec l’optimisme, comme l’avait indiqué le sélectionneur dès la fin de la Coupe du Monde. « On a initié quelque chose par rapport à cette nouvelle génération. Les gamines ont montré des vertus, beaucoup de courage et d’abnégation : c’est ce qu’il faut retenir. Je n’ai pas envie de parler des absentes. Ce qu’elles ont fait aujourd’hui est très positif : nous avons une équipe très jeune, inexpérimentée à ce niveau et la performance livrée face à une grande équipe de Chine est tout ce à quoi je veux penser. Si l’on avait joué comme cela contre la Serbie… C’est une expérience qui nous servira pour la suite, on va essayer de bâtir dessus pour l’avenir. »

6 – Les retours des légendes De Colo et Gruda

30 juin, 20h37 : beaucoup trop enthousiaste, Tony Parker twitte six minutes avant l’annonce officielle de l’ASVEL : « Merci Nando De Colo d’avoir cru en notre projet. On rentre dans une nouvelle ère… En 2013, on a gagné ensemble le premier titre de champion d’Europe de l’histoire de l’équipe de France. En 2023, j’espère qu’on pourra remporter le premier titre EuroLeague de l’histoire avec l’ASVEL. » Depuis, le président villeurbannais a rétropédalé quant à l’objectif de sacre continental mais ce soir-là, l’annonce avait fait l’effet d’une véritable bombe. Surtout parce qu’il n’y avait pas eu le moindre signe avant-coureur, pas le moindre écho, pas la moindre rumeur, alors que les informations circulent traditionnellement assez rapidement dans le milieu. Mais justement, 24 heures après la vexation du départ anticipé de Victor Wembanyama, Villeurbanne a voulu réagir par un énorme coup et a réussi à boucler l’affaire de manière expresse.

Alors que l’annonce de l’arrivée de Mike James à Monaco avait déjà secoué le microcosme du basket français en 2021, cette officialisation-là prend encore une tournure supérieure, à la mesure de l’évènement : l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du basket français choisit délibérément de revenir en Betclic ÉLITE après treize ans d’exil. Parti de Cholet Basket en 2009, le Nordiste est devenu au fil des saisons un roi d’Europe, double vainqueur de l’EuroLeague avec le CSKA Moscou et MVP en 2016, meilleure évaluation de l’histoire de la compétition. « Revenir en France n’était pas une évidence », nous dira-t-il en septembre. « J’ai eu des contacts avec Valence. Ils avaient un projet très intéressant, plutôt similaire à celui que l’ASVEL peut avoir aujourd’hui. Le seul hic, c’est qu’ils étaient sur une seule année d’EuroLeague. Ils ne savaient pas exactement ce que l’année 2023-2024 allait donner. Avec tout le respect que j’ai pour le club, je ne me voyais pas aller là-bas une année et ensuite devoir repartir si pas d’EuroLeague. C’était un objectif personnel de pouvoir rester en EuroLeague. J’ai aussi eu des contacts avec Monaco. J’ai évidemment eu la proposition du Fenerbahçe. Et puis l’ASVEL s’est positionnée. Tony m’a exposé le projet, très intéressant, qui ne va pas être facile, avec comme objectif, plutôt élevé, un top huit en EuroLeague. Il va falloir y aller par étapes. C’est une équipe qui veut évoluer. Je suis là pour apporter mon expérience et ce que je peux faire sur le terrain pour aider l’équipe. Comme on aime bien le dire en France, je ne suis pas à la retraite. J’ai deux années pour me donner à fond, que ce soit à l’entraînement et encore plus en match, pour encore faire évoluer tout ça. »

Sandrine Gruda sous le maillot lyonnais (photo : LDLC ASVEL Féminin)

Un peu plus tôt dans le printemps, l’ASVEL avait déjà validé une autre signature du même acabit, pour sa section féminine cette fois. Toujours dominante en EuroLeague avec Schio (13,9 points, 10,1 rebonds et 2,6 passes décisives), Sandrine Gruda a accepté de retourner dans le Rhône, là où elle avait déjà effectué une pige en 2017. Mais cette fois, le secret avait été éventé, avec, par exemple, un article BeBasket le 25 avril, près de deux mois avant l’officialisation de son arrivée. Si De Colo appartient au Top 3, ou 5 pour faire large, des plus grands joueurs de l’histoire du basket français, la Martiniquaise est d’ores et déjà la n°1 incontestable chez les femmes. 29 trophées en clubs, huit médailles en équipe de France, de multiples distinctions individuelles : la nouvelle Lionne a marqué son époque. Autant dire que son retour en LFB est un véritable évènement, près de quinze ans après son départ de Valenciennes, car ce ne sont pas les quatre rencontres disputées avec l’ASVEL en novembre 2017 qui avaient réellement permis de profiter de son talent et de son aura…

À SUIVRE :
LA DEUXIÈME PARTIE LE SAMEDI 31 DÉCEMBRE

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